NÉA KALLIKRATEIA - 2001

Entre 1999 et 2001, des fouilles d'urgence menées à l'occasion de vastes travaux de voirie dans l'agglomération ont amené la découverte de nouvelles tombes appartenant pour la plupart à la nécropole classique déjà connue (v. BCH 112 [1988] Chron., p. 657 ; 123 [1999] Chron., p. 768) et celle de vestiges d'une ville occupée de l'époque archaïque à l'époque paléochrétienne.

Vestiges antiques. 1) Habitat. — La ville antique s'étendait sur les pentes orientales des collines situées à l'Ouest de l'agglomération moderne ; on y a notamment mis au jour des restes d'habitations, des fosses-dépotoirs, des fondations monumentales appartenant sans doute à des édifices publics, et surtout un segment du rempart antique, qui longe le littoral là où se trouve aujourd'hui le port. Parmi le mobilier recueilli, on note un fragment de cratère attique à figures rouges portant, sur sa face intérieure, une scène gravée à caractère probablement magique : une figure d'homme barbu tenant un foudre et un objet sphérique, avec une inscription sur deux lignes (fig. 1). En l'absence de données épigraphiques, l'identification de cette ville est pour l'instant impossible.
2) Nécropoles. — Quatre nécropoles ont été repérées autour de la ville antique, constituées de tombes d'époques diverses : dans la nécropole Sud, le long de la côte, les tombes fouillées sont pour la plupart archaïques et classiques ; dans la nécropole Est, elles datent de l'Âge du Fer et des époques archaïque et classique ; dans la nécropole Ouest, de l'Âge du Fer, des époques archaïque et tardo-romaine ; dans la nécropole hors les murs, qui s'étend sur un axe Est-Ouest suggérant la présence d'une route antique, elles datent surtout de l'époque classique. En tout une centaine de nouvelles tombes ont été explorées, dont plus de quatre-vingts dans la nécropole Est où l'on en compte deux de l'Âge du Fer, une de l'époque archaïque et le reste de l'époque classique (sarcophages, bûcher). L'une des tombes de l'Âge du Fer renfermait un important lot de bijoux en bronze, dont une fibule ornée d'un cheval et d'un autre animal gravés sur chacune de ses faces ; la tombe archaïque renfermait un grand nombre de vases et de figurines en terre cuite. Des tombes de l'époque classique provient un grand nombre de vases ainsi que la bague inscrite de la fig. 2. Une vingtaine de tombes d'époque tardive ont été fouillées dans la nécropole Ouest et neuf tombes de l'Âge du Fer sur le site même de la ville antique.
ΑΕΜΘ 14 (2000) [2002], p. 299-310 [A. Bilouka, S. Vassileiou, I. Graikos] ; 15 (2001) [2003], p. 279-288 [A. Bilouka, I. Graikos].

Vestiges paléochrétiens. Divers vestiges qui s'échelonnent entre le IV^e s. apr. J.-C. et la fin du VI^e attestent la présence d'une ville paléochrétienne florissante. Parmi eux, un complexe de deux pressoirs doubles découverts dans la partie Sud-Ouest de la ville, sur la colline qui domine le port (fig. 3), et qui confirment l'ancienneté de la tradition viticole en Chalcidique ; dans la même région, deux murs appartenant sans doute à une église ou à un édifice important, si l'on en juge par les lambeaux de peintures murales et de mosaïques mis au jour juste à côté ; à l'Ouest de la colline, près de la mer, les vestiges d'un bain dont il ne reste qu'une partie du tepidarium et le caldarium avec son praefurnium. Parmi le matériel, on note un petit vase vide qui avait peut-être servi à l'origine de « tirelire » (fig. 4) et un pinakion avec un Christ imprimé accompagné de deux pigeons.
ΑΕΜΘ 14 (2000) [2002], p. 311-319 [L. Tosca, G. Chatzakis].