LITI - 2003
Néolithique - Néolithique Ancien - Néolithique Moyen
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Liti, Lete, Aivation
Vestiges préhistoriques. — En 2002, deux nouveaux sites datant du début du NM ont été mis au jour au cours de fouilles d'urgence au Nord-Ouest de l'agglomération moderne, dans la partie Ouest du bassin de Langada, sur le versant oriental d'une chaîne de collines.
Liti I. — Le premier, fouillé dans deux terrains voisins (dits « sites » A et B, distants de 80 m), correspond probablement au site de Liti I, connu depuis la première guerre mondiale, mais dont l'emplacement exact n'était plus connu. Les niveaux préhistoriques se trouvaient sous une épaisse couche de remblais, ce qui explique pourquoi ce site n'avait pas été repéré au cours des prospections de surface effectuées dans la région par l'université de Thessalonique.
Dans les deux terrains explorés, on a mis au jour plusieurs constructions semi-enterrées. Sur le « site » A, une grande fosse de forme ellipsoïdale (long. 5,50 m) avait sans doute servi d'habitation, d'après ses dimensions et la présence de trois vases presque intacts sur le sol. Sur le « site » B, une grande fosse presque circulaire (diam. 6 m) renfermait trois fosses plus petites, dont deux communiquaient entre elles (fig. 163) ; on y a reconnu deux phases d'habitation ; de la deuxième date une structure, partiellement conservée, qui avait sans doute servi à la préparation de la nourriture.
Le mobilier recueilli renferme une abondante céramique, le plus souvent rouge, brune ou noire polie ; la céramique à décor peint représente une très faible quantité (1 %) ; le répertoire des formes comprend des vases fermés à col tronconique et des bols à anses tubulaires ou tenons perforés. Dans le remblai qui recouvrait l'ensemble de l'établissement, on a aussi recueilli un très grand nombre de pièces d'outillage lithique, surtout en quartz. ΑΕΜΘ 16 (2002) [2004], p. 1 97 -210 [K. Tzanavari, K. Filis].
Liti III. — Ce site, datant de la fin du NA et du début du NM, fut repéré lors de la construction de la nouvelle « voie Egnatia », à 3,5 km du site précédent. On y a fouillé trois fosses : la première, de forme allongée (8 x 3 m), renfermait trois cavités plus petites, dont celle du milieu est en rapport avec un four ; les deux autres étaient circulaires (diam. 2-2,50 m) et leur bordure entourée d'un petit canal. On suppose que la première fosse était à usage d'habitation, tandis que les deux autres étaient destinées à la collecte et au stockage de l'eau (citernes). Le fait que cet établissement fut érigé sur une couche de dépôts lacustres suggère que le lac Koroneia recouvrait la partie Ouest du bassin de Langada bien avant le début du NM mais que plus tard sa superficie diminua. Ibid. p. 211-222 [ead., S. Kotsos, E. Ghioura].
Vestiges historiques. — Entre 1999 et 2003, de nouveaux vestiges de la ville antique et de ses nécropoles, s'échelonnant entre l'époque archaïque et le VIe s. apr. J.-C., ont été mis au jour au cours de nombreuses fouilles d'urgence.
1) Nécropole archaïque. — À la tombe du milieu du VIe s., qui avait été explorée en 1989 (terrain Potamopoulou) et avait donné un mobilier intéressant (deux plaquettes en or, deux vases dont un en bronze et deux poignards en fer), est venue s'ajouter une tombe du début du Ve s. (terrain Taka). La nécropole archaïque fut détruite en grande partie par les tombes postérieures ou l'extension de la ville classique ; ses vestiges suggèrent pourtant la présence d'une ville archaïque assez importante.
2) Dépôt classique. — Un dépôt rempli de fragments d'amphores à fond pointu (Ve s. av. J.-C.), provenant pour la plupart de Mendè et de Corinthe, a été fouillé en 2002 au-dessous d'une maison de deux pièces ; on ignore pour le moment si ces deux structures sont liées ou si le dépôt est antérieur à la maison.
3) Rempart. — Un segment du rempart de la ville antique (larg. 2,20 m) a été exploré à l'extrémité Nord de la ville (terrain Giannopoulou). Conservé à la hauteur de la fondation, il doit dater au plus tard de la fin du IVe s av. J.-C.
4) Ville hellénistique. — Deux maisons contiguës d'époque hellénistique ont été partiellement explorées à l'extrémité Nord de la ville, juste à l'intérieur du rempart antique (terrain Giannopoulou) . L'une était munie d'un puits et de fosses de stockage ; on y a aussi recueilli un mortier en marbre, un broyeur en pierre et de nombreux poids de métier. Dans la deuxième maison, on a recueilli des protomés en terre cuite représentant une divinité féminine, sans doute Artémis ou la mère des dieux. Les trois phases de construction reconnues dans les maisons sont datées du IVe au milieu du IIe s. av. J.-C.
Une autre partie de la ville hellénistique a été fouillée, en 2003, à l'Est de la colline Néboïs Koula, au lieu-dit Aérogéfyra Litis, au cours de la construction de la nouvelle « voie Egnatia ». Ce quartier d'habitation s'étendait sur deux niveaux. Au niveau inférieur, plusieurs pièces de taille réduite s'organisaient autour d'un espace ouvert ; on y a aussi repéré trois fosses destinées sans doute à la collecte de l'eau ainsi qu'une construction semi-circulaire destinée à la préparation de la nourriture. Au niveau supérieur, des espaces allongés furent en grande partie détruits par des constructions postérieures, notamment par un système de conduits d'adduction de l'eau et un four circulaire.
5) Ville romaine. — Plusieurs maisons d'époque romaine ont été explorées sur le versant Est de la colline Néboïs Koula (terrain Tsontsia). On y a reconnu quatre phases de construction, s'échelonnant entre le IIe s. av. et le VIe s. apr. J.-C. Au cours de la dernière phase, les maisons furent abandonnées et l'espace réoccupé par une installation artisanale (four circulaire, 12 fosses servant sans doute à la collecte de l'eau). Parmi le mobilier recueilli, on note une figurine masculine apotropaïque (dimorphe) ainsi que trois figurines fragmentaires représentant des aigles (culte de Zeus Hypsistos). Un autre quartier d'habitation d'époque impériale a été repéré au pied de la colline du Prophète-Elie (terrain Nika). Enfin, de la céramique recueillie en surface suggère qu'à la même époque la colline Assar Tépé, la « table » au Nord-Est de celle-ci et l'espace au Nord de la route nationale étaient aussi habités.
6) Nécropole tardo-romaine. — De nombreuses tombes du IVe s. apr. J.-C. ont été fouillées, en 1999, dans la région de la nécropole de la ville antique (terrain Chatzialexandrou) ; un sékoma (table pour mesurer des liquides) avait été réutilisé pour couvrir l'une de ces tombes. ΑΕΜΘ 17 (2003) [2005], p. 155-172 [K. Tzanavari, K. Filis] .
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