THESSALONIQUE. - Toumba (Habitat et nécropole antique) - 2003

Nécropole. — En 2002 et 2003, 167 nouvelles tombes appartenant au cimetière archaïque et classique déjà connu (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 962) ont été mises au jour à l'occasion d'une fouille d'urgence dans le terrain du futur garage souterrain, au lieu-dit « Alana ». Les tombes, s'échelonnant entre le VI^e et la fin du IV^e s. av. J.-C., appartiennent presque exclusivement au type de la fosse recouverte d'une dalle. Quatre d'entre elles, à parois revêtues d'argile, contenaient des crémations. Le mobilier funéraire comprenait surtout des vases attiques, corinthiens et macédoniens, des bijoux en or, en argent et en bronze, ainsi que des figurines zoomorphes en terre cuite. Le seul exemple de sarcophage (fin V^e s.) renfermait un mobilier intéressant, dont plusieurs petits lécythes appartenant au cercle du peintre de la Mégère, deux alabastres en verre et un épistomion en or (fig. 169).

Dans le même terrain on a aussi dégagé des vestiges architecturaux datant du IV^e s. av. J.-C. ainsi que certaines fosses contenant une abondante céramique de l'Âge du Fer. On suppose l'existence d'un établissement de cette dernière période qui aurait précédé l'installation de la nécropole. Quant aux vestiges classiques, ils appartiendraient à des habitations en connexion avec le cimetière.

Dans le quartier voisin de Triandria, 10 tombes appartenant au même cimetière ont été explorées au cours d'une fouille d'urgence (rue Amorgou). Comme l'on avait déjà remarqué, le mobilier des tombes dans ce secteur de la nécropole était beaucoup plus riche, comportant notamment de nombreux bijoux en or (épistomia), en argent et en bronze, ce qui suggère que ces tombes appartiennent à des membres de l'aristocratie locale (v. ibid.).

Habitat. — En 2003, de nouveaux vestiges de l'habitat archaïque et classique (v. ibid.) ont été mis au jour au cours de deux fouilles d'urgence aux abords Ouest et Est de la «Table inférieure ». L'une d'entre elles (angle des rues Kalavryton et Mégakléous, abords Est) a révélé la suite d'une maison (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 871) datant de la 2^e moitié du IV^e s. Parmi les pièces explorées on note une grande salle à foyer central (1 x 1 m), qui pourrait être l'andrôn, et un espace destiné au stockage et à la préparation de la nourriture. Ces vestiges confirmeraient que, vers la fin du IV^e s., l'habitat s'étendit au-delà de ses limites de l'époque archaïque. ΑΕΜΘ 16 (2002) [2004], p. 277-289 ; 17 (2003) [2005], p. 245-254 [K. Souéref].