SPARTE - 1997
En 1997, de nombreuses interventions ont été réalisées, dont nous résumons les principaux résultats, en renvoyant pour de plus amples détails aux rapports de l'AD 52 (1997) [2002] B'1, p. 160-190. L'emplacement des fouilles est signalé sur le plan de la ville moderne publié par l'Éphorie (fig. 1). Pour mieux les situer dans la topographie antique, on se reportera aussi au plan publié par E. KOURINOU, Σπάρτη. Συμβολή στη μνημειακή τοπογραφία της (2000), pl. 2.
— Rue Staufert 5 (plan, n° 1) : en nettoyant des vestiges de murs découverts en 1996, on a dégagé deux sépultures. La première, une urne en marbre, contenait, outre les os calcinés du mort, une tête d'épingle en os, un vase à parfum en verre et une piécette (« obole de Charon ») en or. L'urne était fermée par une lékané posée à l'envers, maintenue par des pierres et surmontée d'un couvercle en marbre. Une stèle rectangulaire découverte à un niveau supérieur correspondait peut-être au séma de la tombe. La seconde, une tombe en fosse, renfermait les os d'un cadavre enterré avec la tête au Sud ; à ses pieds étaient déposés une assiette, une lampe du début de l'époque romaine, deux petits instruments fragmentaires et deux aiguilles en os, deux huîtres et des débris d'épingle en fer.
Dans le même terrain, à 3,25-3,35 m de profondeur, on a dégagé une tombe à ciste et quatre tombes en fosse datables de la fin de l'époque protogéométrique ou du début de l'époque géométrique. La tombe à ciste renfermait un cadavre couché sur le dos avec les bras sur la poitrine et les jambes repliées. Le mobilier consistait en deux pyxides et deux épingles en bronze très abîmées du début de l'époque géométrique. Les squelettes découverts dans les quatre autres tombes étaient en position contractée et le mobilier, quand il y en avait, était extrêmement modeste (deux épingles en fer avec une tête en bronze ovale).
— Rue Triakosion 92 (plan, n° 3) : en 1997, on a repris la fouille d'une riche maison tardo-romaine découverte en 1989 et fini de dégager une mosaïque avec un panneau central circulaire (diam. 3 m) représentant Poseidon accompagné d'un thiase marin, dont les personnages sont identifiés par des inscriptions : ΑΜΦΙΤΡΕΙ│ΤΗ, ΠΡΩΤΩ, ΔΩΤΩ, ΚΥΜΟΘΟΗ, ΣΠΕΙΩ, ΛΙΜ│ΗΝ, ΑΙΓΙΑ│ΛΟΣ, ΒΥΘΟΣ, ΩΚΕΑ│ΝΟΣ et [---]Σ. La fouille a permis de dégager le bord Est de la mosaïque, qui était orné d'une rangée de cercles sécants en forme de trèfles à quatre feuilles, avec aux angles un losange inscrit dans un carré, et un panneau contenant des rangées de carrés verticaux blancs, rouges, jaunes et noirs. La mosaïque a été déposée par les soins du restaurateur de l'Éphorie K. Chatzopoulos.
— Rue Agésilaou 106 (plan, n° 4) : dans un terrain contenant des vestiges de murs non identifiables et de la céramique allant de l'époque hellénistique à l'époque tardo-romaine, on a découvert, entre autres, un fragment de stèle inscrite contenant une liste d'archontes (Μ.Σ. n° 12719).
— Jonction des rues Kyprou et Pantanassis (plan, n° 7) : on a découvert deux tombes. La première, creusée en pleine terre, était en Γ et renfermait les os bien conservés du défunt, qui était couché avec la tête à l'Est. On y a recueilli des feuilles d'or provenant sans doute d'une couronne qui était déposée sur la tête du mort. À 0,15 m seulement de cette première tombe se trouvaient les restes d'une tombe-bûcher creusée à même le sol et orientée Est-Ouest, où l'on a retrouvé des débris d'os, un strigile et un vase à parfum très abîmé, des feuilles d'or, ainsi que des clous en fer, qui provenaient sans doute de la litière en bois. Le cadavre avait été incinéré avec la tête à l'Est [E. Zavvou].
— Rue Gortsologou 24-26 (plan, n° 18) : on a dégagé à l'Ouest du terrain une rue orientée NO-SE, large de 3,50-3,70 m et bordée de deux murs d'analemma. À l'Est de la rue, sous une couche de destruction comprenant du matériel d'époque hellénistique et romaine, on a trouvé trois nouvelles tombes à ciste, orientées Est-Ouest. Dans les trois cas, les cadavres gisaient avec la tête à l'Est. La première tombe (tombe 6) était couverte de dalles fixées par du mortier et renfermait, outre les os du défunt, les vestiges d'une couronne de fines feuilles d'or en forme de rayons. La tombe 7 était couverte de plaques en terre cuite et renfermait les restes du défunt, ainsi que de fines feuilles d'or, deux fragments d'épingles en os et une bague en or portant une intaille représentant Athéna avec un bouclier, une lance dans la main gauche et un casque dans la droite. La tombe 8 contenait quelques débris d'os, deux pendentifs et une boucle d'oreille en or, une feuille d'or et un fragment d'épingle en os, de même que six clous en fer et des restes de bois calcinés.
