PATRAS - 1997
Patra, Patras, Patrai, Patrae
En 1997, la VIe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a réalisé une quarantaine de fouilles et d'interventions dont nous résumons les principaux résultats, en renvoyant pour plus de précisions aux rapports de l'AD 52 (1997) [2002] Β'1, p. 270-286 (fig. 1).
— Rue Procopiou 25 (plan, n° 20) : des vestiges d'époque mycénienne ont été mis au jour sur une colline de 55 m d'altitude, située à 2 200 m environ de la mer. Ils se rattachent peut-être à d'autres vestiges de la même époque, qui avaient été trouvés non loin de là en 1994 (v. AD 49 [1994] (1999), p. 221-222 : rue Haghias Kyriakis). AD 52 (1997) [2002] Β'1, p. 282 [G. Alexopoulou].
— Rue Maizonos 157 et Philopoimenos (plan, n° 4) : la fouille, située à 250 m environ des installations portuaires romaines, a livré des résultats importants pour la topographie de la ville antique. On a dégagé sur 27 m un mur (de fortification ?) orienté d'Est en Ouest (fig. 2), qui pourrait correspondre aux longs murs que les habitants de Patras construisirent à l'instigation d'Alcibiade, en 419 av. J.-C., pour relier la ville à la mer (Thuc. V 52 ; Plut., Alcibiade 15). La datation de ce mur, où l'on a repéré les vestiges de deux tours, serait confirmée par des éléments de remplois et par la présence, dans ses fondations, de tombes détruites de la fin de l'époque classique. La zone servit de nécropole du IIIe s. av. J.-C. au Ier s. apr. J.-C. À la fin du Ier - début du IIe s. apr. J.-C., elle fut occupée par un grand atelier de céramique, où l'on a retrouvé des couches de déchets de cuisson, un grand nombre de skyphoi corinthiens à reliefs, des vases, des lampes, ca 80 monnaies de bronze et une gargouille en marbre en forme de mufle de lion. L'atelier avait plus de 10 pièces qui donnaient sur une grande cour ; une petite pièce, peut-être destinée à la vente, avait une porte sur la rue. Deux rues empierrées (postérieures ?) passaient au Nord et à l'Est du bâtiment ; l'une, orientée Nord-Sud, était pourvue d'un grand égout construit, couvert par des plaques de terre cuite. Ibid., p. 272-275 [M. Stavropoulou-Gatsi].
— Rue Othonos-Amalias (plan, nos 30-33) : en trois points de la rue Othonos-Amalias, à une profondeur variant entre 0,60 et 1,20 m, on a dégagé de longues rangées de blocs de calcaire grossièrement équarris disposés les uns à côté des autres, et parfois empilés. Au Sud de la première rangée, entre la rue Kolokotroni et la place Triôn Symmachôn, on a trouvé un poteau en fer vertical muni d'un anneau, près duquel on a recueilli des tessons d'époque byzantine. L'ensemble faisait certainement partie des installations portuaires. Ibid., p. 284 [ead.].
— Rue Boukaouri 120 (plan, n° 5) : on a dégagé un tronçon d'une rue à égout empierrée, de 2,65 m de large, bordée des deux côtés par des maisons. Dans l'une d'elles, on a mis au jour une mosaïque de sol à motifs de peltes. Un autre tronçon de la même rue était apparu dans un terrain voisin en 1989. Ibid., p. 275-276 [G. Alexopoulou].
— Jonction des rues Sissini et G. Roufou (plan, n° 34) : au cours de travaux du Service des eaux, on a dégagé deux murs parallèles en opus testaceum, distants de 4,50 m, au Sud-Ouest de l'Odéon. Ces murs, larges de 1,50 m, sont à mettre en relation avec des vestiges, qui avaient été découverts non loin de là dans un terrain exproprié dans les années 1950, et pourraient appartenir à des thermes romains. Ibid., p. 285 [ead.].
— Rue Asimaki Photila 97 (plan, n° 38) : dans une tranchée d'1 m de large ouverte par le Service des eaux, on a découvert des hypocaustes appartenant à un important bâtiment d'époque romaine qui avait été partiellement dégagé plus au Nord en 1980. Ibid., p. 285 [ead.].
— Rue Charalambi 25 et G. Rouphou (plan, n° 9) : on a dégagé un tronçon de canalisation voûtée orientée Nord-Sud, large de 1,40 m.
— Rue Pantokratoros 88 (plan, n° 2) : on a mis au jour un atelier de potier d'époque romaine, dont une partie n'a pas été fouillée parce qu'elle était enfouie sous le trottoir moderne. L'atelier comprenait une citerne et un four (diam. int. de la chambre de chauffe : 1m), dans le foyer duquel on a recueilli 9 petits supports cylindriques en terre cuite (haut. 0,09 m), dont 2 portaient une inscription incisée (ΑYΞ et N). Ibid., p. 270 [M. Stavropoulou-Gatsi].
— Rue Karolou 57-59 (plan, n° 8) : dans cet emplacement situé à l'extérieur de la ville, dans la nécropole Nord, on a trouvé les vestiges d'un four de potier.
— Rue Arétha 52 et Papadiamandi (plan, n° 7) : à l'occasion de travaux de consolidation et d'entretien du pont romain à deux arches qui franchissait le Meilichos, on a constaté que l'édifice était construit sur une couche de fondation constituée de matériaux de remploi (dalles en calcaire, reliefs, statues, colonnettes en marbre, fragments de tuiles et matériel de construction) et de galets. À la hauteur de l'arche Sud, cette couche contenait deux statues en marbre acéphales du début de l'époque romaine (fig. 3), entre lesquelles on a recueilli deux monnaies du IVe s. apr. J.-C. Si ces pièces sont contemporaines de l'aménagement des fondations et n'ont pas été apportées par le courant du fleuve, elles indiqueraient que le pont est plus tardif que la date proposée par le fouilleur (IIe-IIIe s.). Ibid., p. 276-277 [M. Pétropoulos].
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