OLYMPIE - 2002
Archaia Olympia
— En 2001, les recherches se sont poursuivies à Olympie sous la direction générale de H. Kyrieleis. Les travaux étaient dirigés sur le terrain par K. Herrmann et J. Schilbach.
1) Trésor de Géla. — Une tranchée a été ouverte dans l'axe du trésor tardo-archaïque des Géliens, de l'intérieur du bâtiment ancien jusqu'à l'entrée du stade (fig. 1). On n'a pas retrouvé de données stratigraphiques susceptibles de dater les différentes parties du bâtiment, car les couches supérieures ont été perturbées par des anciennes fouilles.
Sous les fondations, on a retrouvé des remblais de la seconde moitié du VIIe s. qui correspondent certainement aux plus anciennes installations du stade, vu qu'il n'y avait encore aucun bâtiment à cette époque à l'extrémité Est de la terrasse. À un niveau plus profond, on a dégagé des coulées argileuses provenant des pentes de la colline de Cronos, qui contenaient des restes de vases mycéniens, et, plus bas encore, une couche sombre contenant des tessons préhistoriques isolés.
La technique utilisée pour les fondations du vestibule, qui est plus récent, est étonnante et était jusqu'alors inconnue à Olympie. Alors que les fondations consistent généralement en une couche profonde et compacte de grosses pierres, on trouve ici plusieurs couches de pierres moyennes séparées les unes des autres par une couche de sable compacte de 10 cm.
2) Portique d'Écho. — Le portique d'Écho, qui date du IVe s., est partiellement construit sur le talus Ouest du stade III du début de l'époque classique ; ce talus recouvre à son tour la piste du stade II de la fin de l'époque archaïque. L' exploration d'une surface de 8 x 5 m située à l'intérieur du portique (fig. 2) avait pour but de vérifier si certains trous dégagés lors de fouilles antérieures (1941/42, 1952 et 1975) correspondaient à la ligne de départ et d'arrivée du stade ancien.
Le niveau de la piste II est apparu très nettement à 1 m à peine en dessous du niveau du sol actuel, de même que la tranchée de spoliation de la ligne d'arrivée, devant laquelle se trouvait une série de trous de poteaux, creusés dans le sable stérile, d'un diamètre moyen de ca 20 cm et d'une profondeur de 30-40 cm. Sur l'ensemble de la fouille, correspondant à peu près à la moitié de la largeur totale de la piste, 20 trous analogues ont été repérés. Ils sont situés à 2 m de la ligne d'arrivée, mais ne sont pas alignés et ne sont pas tous à la même distance. Certaines cavités irrégulières, plus larges et plus profondes, où l'on distingue la trace de deux ou trois trous, indiquent que les poteaux furent parfois renouvelés. Ces trous sont probablement ce qui reste des bornes qui signalaient l'emplacement où l'on tournait, à moins qu'elles ne correspondent à un dispositif de départ.
Devant le mur de fond du portique d'Écho, dont les fondations atteignent par endroit la piste du stade, un petit mur de 2,50 m de long construit en cailloux et en tuiles a été dégagé. Il fait partie d'un système de murs déjà connu, qui servaient certainement à consolider les remblais du talus Ouest du stade III (v. Olympiabericht V, pl. 1). Plusieurs fragments corrodés de bronze ont été retrouvés dans la terre du talus (entre autres une jambière et une coupe), mais peu de céramique (du premier tiers du Ve s.). On signale parmi les trouvailles un arrière-train de sphinx en terre cuite, brisé en plusieurs endroits.
Travaux de restauration. — Les travaux de restauration se sont poursuivis au temple de Zeus (colonne n° 12 et stylobate), ainsi qu'au Philippeion (des calculs réalisés par l'Institut de mathématiques de l'université de Karlsruhe en vue de la reconstruction ont permis de déterminer que la hauteur des colonnes était de 5,607 m, ce qui diffère sensiblement des 6,408 m proposés dans l'ancienne reconstruction de H. Schleif).
Projet de recherche « Empire et Antiquité tardive ». — Le projet « Olympie à l'époque impériale et dans l'Antiquité tardive », dirigé par U. Sinn, a été entièrement consacré cette année à l'étude des données de fouilles et à la préparation de la publication définitive.
— En 2002, H. Kyrieleis et J. Rambach ont fouillé l'édifice désigné conventionnellement comme « édifice 7 », une structure absidale en pierre découverte en 1878 lors des grandes fouilles réalisées au Nord-Est du temple de Zeus et au Sud du Métrôon, considérée généralement, à la suite de W. Dörpfeld, comme une des maisons à abside du début de l'Âge du Bronze à Olympie (fig. 3). J. Rambach ayant formulé récemment l'hypothèse que l'« édifice 7 » ne datait pas du Bronze Ancien, mais plutôt du début de l'Âge du Fer à cause de sa grandeur et de la forme de ses fondations (v. AA 2002, p. 119 sq.), il s'agissait de préciser si possible la datation de ces vestiges sur la base de critères stratigraphiques.
