ZAKROS. – Choiromandrès (Poste de garde) - 2004
Zakros Akra
Programme de recherche sur les routes minoennes. — Les campagnes de 2003 et 2004, menées sous la direction de S. Chryssoulaki (ministère de la Culture), sur le poste de garde fortifié au Sud de Zakros (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 1064-1066), ont été consacrées à plusieurs sondages sur le plateau du poste, au relevé et à l'étude de diverses constructions de l'espace environnant, à la restauration et à l'étude du matériel provenant de campagnes précédentes.
Travaux de terrain. — Les deux nouvelles campagnes avaient comme objectif l'exploration des abords du poste pour essayer de préciser le rapport chronologique et fonctionnel des bâtiments et constructions annexes (périboles, murs de soutènement, routes, tours) avec l'édifice principal. En 2003, la fouille a été centrée sur la « tour », bâtiment le plus important de l'espace environnant du poste, située à une centaine de mètres au Sud-Ouest de celui-ci (fig. 223). Il s'agit d'une puisante construction circulaire (dimensions int 2,50 x 2,80 m, ext. 6,00 x 5,60 m) (fig. 224) qui fut malheureusement réutilisée au XXe s., ce qui a causé des perturbations sérieuses dans son architecture (percement d'une ouverture au Nord) et sa stratigraphie (absence de toute céramique minoenne à l'intérieur). Il est donc impossible de la dater avec précision ; on suppose toutefois qu'elle appartient au même programme de construction que le poste. Au Nord-Ouest de la « tour » un muret (T1a), coupé aujourd'hui par le sentier moderne qui vient de Xirokampos, formait sans doute un angle avec le long mur mégalithique (T1) (v. ibid.) qui venait du poste et rejoignait donc la « tour ». Le puissant mur T1 (1,60-2,00 m de large) servait en même temps de mur de soutènement et de péribole, à la différence d'autres murs (Τ 11, Τ 12) au Sud-Est du poste, orientés Est-Ouest, qui ne servaient que de murs de soutènement. La présence, au Sud de la « tour », d'autres aménagements dans le rocher suggère qu'elle ne délimitait pas le plateau du côté Sud, comme on le croyait. La forme et les dimensions du bâtiment n'excluent pas l'hypothèse qu'il fut construit pour servir de tombe (à tholos, type de Messara) et incorporé par la suite dans le complexe.
En 2004, on a poursuivi la fouille au Sud-Est de la terrasse Nord (sous la terrasse Sud-Est) dans le but de dégager le plus possible le dépôt MM IIIB (v. ibid., p. 1065) et avoir une idée plus claire de la typologie céramique de cette phase. Des sondages ont aussi été effectués en divers points du plateau délimité au Nord par le poste et au Sud par la « tour », pour mieux comprendre son organisation intérieure. Il a été confirmé que les deux longs murs (T1) et (T2) délimitent le plateau des côtés Ouest et Est respectivement de sorte que celui-ci était un espace clos. Ces deux murs, qui présentent des différences importantes dans leur construction, diffèrent aussi dans leur fonction, le second servant exclusivement de mur de péribole. Malgré ces différences, ils sont sans doute contemporains, la céramique recueillie dans leur fondation datant de la fin du Protopalatial et du début du Néopalatial. Sur le plateau plusieurs constructions en mauvais état ont été explorées.
D'autre part, l'étude systématique des constructions mégalithiques dans la vallée de Choiromandrès a été entreprise en 2003 et poursuivie en 2004 dans le but, d'une part, d'identifier les murs qui délimitaient l'ensemble de la vallée et, d'autre part, de dresser une typologie de ces murs pour aider à mieux comprendre leur usage.
Etude du matériel. — L'étude de la céramique des campagnes de 2001 et 2002 a confirmé que la couche sous-jacente à la fondation du poste, repérée dans des cavités du rocher sur toute l'étendue du bâtiment, date de la période protopalatiale (MM IIB). La première et la deuxième phase d'habitation, très proches chronologiquement, datent respectivement du début de la période néopalatiale (MM IIIB) et de la période de transition MM IIIB/MR IA ou du début du MR ΙΑ. La fin de la deuxième phase d'habitation (écroulement des murs extérieurs du bâtiment) est associée à de la céramique du MR IB et du MR II. La présence de tessons isolés du MR IIIA suggère une habitation non régulière (visites occasionnelles) au cours de cette période.
Légende graphique :
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