AKRAIPHNION. – Antique Akraiphia - 1997
Âge du Fer - Protogéométrique - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
En 1997, au cours d'une fouille d'urgence dans le village (terrain Mavrodimou), on a partiellement mis au jour une maison du début de la période impériale.
D'autre part, à l'occasion des travaux d'élargissement de l'autoroute Athènes-Lamia, à la hauteur du village d'Akraiphnion, on a poursuivi les fouilles de part et d'autre de la chaussée, sur 2 km de long, mettant au jour de nouveaux vestiges de constructions mais surtout de la nécropole antique (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 898-899).
Côté Nord de l'autoroute. 1) Nécropoles. Une cinquantaine de tombes et dix bûchers, s'échelonnant de l'époque géométrique à l'époque byzantine, ont été fouillés. Le bûcher le plus ancien daterait de la fin du PG, d'après une bague en bronze plaquée de fer à anneau de section circulaire. La richesse du mobilier était très variable : parmi les tombes richement dotées, on note deux tombes en fosse d'époque archaïque, l'une masculine, l'autre féminine ; la première contenait 27 vases et des armes en bronze, la seconde de nombreux bijoux en bronze.
Un bâtiment funéraire d'époque romaine a été identifié comme un hérôon familial. De plan rectangulaire, il renfermait trois tombes et une ostéothèque en marbre décorée d'un relief représentant un héros cavalier (fig. 1) ; la transposition du sujet — commun sur des autels — sur un autre type de support et le fait que le marbre de l'ostéothèque provient de la région laissent penser qu'il s'agit de l'œuvre d'un atelier local. Sur le couvercle est gravée l'inscription ΕΠΙ ΠΑΜΦΙΛΩ ΗΡΩ[Ι], On note, enfin, la découverte de nouvelles fosses à parois aménagées en degrés (v. ibid, et fig.123), dont la fonction reste incertaine ; elles étaient peut-être liées à des cérémonies funéraires ou avaient un but pratique (assurer l'écoulement des eaux).
2) Parmi les constructions mises au jour, on signale :
– deux murs courbes parallèles très épais (2-2,20 m), distants de 3 m à 3,50 m, dégagés sur 30 m de long. Leur construction (gros blocs non taillés) et leur longueur ne laissent pas de doute sur le fait qu'il s'agit d'une digue vraisemblablement liée aux travaux de protection contre les inondations sur les bords du lac Copaïs ; on a reconnu deux phases dans la construction des murs, la première d'époque hellénistique, la seconde d'époque byzantine ;
– les vestiges épars d'un bâtiment et d'une installation artisanale d'époque tardo-romaine, liés sans doute à la villa rustica fouillée à proximité (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 868-869) ;
– un complexe domestique d'époque byzantine renfermant une citerne ;
– une nouvelle fosse de fonction indéterminée (artisanale ?), munie de deux entrées et dont les parois intérieures étaient construites en moellons ;
– un four céramique de plan rectangulaire à double chambre de chauffe et couverture voûtée (fig. 2) ; d'époque romaine, il est resté en usage sans doute jusqu'à l'époque paléochrétienne ; au Nord du four, on a repéré un espace carré (1,30 m de côté) pour la préparation de l'argile.
Côté Sud de l'autoroute. De ce côté de l'autoroute, on a exploré plusieurs tombes (trois en tout) appartenant sans doute, elles aussi, à la nécropole romaine fouillée du côté Nord, et des constructions éparses tardo-classiques, hellénistiques et romaines. Mais la découverte la plus intéressante a été celle d'au moins trois fosses-dépotoirs renfermant de nombreux vases, des bijoux, des objets en bronze et surtout un grand nombre de figurines en terre cuite. Le contenu de ces fosses, qui date du classicisme mûr, est lié à des offrandes cultuelles. La première fosse a livré 58 figurines, pour la plupart féminines et coiffées du polos, qui se répartissent en deux types : les unes debout avec une main devant la poitrine, les autres assises avec les mains sur les genoux. Dans la deuxième fosse, on a recueilli 27 figurines, creuses à l'intérieur ; quelques-unes sont masculines (satyres, banqueteurs) ou zoomorphes, mais la plupart sont féminines, coiffées du polos, et ont conservé leur polychromie dans un état remarquable ; parmi ces dernières on mentionne une protomé d'Athéna (fig. 3) qui a conservé les couleurs de son visage (blanc) et de ses cheveux (rouge) ainsi que des trous de suspension. Cette même fosse contenait aussi deux mains en terre cuite (fig. 4), qui étaient sans doute des ex-voto. Étant donné que ce matériel est plus ancien que les bâtiments — qui pourraient appartenir à des ateliers ou à des magasins —, on suppose le déroulement, avant leur construction, de cérémonies cultuelles.
AD 52 (1997) [2002] Β'1, p. 377-392 [E. Vlachoyanni].
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