PLATAMON - 2001

En 2000 et 2001, la 9^e Ephorie des antiquités byzantines a poursuivi ses recherches dans deux secteurs : la forteresse même et la colline dite « du Cimetière » (Lofos Nékrotafeiou) au lieu-dit Krania, à 200 m au Nord du kastro.

Forteresse. L'objectif était d'achever une première phase des travaux de consolidation des parties du rempart touchées par la construction du tunnel sous la colline. Parallèlement, on a poursuivi les travaux de restauration et d'aménagement.
1) Enceinte. — Dans la partie Sud du rempart, l'examen des fissures a montré que, dans sa phase initiale (époque de Justinien), le rempart était plus large et en partie fondé sur une citerne antérieure (K.5), peut-être hellénistique. Dans la partie Est, les mêmes travaux ont révélé trois nouvelles marches de l'escalier qui conduit au chemin de ronde, ainsi qu'un état plus ancien du rempart. Sous le niveau le plus ancien, on a repéré un vase de stockage in situ appartenant à une réserve qui date sans doute de l'époque hellénistique.
Des recherches ont aussi porté sur l'espace situé entre l'enceinte du réduit et le mur de soutènement qui entoure la base du donjon octogonal. Dans des cavités naturelles du rocher, sur lequel sont fondés le réduit et son enceinte, on a repéré deux sépultures dont l'une était accompagnée de vases du XIV^e s. ; ces tombes doivent appartenir au cimetière dégagé en 1995 et 1999 à l'intérieur et à l'extérieur de l'enceinte.
Les travaux se sont aussi poursuivis dans la zone qui sépare les tours A et B, à la porte d'époque justinienne. On y a notamment exploré la petite tour qui protégeait la porte du côté Est.
2) Maisons. — Dans la partie Nord-Est du rempart, les fouilles à l'intérieur de la maison O.12 ont mis au jour des banquettes, qui servaient sans doute de mangeoires pour les animaux, ainsi que les murs d'une maison antérieure de plus grandes dimensions, une porte qui menait à la tour IA et un escalier conduisant au chemin de ronde.
3) Églises. — Dans le cadre des travaux d'aménagement à l'intérieur de la forteresse, une nouvelle église (Γ') a été explorée dans la partie Sud-Est de l'enceinte (fig. 1). Il s'agit d'une petite église qui présente trois états de construction : le premier correspond à un édifice à nef unique (5,50 x 3,40 m), auquel fut ajouté plus tard un narthex ; les deux premiers états ont conservé des restes de peintures murales (XIV^e s. et XVII^e s.). Le troisième, qui suit une période d'abandon pendant laquelle l'endroit servit de cimetière, est marqué par des remaniements (condamnation de la porte Sud, élargissement du narthex).
D'autre part, des travaux d'aménagement dans la cour de l'église Sainte-Paraskévi ont amené la découverte de trente-trois tombes post-byzantines.
ΑΕΜΘ 15 (2001) [2003], p. 401-414 [K. Loverdou-Tsigarida et collaborateurs].

Lofos Nékrotafeiou. 1) Cimetière paléochrétien. — Avec les campagnes de 2000 et 2001, l'exploration du cimetière paléochrétien a été achevée ; au cours de ces deux années, on a mis au jour vingt-cinq nouvelles tombes creusées dans la roche tendre (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 920), ce qui porte leur nombre total à soixante-dix-sept. Le cimetière doit appartenir à un habitat qui était situé en dehors de la zone explorée, sans doute sur les vastes plateaux environnants.
2) Fours à chaux. — De nouveaux fours à chaux tardo-romains ont été explorés (v. ibid.), ce qui porte leur nombre total à dix-neuf. Ces fours, à moitié creusés dans le rocher, sont d'un type inconnu ailleurs (fig. 2). Un nouveau trésor de vingt-trois monnaies de bronze (347 apr. J.-C.), découvert au fond d'une des chambres de chauffe, confirme le terminus ante quem de leur construction (v. ibid.) mais témoigne aussi de leur abandon. Ces fours devaient appartenir à un vaste complexe industriel installé là à la suite d'une importante commande, peut-être liée à la construction de la ville de Thessalonique. Après la fouille, la plupart des fours ont été détruits pour permettre le passage de la voie ferrée ; trois seulement ont été conservés en place.
ΑΕΜΘ 15 (2001) [2003], p. 415-423 [K. Loverdou-Tsigarida et collaborateurs].