KALAMOTO ZAGLIVÉRIOU. – Toumbès (Kalindoia antique) - 2003

En 2003, des sondages ont été effectués au lieu-dit Toumbès (champ 618), où en 1998 des travaux agricoles avaient mis au jour plusieurs éléments architecturaux en marbre. À part quelques vestiges d'époque classique et hellénistique, les fouilles ont partiellement révélé un bâtiment d'époque impériale particulièrement intéressant, sans doute lié à la statue de l'empereur Auguste trouvée en 1961 et au décret honorifique publié en 1983 (v. BCH 109 [1985] Chron., p. 817). Le bâtiment est constitué de deux pièces contiguës qui apparemment ne communiquaient pas entre elles. L'une (au Nord), entièrement dégagée et de plan presque carré (6,30 x 7 m), conserve son entrée à l'Est, bordée à l'extérieur de deux bases de statues en marbre, et son sol en cailloutis. Contre le mur de fond de cette pièce, on a repéré une sente de banquette en forme de L (0,30 m de haut et 1 ,50 m de large) qui avait sans doute servi de base pour des statues d'empereurs. Cette base permet justement d'identifier le bâtiment comme un Sébasteion ou comme un temple du culte impérial, dédié, d'après le décret honorifique (v. ibid.), à Zeus, à la déesse Rome et à l'empereur. Il est très probable que la statue d'Auguste avait été érigée sur cette base. Une série de fragments de statues en marbre fut d'ailleurs recueillie dans cette même pièce. Mais ce qui confirme de façon décisive l'hypothèse que ce bâtiment était lié au culte impérial est la découverte d'une base de statue en bronze portant l'inscription : ΑΥΤΟΚΡΑΤΟΡΑ ΘΕΟΝ ΘΕΟΥ YION TPAÏANON | ΣΕΒΑΣΤΟΝ H ΠΟΛΙΣ (fig. 170). La mention de l'empereur Trajan donne un terminus post quern (115 environ) pour l'usage du temple, tandis qu'une inscription trouvée en 1998 (ΕΤΟΥΣ AIP ΣΕΒΑΣΤΟΥ ΤΟΥ ΚΑΙ ZKC) donne un terminus ante quem. La pièce située au Sud de la précédente est dotée de deux bases de statues contre sa façade et de banquettes contre le parement intérieur des murs Nord et Ouest. La trouvaille la plus intéressante faite dans cette pièce est une tête d'Athéna en marbre (Minerva) portant un casque corinthien (fig. 171). À 6 m de la façade du temple (côté Est) et exactement parallèle à celle-ci se trouve un muret (0,20 m de haut). La couche de destruction entre ce muret et la façade du temple était remplie de tuiles laconiennes, ce qui suggère que cet espace était couvert. On suppose donc que le « muret » était en fait le stylobate d'un portique qui précédait le temple. Encore plus vers l'Est, pratiquement dans l'axe de l'entrée du temple, on a exploré trois puissantes constructions rectangulaires, presque contiguës, qui devaient constituer la substruction de monuments particulièrement lourds ; cette hypothèse est renforcée par la découverte de fragments de blocs architecturaux en marbre sur la plus grande des trois constructions. ΑΕΜΘ 17 (2003) [2005], p. 143-154 [K. Sismanidis].