— Rue Vyzantiou : à l'occasion des travaux entrepris pour développer le réseau d'égouts de la municipalité de Sparte, on a poursuivi la fouille de la nécropole romaine située à l'Ouest de la ville moderne et dégagé 104 tombes, qui portent à 120 le nombre total des sépultures fouillées (fig. 2). À part 9 tombes à tuiles, les tombes étaient principalement à ciste. 48 d'entre elles étaient orientées Nord-Sud, les autres Est-Ouest, mais les tombes à enclos et les monuments funéraires étaient pour la plupart alignés le long de l'axe NO-SE de la ville romaine. D'après les monnaies et le mobilier funéraire — principalement des lampes et des coupelles — les tombes sont datables entre le Ier et le IVe s. apr. J.-C. [A. Themos].
— Jonction des rues Triakosion et Kyprou (plan, n° 23) : en creusant les fondations d'un édifice dans le terrain P. Nikolopoulou, on a découvert une partie du réseau d'adduction d'eau de la ville romaine, consistant en trois grandes canalisations construites, orientées O/NO-E/SE, et plusieurs petites conduites parallèles en terre cuite. Il semble, d'après cette orientation, que l'eau qui les alimentait provenait de l'aqueduc découvert dans la zone de Magoula, au lieu-dit Arapissa. Les canalisations ont été remblayées et un certain nombre de tuyaux en terre cuite ont été transportés comme témoins dans les réserves de la Ve Éphorie.
— Rues Thermopylon et Konstantinou Paléologou (plan, nos 24-25) : dans les terrains P. Valioti et S. Minakaki, situés au Sud de l'acropole antique (i.e. au Nord de la ville moderne), on a découvert les vestiges d'une grande maison tardo-romaine, dont deux pièces (A : 6,35 x 5,30 m ; Β : 5,37 x 5,30 m) étaient décorées de mosaïques d'excellente qualité. La mosaïque de la pièce Β était ornée de motifs géométriques (peltes, cercles sécants, étoiles à 4 branches) ; celle de la pièce A était constituée de larges bandes de motifs géométriques encadrant un panneau central représentant Dionysos assis, couronné de lierre, donnant à boire dans une grande coupe à un acteur incliné devant lui (fig. 3). On notera que le même sujet apparaît sur une autre mosaïque de Sparte (v. AD 20 [1965], Β'1, p. 172, pl. 154γ). Les mosaïques sont datées de la fin du IIIe-début du IVe s. apr. J.-C. Deux autres pièces de grandes dimensions (Γ et Δ) ont été dégagées. Les parements intérieurs des murs de la maison ont conservé par endroits les traces d'un placage de marbre et des restes de peinture ; les parements extérieurs étaient recouverts d'un mortier jaune. Une sépulture sous tuiles a été retrouvée dans l'angle O/SO de la pièce A.
— Jonction des rues Gortsologou et Ménélaou (terrain I. Brékakou -G. Kapétanéa, plan, n° 26) : en creusant les fondations d'un immeuble de 5 étages, on a découvert quelques vestiges de murs et des remblais antiques qui contenaient un abondant matériel d'époques diverses, dont plusieurs fragments de briques timbrées portant des inscriptions de deux ou trois lignes : ΔΑΜΟΣΙΟΣ ΑΘΑΝΑΣ, ΔΑΜΟΣΙΟΣ ΑΘΑΝΑΣ NI, ΠΑΣΤΑΔΟΣ EN ΑΛΙΤΕΙΩΙ, ΚΑΛΛΙΓΕΝΗΣ ΤΕΙΧΕΩΝ ΔΑΜΟΣΙΟΙ (v. W. CAVANAGH, The Laconian Survey II, ABSA Suppl. 27 [1996], p. 222-223) [I. Eustathiou].
— Rue Thermopylon (terrain G. et K. Katsichti, plan, n° 28) : sous des vestiges d'époque byzantine fouillés par la 5e Éphorie des antiquités byzantines, on a découvert des thermes tardoromains importants, dont on a dégagé plusieurs salles (fig. 4). À l'Est du caldarium (salle 1), les fouilleurs ont dégagé une pièce (salle 2) ornée d'une mosaïque à motifs géométriques datable de la fin du IIIe-début du IVe s. apr. J.-C., au centre de laquelle étaient représentées 7 couronnes de victoires agonistiques accompagnées des légendes : ΔΙΔΥΜΙΑ, ΟΛΥΜΠΙΑ, ΕΥΡΥΚΛΕΙΑ, ΚΑΙΣΑΡΙΑ, ΚΟΡΝΗΛΙΑ, ΠΥΘΙΑ, ΙΣΘΜΙΑ. De nombreux éléments encore en place (hypocaustes, sols, placages de marbre, enduits hydrauliques, canalisations et égouts) permettront d'étudier le décor des pièces et le fonctionnement de l'établissement. En dessous du frigidarium (salle 5), dont le sol était situé à une profondeur de 0,50 m, on a découvert une tombe intacte d'époque hellénistique ou du début de l'époque romaine (prof. 1,91 m). Le cadavre était couché avec la tête au Sud ; à ses pieds était déposé un strigile. Il portait un anneau en or à la main droite, et des petites feuilles d'or provenant d'une couronne étaient répandues tout autour de sa tête. La tombe était construite en briques et revêtue, à l'intérieur, d'une couche de mortier hydraulique. Elle était couverte par trois grandes dalles et son sol était tapissé de tuiles inégales.
Sous l'angle des murs 29 et 24, une tombe sous tuiles, située à 1,12 m de profondeur, contenait les restes d'un enfant [A. Rammou].
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