AlGIALEIA - 2002
Scuola Archeologica Italiana di Atene (SAIA) (École archéologique italienne à Athènes)
Institute of Greek and Roman Antiquity (KERA) (Institut pour l'Antiquité grecque et romaine (KERA))
Eparchia Aigialeias
En 2002, une équipe dirigée par E. Greco (SAIA), A. Pontrandolfo (université de Salerne), M. Pétropoulos (VIe Ephorie des antiquités préhistoriques et classiques) et A. Rizakis (ΚΕΡΑ) a réalisé une première campagne de prospection de surface en Achaïe orientale, centrée sur la région qui s'étend entre le fleuve Bouraïkos et la Corinthie, et plus particulièrement le long de la vallée du Krios (dème actuel d'Aigeira). Nous en résumons brièvement les principaux résultats, en renvoyant pour plus de détails (en particulier pour les travaux de documentation et les méthodes et techniques mises en œuvre sur le terrain) au rapport publié dans ASAtene LXXX, série III,2, II (2002) [2004], p. 939-965 [M. Pétropoulos, A. Pontrandolfo, A. D. Rizakis].
Les travaux sur le terrain ont consisté : 1) en recherches de type non systématique sur toute la longueur de la vallée du Krios, en vue de localiser les données archéologiques déjà publiées, ou recueillies à travers des informations orales ; 2) en un programme d'exploration systématique sur la rive gauche du Krios, dans une zone pilote située entre les terrasses en gradins du Sarakinovouni, qui surplombe à l'Est le vallon du Thalopotamos, et le village d'Ambelokipi ; cette zone tire son nom de l'église locale d'Aghios Ioannis.
1) Les prospections non systématiques le long du Krios ont permis d'identifier deux zones présentant des traces d'occupation plus denses (céramique ou murs), l'une au centre et au bas de la vallée, l'autre à Séliana. Dans la première, des vestiges de murs in situ ou de gros blocs en remploi ont été repérés dans des localités situées sur la rive droite du Krios : à Plakopétra, Trano Issoma Aigôn, Pyrgos Aigôn, près de Vovloka, et à Haghii Theodori. Certains présentent un caractère nettement défensif : Pyrgos, grande structure en blocs isodomes adossée à une paroi rocheuse portant des traces d'arasement artificiel (fig. 1), v. A. BAMMER, in E. GRECO [éd.], Gli Achei e l'identità etnica degli Achei d'Occidente [2002] , p. 235-236) ; Haghii Theodori : fondation circulaire en blocs de calcaire. Ils semblent indiquer qu'il existait un système de contrôle articulé sur la rive droite du Krios, auquel appartenait sans doute aussi la tour d'Ochyron ; cette tour, située sur la côte immédiatement au Nord de la cité d'Aigeira, permettait de contrôler une bonne partie du golfe de Corinthe et la façade côtière sous-jacente, où des structures sous-marines en gros appareil, à Mavra Litaria, ont suggéré l'existence d'un port.
Sur le versant gauche de la vallée, la seule découverte comparable est une fondation circulaire sur la colline de Paléokatouna, près de Kassanéva, où l'on a par ailleurs recueilli des tessons (dont un d'époque archaïque et un d'époque classique).
La seconde zone présentant des traces d'occupation plus denses est celle qui entoure Séliana, généralement identifiée avec la cité antique de Phelloé, où l'on a repéré — entre autres — des vestiges datables des époques orientalisante et archaïque.
2) L'exploration systématique de surface a été réalisée sur une zone de ca 53 ha (aux alentours d'Haghios Ioannis), caractérisée par une succession de petites terrasses en gradins cultivées (surtout de vignes), descendant en pente douce en direction de l'Est. Elle a permis de localiser trois zones particulièrement riches en fragments de céramique et en éclats de pierres d'époque préhistorique, disposées sur trois terrasses étagées le long des collines de Sarakinovouni au Nord et d'Ambelokipi au Sud, à 650-670 m au-dessus du niveau de la mer, à une distance de ca 200 m les unes des autres, et concentrées sur des superficies de ca 15 m2. Une première interprétation des données suggère l'existence de plusieurs hameaux regroupant des cabanes, datables, d'après la céramique, de l'époque néolithique.
Le fait que le site ait été fréquenté à l'époque classique est attesté uniquement par la présence de quelques fragments recueillis dans une tranchée ouverte fortuitement, qui a livré de la céramique fine, ainsi que de la céramique commune sans impuretés et de la céramique grossière.
Pour l'époque hellénistique, de nombreux tessons, répartis de façon régulière sur une superficie de 4,5 ha, suggèrent la présence de structures qui n'ont pas encore été identifiées. Les témoignages d'époque romaine sont plus visibles : les vestiges d'un édifice, orienté Est-Ouest, et constitué de trois pièces au moins, ont été repérés à l'Est de l'église d'Haghios Ioannis, sur la terrasse qui s'étend en dessous de la route moderne. Les murs de cet édifice sont conservés sur une hauteur maximale de ca 2,30 m ; ils sont construits en blocs de conglomérat irréguliers liés par du mortier, et n'ont pas de revêtement. Les fragments recueillis dans le secteur attestent une occupation qui va du Ier s. apr. J.-C. à l'époque byzantine.
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