PALIAMBÉLA KOLINDROU - 2002

Les deuxième et troisième campagnes de fouille dans l'habitat néolithique ont été menées, en 2001 et 2002 respectivement, sous la direction de P. Halstead (université de Sheffield) et K. Kotsakis (université de Thessalonique). Les objectifs principaux étaient l'exploration plus poussée et une meilleure compréhension (datation, fonction) des éléments architecturaux majeurs du site, notamment des périboles circulaires, des fossés (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 923) et des espaces dallés.
Les sondages ouverts dans les secteurs Nord et Nord-Ouest ont été poursuivis en profondeur et l'on a atteint le rocher naturel à 2-3 m, mettant au jour des séries de fosses et de fossés (NM et NR) qui s'entrecroisent. Au Nord-Ouest de la toumba, une concentration de pierres provient sans doute de l'effondrement d'un mur situé hors des limites de la fouille. Dans le sondage Nord, on a repéré de nouveaux vestiges d'architecture domestique, qui sont mieux conservés ; il semble qu'aient été incorporés dans les murs des figurines anthropomorphes et de grands ossements d'animaux.
Dans le secteur Sud-Est, le péribole de la fin du NR et le fossé rempli de pierres du début du NR, qui s'entrecroisent, ont été dégagés sur plus de 20 m de long (fig. 1). À l'extérieur du péribole, le remblai de la « cour » qui recouvrait le fossé était très riche en céramique et en débris de faune, suggérant que l'on est en présence d'une aire de rejet. À l'intérieur du péribole, on a repéré les vestiges d'un possible deuxième péribole, tandis que les cailloux et galets accumulés près des parois Nord des sondages pourraient provenir de murs écroulés ou appartenir à des aires empierrées. Toujours à l'intérieur du péribole, on a exploré une tombe contenant deux sépultures en position contractée (un adulte et un immature) et un nouveau-né doté de quelques perles ; leur connexion stratigraphique avec le péribole n'est pas claire.
Dans la partie Sud de la toumba, le péribole du NM, moins puissant et moins bien conservé que celui du secteur Sud-Est, est interrompu par un fossé circulaire contenant des pierres. Ce fossé, comparable à celui du secteur Sud-Est, est aussi interrompu par une grande fosse dont le rapport avec le fossé n'a pu être encore élucidé. Du côté intérieur du péribole, un mur de clôture moins épais, datant aussi du NM, délimitait sans doute un espace d'habitation à l'intérieur duquel on a jusqu'à présent repéré les vestiges d'au moins deux bâtiments.
La poursuite des fouilles a aussi apporté des informations sur les techniques de construction. Le soubassement des périboles consiste en un noyau d'argile entouré de grosses pierres, tandis que celui des murs des maisons est fait de grosses pierres (double parement avec remplissage de galets). La superstructure des murs des maisons était construite en torchis sur clayonnage plutôt qu'en briques. D'autre part, il est encore impossible de dire si les concentrations de galets de rivière proviennent de murs écroulés ou de surfaces dallées.
Parmi le matériel recueilli, on mentionne des fragments de vases anthropomorphes (fig. 2) et un rare pendentif annulaire en or. Certains vases conservent sur leur face intérieure des traces de réparation ou d'un enduit avec une substance résineuse. On a pu aussi noter que, outre ses différences technologiques (v. ibid.), la vaisselle du NM présente un répertoire plus restreint que celle du NR. D'autre part, malgré la rareté des vases culinaires au NM, les grands vases de stockage sont mieux représentés pendant cette phase qu'au NR. Le stockage se faisait aussi dans des récipients en argile crue, dont des fragments ont été retrouvés avec des lambeaux d'architecture carbonisés ; ils doivent sans doute leur conservation au fait qu'ils ont été cuits par un incendie.