MÉTHONÈ ANTIQUE - 2003

Le site de l'antique Méthonè, colonie d'Érétrie, a été localisé dans les années 1970 au Nord du village moderne de Néa Agathoupoli. La ville antique était construite sur deux collines contiguës et une zone plane au Nord qui, à l'époque, s'étendait jusqu'à la mer. La colline Ouest est haute et abrupte (acropole ?) tandis que la colline Est est moins haute, avec des traces d'érosion marine ; c'est sur cette dernière que l'on trouve les premières traces d'installation, remontant au BA ; au début de l'Âge du Fer l'établissement s'étendit aussi sur la colline Ouest, tandis qu'à l'époque archaïque, période florissante pour la ville, les vestiges sont denses sur les deux collines. Au Nord, dans la région où s'étend aujourd'hui la zone marécageuse, se trouvait sans doute le port antique, qui était le seul de toute la Piérie, dont le littoral est rectiligne.

En 2003, des fouilles menées sur la colline Est (champ 274) ont mis au jour des vestiges architecturaux qui s'échelonnent entre le BA et l'époque archaïque. Au sommet de la colline sont conservés des fosses circulaires de stockage et des tronçons de fossés appartenant à l'établissement du BA. On y a aussi fouillé une grande fosse (3,50 x 3,50 m) dont la fonction demeure inconnue ; elle a livré un grand nombre de fragments de céramique, locale ou importée (eubéenne, cycladique, corinthienne mais aussi de Chalcidique et d'Égée orientale), datant de la fin du VIII^e au milieu du VI^e s. av. J.-C. ; on mentionne notamment un fragment de skyphos eubéen du GR portant un nom gravé de droite à gauche ; dans cette même fosse on a aussi recueilli de nombreux fragments d'architecture en terre cuite, des objets en verre, en os et en pierre ainsi que de grandes quantités d'ossements d'animaux et de coquillages marins. Certains objets suggèrent l'existence d'ateliers (céramique, métallurgie, arts mineurs : bois de cervidé, ivoire).

Sur le versant Ouest de la colline, on a repéré une grande construction de la fin du BR ou du début de l'Âge du Fer et, juste au-dessus d'elle, une terrasse dont le mur de soutènement date du IX^e s. av. J.-C. Dans un autre sondage ont été mis au jour plusieurs murs monumentaux d'époque archaïque : un mur d'analemma en appareil lesbien et un mur en appareil isodome qui appartenait à un édifice de caractère sans doute public. Vers le sommet de la hauteur on a dégagé un puissant mur (larg. 1 ,20 m) d'époque classique appartenant sans doute au rempart médian (διατείχισμα) de la colline Est. ΑΕΜΘ 17 (2003) [2005], p. 443-450 [M. Bessios].