CYTHÈRE. – Paliokastro - 2002
— En 2001 et 2002, les fouilles de l'université de Jannina, dirigées par Y. E. Petrocheilos1, se sont poursuivies sur le mont Paliokastro. Les travaux, consistant en nettoyages de surface et en sondages archéologiques limités, se sont déroulés sur le plateau rocheux situé au sommet de la montagne (323 m au-dessus du niveau de la mer), où les traces d'un sanctuaire protohellénique avaient été repérées au cours des campagnes précédentes (1998 et 1999).
Les premiers vestiges architecturaux, encore partiellement visibles, qui ont été localisés sur le site sont les fondations en moellons de poros, larges de 0,45 m, qui s'élèvent obliquement en direction du mur Nord de la petite église d'Haghios Géorghios, ainsi que le puissant mur de soutènement en blocs de calcaire qui passe plus à l'Ouest. Avec le temps, le mur a commencé à céder et de nombreux blocs taillés de couleur bleuâtre sont tombés sur le replat naturel situé au-dessous.
Au Nord de l'église, un petit secteur du plateau est entouré d'un mur de pierres sèches dont le tracé en ellipse forme un péribole irrégulier, limité à l'Est par les rochers de la crête. Les nettoyages de surface ont montré que la partie occidentale du mur repose sur une rangée de blocs de calcaire grossièrement taillés, qui est orientée NO-SE et se prolonge sur plus de 8 m.
— En 2001, les recherches se sont focalisées en deux points du sommet : 1) à l'intérieur du péribole ; 2) sur le replat rocheux à l'Est de la montagne.
1) En nettoyant les broussailles qui recouvraient le site, les fouilleurs ont découvert, à l'extrémité Nord-Est du péribole, des vestiges de murs conservés in situ qui formaient une construction de plan rectangulaire en Π, de 4 m de large environ. Ce sont les murs de fondation d'un petit bâtiment (K2) situé au point le plus en vue du plateau. En retirant la couche d'humus, on y a trouvé des anneaux en bronze et des fragments de statuettes anthropomorphes en terre cuite.
2) Les nettoyages se sont étendus tout au long de la crête, où l'on a exploré dans des conditions difficiles les remblais qui recouvraient les anfractuosités du rocher. On a de même nettoyé pour la première fois la végétation qui poussait sur le replat du versant oriental. On y a recueilli beaucoup de tessons appartenant à des vases de formes diverses, d'époque tardo-géométrique et archaïque principalement, de même que de nombreux fragments de tuiles laconiennes vernies. On a également trouvé beaucoup de petits objets très significatifs : perles en argile grossière, ou incisées et vernies, et bijoux en bronze (fig. 1), parmi lesquels on signale des fibules incurvées, des boucles de type péloponnésien, ainsi que des anneaux aplatis ornés de points, ou d'autres de section triangulaire en bon état de conservation.
L'ensemble des données qui se dégagent de la fouille confirme que ce site fut un lieu de culte pendant un laps de temps considérable (depuis la fin de l'époque géométrique jusqu'à l'époque hellénistique) ; une grande partie des offrandes semble indiquer que le sanctuaire antique de Paliokastro était consacré à une divinité féminine.
— En 2002, les travaux se sont poursuivis sur le plateau, au Nord de la chapelle d'Haghios Géorghios, et principalement à l'intérieur du péribole limité à l'Est par les rochers de la ligne de crête. On a particulièrement étudié les secteurs suivants : 1) le bâtiment K2 ; 2) le mur du péribole (tronçon Ouest) ; 3) les rochers de la ligne de crête (secteur II).
1 ) Le sondage ouvert en K2 et ceux qui ont été ouverts aux alentours ont fourni des données intéressantes et de nouveaux témoignages archéologiques en faveur du caractère cultuel de l'endroit, même si le sommet de la montagne est rocheux et qu'il n'existe pas de remblais profonds. Les fouilleurs pensent qu'il s'agissait d'un lieu où l'on apportait des offrandes. Il était limité au Nord et à l'Est par des murs de moellons irréguliers, dont les fondations reposaient directement sur la roche naturelle. Lors du retrait des remblais, qui avaient de toute évidence été perturbés, on a découvert à très peu de profondeur la face supérieure lisse de blocs de calcaire qui avaient apparemment été utilisés comme des tables. Parmi les objets découverts à cet emplacement, on signale un dépôt isolé conservé à l'intérieur du bâtiment K2. Il contenait un petit nombre de vases miniatures, des bijoux en bronze (anneaux et bagues), une statuette masculine en terre cuite et d'autres petites offrandes, datables de l'époque archaïque.
2) Dans la partie Ouest du mur (pierres sèches) qui forme un péribole irrégulier, des fragments de colonnettes en poros, des dalles en pierre et des fragments de tuiles en terre cuite étaient depuis longtemps réunis au même endroit. On a décidé d'étudier l'état antérieur de cette structure. En dégageant un petit tronçon du mur de clôture, on a découvert la suite du péribole archaïque du sanctuaire, construit en blocs de calcaire et orienté NO-SE (fig. 2).
On a également dégagé des éléments architecturaux en poros et de nombreux fragments de tuiles en terre cuite avec des traces visibles de peinture rouge et noire. Il y avait parmi elles — pour la première fois sur le site — des tuiles de type laconien avec un timbre attestant qu'elles appartenaient à un sanctuaire.
3) Sur les rochers de la ligne de crête, on a continué à fouiller les terres peu profondes accumulées dans les anfractuosités naturelles, failles et fosses résultant de la forte érosion des roches calcaires. Comme l'année précédente, les comblements ont principalement livré des tessons de céramique fine et de céramique grossière de divers types, de même que des petits objets ayant visiblement le caractère d'offrandes.
On a constaté la présence d'un mur archaïque sur le deuxième palier de la ligne de crête.
(1) Nous remercions Y. E. Petrocheilos pour le rapport de fouilles inédit qu'il nous a fourni.
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