PELLA - 2000
Pella
Agora. — La campagne de 2000, menée par l'université de Thessalonique, a été centrée sur les portiques Sud et Est.
1) Portique Sud. Dans le cadre des travaux de restauration et d'aménagement de ce complexe, on a effectué une série de sondages dans les pièces XI-XIV, afin surtout d'en étudier les sols successifs. Au-dessous de ceux-ci, la fouille a mis au jour une vingtaine de tombes, dont un bûcher, une sépulture en jarre et un tumulus (péribole de pierres) abritant une tombe centrale creusée dans le rocher. Ces tombes, qui datent de la fin du Ve et du début du IVe s. av. J.-C., appartiennent à la même nécropole que les tombes fouillées l'année précédente sous le portique Est (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 936).
2) Portique Est. La baisse du niveau de l'eau a permis de poursuivre et achever la fouille du remplissage des puits dans les pièces Γ, 5, 8, 12, 18, 20 et 22 (v. BCH 12 4 [2000] Chron., p. 818-819). Le niveau le plus ancien a livré des monnaies de Cassandre, des timbres amphoriques thasiens dont le plus ancien correspond à l'éponyme Kritias (299 av. J.-C.), d'abondants déchets alimentaires (v. ibid.) et, pour la première fois à Pella, de vases en bois (fig. 1) ; on note enfin, parmi un lot de vases en bronze, une passoire dont les anses se terminent en tête de cygne (fig. 2), type qui a des parallèles, datés de la fin du IVe s. av. J.-C., en Macédoine et en Bulgarie.
Εγνατία 6 (2001-2002), p. 281-306 [I. Akamatis].
Ville antique. — La même année, à l'occasion de travaux d'aménagement et de mise en valeur du site, des sondages ont été effectués dans deux secteurs, à l'Ouest et au Sud-Est du musée.
– À l'Ouest du musée, dans la partie Nord de l'insula où se trouve la Maison aux stucs (v. en dernier lieu BCH 112 [1988] Chron., p. 651), on a dégagé un ensemble de deux maisons à cour péristyle datant de la dernière phase d'habitation de la ville (IIe s. av. J.-C.). Elles sont moins vastes et moins luxueuses que celles qui se trouvaient dans la partie centrale du site, mais possèdent cependant des peintures murales, des sols en opus sectile et des commodités.
– Au Sud-Est du musée, on a poursuivi l'exploration de trois insulae (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 919), dont une seule (au Nord) a été fouillée sur toute sa longueur, qui est de 133 m, ce qui confirme que la longueur des insulae est variable tandis que leur largeur est constante (46-47 m) (fig. 3). Le plan des maisons n'est pas très clair, à l'exception des cours péristyles, mais toutes possèdent des fontaines, des puits et des citernes. Dans l'insula Sud, dont le caractère artisanal était déjà indiqué par la présence de moules (v. ibid.), on a fouillé un four métallurgique de plan circulaire ; dans l'insula Nord, cinq fours circulaires et un grand nombre de figurines en terre cuite et de vases à vernis noir. La présence de nombreux supports de cuisson, de vases en pierre avec des restes de minerais, de masses de fer, de meules, d'outils en pierre ou en fer, de pithoi, de moules de vases ou de figurines, ainsi que l'abondance de l'eau, confirment le caractère artisanal d'une grande partie des insulae Nord et Sud, au moins dans la dernière phase. Plusieurs éléments architecturaux appartenant aux phases antérieures suggèrent que les bâtiments avaient initialement un caractère public.
ΑΕΜΘ 14 (2000) [2002], p. 407-420 [M. Lilimbaki-Akamati].
Nécropole Est. — La même année, des fouilles d'urgence dans l'agglomération moderne ont mis au jour une nouvelle tombe à ciste monumentale (4,40 x 1,95 x 3 m) décorée de peintures murales de belle qualité (fig. 4). Quoique inviolée, elle contenait un mobilier peu abondant, de la fin du IVe ou du début du IIIe s. av. J.-C. Les peintures de la zone principale représentent, sur un fond blanc, six figures masculines (une septième pourrait se trouver sur la paroi Sud non conservée) qui semblent être des intellectuels (deux jeunes et deux hommes barbus), peut-être des philosophes. Le propriétaire de la tombe était probablement un philosophe s'intéressant à l'astronomie, comme le suggère la présence d'une sphère. Dans une zone étroite qui surmonte la zone principale, on distingue, sur un fond bleu clair, des cavaliers sur des chevaux au galop, sans doute des scènes de course (fig. 5). Le choix du thème iconographique de la tombe, attesté pour la première fois dans un monument funéraire, doit refléter un modèle de la fin de l'époque classique, dont le créateur pourrait être le peintre de la tombe lui-même.
ΑΕΜΘ 15 (2001) [2003], p. 451-460 [M. Lilimbaki-Akamati].
M. Lilimbaki-Akamati publie, dans AD 53 (1998) [2002] A', p. 257-266, une stèle à relief d'époque classique représentant une scène de dexiosis, trouvaille faite en 1999 dans la nécropole Est ; œuvre d'excellente qualité, elle témoigne d'une forte influence attique (v. aussi BCH 12 4 [2000] Chron., p. 920).
En 2003 est paru l'ouvrage collectif bilingue (grec, anglais) Πέλλα και η περιοχή της, édité par M. Lilimbaki-Akamati et I. M. Akamatis ; on y trouve un compte rendu richement illustré des recherches récentes menées à Pella et sur les sites importants de la région (Giannitsa, Archontiko).
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran