THÉRA ANTIQUE (SELLADA) - 1998
En 1997 et 1998, les travaux de nettoyage et d'aménagement sur l'acropole de l'antique Théra ont été centrés sur le bâtiment de Sellada et le sanctuaire d'Aphrodite.
1) Bâtiment de Sellada. — En 1998 on a achevé le nettoyage et la restauration de ce bâtiment situé au sommet de l'acropole (v. BCH 123 [1999] Chron., p. 801) et qui avait été fouillé en 1900, mais dont la cour, occupant toute la partie Est, n'avait pas été complètement dégagée (fig. 213). Les dimensions du bâtiment et son emplacement, à l'entrée de la ville, suggèrent une fonction publique, tandis que le caractère votif du mobilier recueilli, qui date des VIIIe-VIe s av. J.-C. (vases miniatures, figurines, œufs d'autruche, v. aussi ibid.), fait penser à un sanctuaire. La présence d'une citerne à l'intérieur du bâtiment et la découverte, à l'intérieur du dépôt de la cour, d'un grand nombre d'ossements d'animaux et d'une figurine de porc peinte laissent à penser que le sanctuaire était dédié à Déméter.
2) Sanctuaire d'Aphrodite. — Le nettoyage de la tombe dite « de Schiff », près de l'entrée de la ville antique, a confirmé qu'il s'agissait bien d'un dépôt de sanctuaire partiellement dégagé par le premier fouilleur, en 1900. La reprise de la fouille a livré un très grand nombre de petits objets en bronze et en terre cuite (bijoux, vases). L'inscription ΑΦΟΡΔΙΤΑΣ gravée sur le pied d'une coupe du milieu du VIe s. av. J.-C. a confirmé l'identification du sanctuaire. Il semble que la vie de celui-ci a duré du GR (fin VIIIe s.) jusqu'à l'époque impériale, tandis que vers le VIIe-VIIIe s. apr. J.-C. le sanctuaire fut détruit par l'installation des chrétiens qui réutilisèrent son matériel architectural. On a pu distinguer deux états de construction : au cours du premier le sanctuaire était constitué de deux pièces perpendiculaires entre elles, tandis qu'au cours du second (fin Ier-début IIe s. apr. J.-C.) le bâtiment fut entièrement rénové (entrée à escalier, base semi-circulaire, etc.) et tout le matériel votif enfoui sous son sol. Ce matériel est lié à la parure et à la toilette féminines : on compte plus de 700 vases à parfum et près de 400 bijoux. L'inscription difficilement lisible du bloc qui servait de parastade à la porte du sanctuaire requiert désormais une nouvelle lecture. AD 53 (1998) [2004] B'3, p. 805-809 [M. Eustathiou, Ch. Sigalas].
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