SALAMINE - 2000
Kanakia
Salamine. — Recherches de l'Université de Jannina. En 2000, la prospection dirigée par Y. Lolos s'est poursuivie autour de la grotte de Péristéria et dans la partie Sud de l'île (v. en dernier lieu BCH 124 [2000] Chron., p. 789-790). Les campagnes successives ont précisé l'occupation de la région depuis le NF jusqu'à l'époque géométrique et peut-être permis de localiser la plus ancienne capitale de Salamine, Kychréia. Le résultat le plus notable de la dernière campagne a été la découverte, à Kanakia, au Sud-Ouest de l'île, d'un vaste établissement côtier d'époque mycénienne, le premier site de cette période repéré à Salamine.
L'établissement s'étend sur deux hauteurs contiguës qui dominent la côte et ont accès à deux ports naturels. Il présente un plan organisé avec un réseau de rues et une double acropole dotée d'un système défensif de caractère sans doute insulaire. Outre l'acropole (dont la superficie dépasse 45 ha), il comprend un habitat principal et deux quartiers secondaires (fig. 34). La prospection préliminaire, organisée en douze secteurs, a révélé le plan de maisons de types divers, deux complexes architecturaux, des constructions semblables à des tours, des tracés de rues et des murs d'analemma ; on signale en particulier une artère partiellement pavée qui montait sans doute du port aux terrasses supérieures, où se dressent les principaux bâtiments. Le site, dont l'apogée se situe à l'HR IIIB (XIIIe s.), présente d'excellentes perspectives pour des investigations futures : il est situé dans une zone forestière protégée et les couches post-mycéniennes y sont peu épaisses car il ne fut pratiquement pas réoccupé après sa destruction et son abandon au début du XIIe s. av. J.-C.
La majorité de la céramique recueillie date de l'HR IIIB et de la transition HR IIIB2-IIIC (ca 1190/1185). Un examen préliminaire du matériel a permis d'y reconnaître une quarantaine de formes, parmi lesquelles deux marmites tripodes (fig. 35), deux bols profonds et un cratère à piédestal présentant des traces de feu (fig. 36), ainsi que des fragments de cinq baignoires tripodes. Les autres trouvailles comprennent de nombreux outils lithiques (meules, broyeurs, lames d'obsidienne, etc.), deux figurines animales en terre cuite, un tesson ovale remployé comme couvercle ou jeton, un fragment d'anse de vase avec marque de potier (?) et un grand fragment de lingot (ca 1 ,7 kg) d'oxyde de cuivre du même type que ceux qui ont été découverts dans l'épave du Cap Gélidonya. Cette dernière trouvaille donne une idée des relations extérieures et des contacts commerciaux de ce nouvel établissement mycénien du golfe Saronique. Επτάκυκλος 16-17 (2000), p. 48-504.
Y. Lolos publie, dans Δωδώνη 29 (2000), p. 113-165, un rapport détaillé sur les résultats des fouilles menées de 1998 à 2000 dans le sanctuaire de Dionysos à Péristéria (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 787-790).
Le même auteur, dans Défensive Settlements, p. 1 15-136, décrit les deux citadelles de l'Age du Fer localisées à Guinani, au Nord de la grotte (v. en dernier lieu BCH 124 [2000] Chron., p. 790), dont nous reproduisons ci-dessus les plans (fig. 37-38).
(4) Nous tenons à remercier Y. Lolos de nous avoir fourni, cette année encore, des renseignements complémentaires, ainsi que la documentation graphique et photographique reproduite ici.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran