ARKITSA. – Antique Alopè - 1997
Arkitsa
En 1997, on a achevé les fouilles qui avaient été entreprises deux ans plus tôt au lieu-dit Mélidoni ou Haghia Aikatérini, lors des travaux d'aménagement de l'autoroute Athènes-Thessalonique (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 873). Le site se trouve au pied des versants Est/Nord-Est de la colline au sommet de laquelle ont été repérés les vestiges d'une ville fortifiée identifiée avec l'antique Alopè. Les travaux ont porté sur deux secteurs : dans le premier, on a mis au jour une succession de niveaux d'habitation du Ve s av. J.-C. à l'époque post-byzantine, mais surtout une grande partie du rempart antique ; dans le deuxième, plusieurs tombes de la nécropole.
Rempart. Large de 2,50 m et conservé sur 2 à 4 assises (d'une hauteur totale de 0,90 à 1 ,70 m), il a été suivi sur 85 m de long. Entre ses deux parements, on avait construit des murs en boutisse, selon une pratique courante à l'époque hellénistique. Une construction rectangulaire (6 x 3,50 m) incorporée au rempart conserve des traces de roues de chars, ce qui suggère la présence d'une porte à cet endroit. Le rempart est fondé sur des vestiges de constructions antérieures datant sans doute du milieu du Ve s. av. J.-C. et détruites vers le milieu du IVe s. Il fut donc érigé dans la 2e moitié du IVe s. av. J.-C., peut-être dans le cadre des préparatifs contre Philippe et les Thessaliens.
Nécropole. La nécropole se trouve à 500 m au Nord-Est du rempart. On y a fouillé en tout 27 tombes de types divers dont la chronologie s'échelonne entre la fin de l'archaïsme et la fin de l'époque hellénistique, après quoi la nécropole fut abandonnée. Les tombes, qui n'avaient pas été pillées, ont livré un riche mobilier constitué pour l'essentiel de vases (corinthiens, à figures noires et à vernis noir), de figurines en terre cuite, de bijoux en argent et en bronze, de quelques armes en fer et de nombreuses monnaies de bronze.
Constructions romaines et paléochrétiennes. À l'intérieur du rempart, des vestiges de bâtiments incorporant des remplois et datant du Ier s. apr. J.-C. sont de plan et d'usage incertains. La phase de construction suivante, qui date de l'époque paléochrétienne (Ve-VIe s. apr. J.-C.), présente la même image imprécise ; à cette phase appartiennent plusieurs tombes de types divers aménagées parmi les bâtiments. Le riche matériel recueilli comporte notamment un grand nombre de fragments de pithoi, des figurines en terre cuite, des monnaies en bronze, ainsi que des stèles funéraires fragmentaires et autres inscriptions réutilisées dans la construction du rempart.
À faible distance de la basilique paléochrétienne de Daphnoussia (v. infra), juste à l'Ouest de la nécropole, on a fouillé un bâtiment de construction peu soignée datant sans doute de la même période que la basilique, à laquelle il devait être fonctionnellement lié.
AD 52 (1997) [2003] Β'2, p. 437-441 [E Dakoronia].
Basilique de Daphnoussia. La même année, la 7e EBA a poursuivi et achevé l'exploration de la basilique paléochrétienne à Haghia Aikatérini, dont la fouille avait commencé en 1995 à l'occasion des travaux d'élargissement de l'autoroute Athènes-Thessalonique (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 873). À l'intérieur des annexes Nord — deux pièces de construction peu soignée — on a recueilli un grand nombre de fragments de grands vases, plusieurs fragments de verres plats (vitres ?), un entonnoir en terre cuite et une table à offrandes en marbre ; ces pièces servaient sans doute au stockage des offrandes. La fouille a aussi été poursuivie au Sud du propylon de l'atrium (v. ibid.) où l'on a dégagé une pièce trapézoïdale qui communique avec l'annexe Sud du propylon mais qui se trouve à un niveau plus élevé que celui-ci. Au Sud de cette pièce il existait un espace dallé, sans doute à ciel ouvert, renfermant une citerne et une canalisation d'adduction d'eau en terre cuite. Au Sud-Est de l'atrium on a repéré un autre espace à ciel ouvert et des restes de pièces mal conservées ; ces constructions, d'usage sans doute artisanal, appartiennent à une phase plus tardive, peut-être du milieu du VIe s. apr. J.-C.
On a aussi achevé l'exploration du bâtiment au Sud-Ouest de la basilique (Bâtiment A) datant d'une phase antérieure (v. ibid). La fouille a porté sur le péribole Est où l'on a exploré six tombes à ciste et à tuiles ; l'une de ces tombes, appartenant à une femme, contenait un riche mobilier d'époque hellénistique : cinq vases et une figurine féminine. Parmi les nombreuses trouvailles provenant de la fouille, on note 36 nouvelles monnaies de bronze portant le nombre total des monnaies à 67.
AD 52 (1997) [2003] B'2, p. 550-551 [V. Sythiakaki].
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran