LEFKOPÉTRA - 2002
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romain
Lefkopetra, Isvoros
À l'issue des fouilles menées ces dernières années dans la région de Lefkopétra (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 914-915), on dispose de données permettant une approche diachronique de l'occupation humaine dans cette région depuis le Néolithique jusqu'au Bas-Empire. Le foyer d'implantation initial, créé vers la fin du IVe millénaire, se développa graduellement pour devenir, à la fin du Bronze Récent, un vaste habitat. Les premiers grands bâtiments, au nombre de sept, furent érigés à Kallipétra vers le VIe s. av. J.-C. et demeurèrent en usage, au prix de remaniements successifs, jusqu'au IVe s. av. J.-C. Le matériel retrouvé à l'intérieur témoigne de leur caractère domestique, mais l'existence d'ateliers est attestée par la découverte de trois fours céramiques (fig. 143) et d'un creuset dans le même secteur. L'apogée de l'habitat se situe à l'époque hellénistique, à laquelle appartiennent deux grands complexes architecturaux dont les pièces renfermaient diverses structures en terre (foyers, fours, plates-formes, banquettes) ou en pierre (dispositifs de mouture) ainsi qu'une baignoire en terre cuite et les traces de deux métiers à tisser. La couche de destruction a livré un riche mobilier : vases de stockage, céramique peinte, figurines, notamment d'Aphrodite (fig. 144) et de Cybèle, une centaine de monnaies, dont 16 constituaient un trésor, outils et ustensiles en fer et en bronze, bijoux en or et en argent, objets en os, etc. D'autre part, un nettoyage du temple romain de la Mère des dieux autochtone effectué en 2002 a révélé que l'édifice n'était pas constitué de deux pièces, comme l'indique le plan publié par Petsas à l'issue des fouilles de 1966, mais qu'il comportait aussi un opisthodome à l'Ouest (8,22 x 5,90 m) qui, par son appareil, semble plus ancien que le reste du temple (fig. 145). La longueur totale du temple est donc de 20 m. Au cours du nettoyage on a recueilli 16 stèles inscrites intactes et 7 inscriptions fragmentaires ainsi qu'un fragment de statue (main tenant un tambour). ΑΕΜΘ 16 (2002) [2004], p. 531-543 [L. Stéphani].
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