Plusieurs sondages réalisés aux abords de la structure en pierre et dans la zone attenante au Nord montrèrent rapidement — ce qui était par ailleurs prévisible — que les fouilles du XIXe s. avaient atteint dans tout le secteur un niveau plus profond que les fondations de l'« édifice 7 », de sorte qu'il ne restait plus rien du sol ou du contexte stratigraphique original. La fouille a néanmoins livré d'autres indices de datation. En effet, les restes d'un bâtiment préhistorique, qui remonte à l'ΗΑ III d'après la céramique trouvée in situ, sont apparus juste au-dessous des pierres de l'abside. Il s'ensuit que l'« édifice 7 » n'a pas été construit à l'époque des maisons à abside préhistoriques d'Olympie, mais plus tard. Cependant, comme il n'y a aucun témoignage d'époque HM ni d'époque mycénienne dans tout l'Altis — la céramique la plus ancienne après l'ΗΑ III est submycénienne ; les quelques tessons mycéniens isolés et privés de contexte stratigraphique retrouvés au pied du mont Kronion proviennent sans doute d'établissements mycéniens situés plus haut et leur présence s'explique par l'érosion des pentes — le bâtiment peut difficilement remonter au Bronze Moyen ou Récent, mais est plutôt datable du début de l'Âge du Fer, ce qui s'accorde bien avec la forme de ses fondations. Une datation plus précise (protogéométrique ou géométrique ?) n'est pas possible pour le moment. Mais il est clair, d'ores et déjà, que ce grand édifice à abside, de près de 7 m de large, est, d'après sa date et sa typologie, le premier édifice cultuel, peut-être même — comme hypothèse de travail en tout cas — le plus ancien temple de Zeus d'Olympie.
Cette même année, A. Moustaka a également procédé à un réexamen de l'autel d'Héra. Il s'agissait de vérifier sa datation et de déterminer s'il y avait des vestiges d'un bâtiment précédent au-dessous des fondations que l'on connaît. On a retrouvé la « couche noire » répandue dans toute la partie Nord-Ouest de l'Altis, qui contenait, là aussi, de nombreuses petites offrandes d'époque géométrique en bronze et en terre cuite. Les couches inférieures — séparées par une couche de sable stérile — étaient préhistoriques. On n'a pas trouvé trace d'une phase plus ancienne de l'autel, qui soit antérieure à la construction du temple.
Travaux de restauration. — Les restaurations de monuments financées par la mission d'Olympie ont été coordonnées par K. Hermann. En mars, les tambours de colonnes situés au Sud-Est du temple de Zeus ont été nouvellement mesurés par C. Voigts, pour vérifier si la colonne angulaire pouvait être remontée. À la suite de ses études sur un édifice en marbre ionique du début de l'époque hellénistique, P. Pedersen a dessiné les chapiteaux (musée) et les profils de ce monument micrasiatique. Après une longue interruption, W. Osthues a repris ses études sur l'architecture du Métrôon.
Parallèlement à ces études, les efforts de restauration se sont intensifiés. La reconstruction de la colonne Ν 12 du temple de Zeus a progressé. Après les travaux de restauration des parties inférieures de la colonne, les cinq premiers tambours ont été remontés à leur emplacement original.
Les préparatifs en vue d'une reconstruction partielle du Philippeion (fig. 4) ont aussi avancé. Avec l'accord des autorités grecques, la restauration des blocs de fondations du segment à restaurer a été entreprise en automne sous le contrôle de H. Van de Locht. Les blocs manquants de la crépis en calcaire coquillier ont été refaits avec des blocs provenant des carrières de Didymoteicho. De grandes lacunes dans la zone des degrés et du ptéron doivent être restaurées avec du marbre de Naxos. Les frais sont pris en charge par la Fondation Leventis.
Projet de recherche « Empire et Antiquité tardive ». — Dans le cadre du projet « Olympie à l'époque impériale et dans l'Antiquité tardive », U. Sinn et ses collaborateurs ont étudié et enregistré les couches stratigraphiques situées sous la mosaïque du bâtiment romain au Nord du prytanée. Ce travail s'inscrit dans le cadre des mesures de conservation que le Service archéologique a décidé d'appliquer à toutes les mosaïques restées in situ.
De nombreux chercheurs ont participé à l'étude du matériel découvert dans des anciennes fouilles. On citera les séjours prolongés de H. Frielingshause (casques), J. Schilbach (céramique du stade), B. Schweizer (vaisselle en bronze). On a continué le catalogue informatisé du matériel en bronze.
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