ARGOS - 1997

Fouilles du Service archéologique. — En 1997, la IV^e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques a réalisé plusieurs fouilles d'urgence dans la ville, dont nous résumons ci-dessous les principaux résultats :
— Terrain E. et A. Xixi, parodos I. Manou (cf. A. PARIENTE, G. TOUCHAIS [éds], Argos et l'Argolide. Topographie et urbanisme, Actes de la table ronde internationale, Athènes-Argos 28/4-1/5/1990, RechFH III [1998], plan topographique, feuille 24, n° 31) : ce terrain de 787 m², situé dans le secteur Sud de la ville, appartient à une zone, à l'Est de la rue Danaou, qui fut densément construite à l'époque byzantine (v. les terrains voisins, ibid., feuille 24, n^os 298 et 638). Les niveaux inférieurs sont donc fortement perturbés. On y avait déjà dégagé une rue dallée d'époque romaine, orientée Nord-Sud, et une autre, parallèle, d'époque byzantine. En 1997, les archéologues ont mis au jour des vestiges de murs datant des V^e-VI^e s. apr. J.-C. et de la fin de l'époque byzantine, qui contenaient beaucoup d'éléments en remploi (moellons-briques de bâtiments archaïques, épistyles de stoas en poros des IV-III^e s. et fragments de colonnes en poros). Ils ont fouillé de nombreuses fosses-dépotoirs contenant de la céramique byzantine et deux fours de potiers. Non loin d'un puits construit situé au Nord-Ouest de la propriété, ils ont trouvé une inscription funéraire en marbre gris-blanc réutilisée comme margelle : le texte, fragmentaire, contenait une épigramme métrique en grec de 6 lignes, précédée de la salutation Βασείων χαîρε, et suivie de 3 lettres inscrites à l'envers en caractères latins : RGV. Au Nord du terrain, ils ont découvert une tombe à ciste pillée de la fin de l'époque byzantine.
Dans les niveaux inférieurs ont été repérés un réseau de canalisations orientées d'Ouest en Est, qui conduisaient les eaux usées à un égout principal Nord-Sud situé sous la rue romaine et les fondations d'un édifice hellénistique, qui atteste que la rue romaine fut aménagée sur le tracé d'une rue antérieure d'époque hellénistique.
La fouille a permis de dégager une sépulture d'enfant dans un cratère fragmentaire de la fin de l'époque géométrique/époque archaïque, ainsi qu'une tombe à ciste pillée de la fin de l'époque archaïque où se trouvaient encore des fragments d'objets en bronze et en fer. Au centre du terrain se dressaient de même les restes de deux monuments funéraires orthogonaux en poros, autour desquels on a trouvé du mobilier dispersé d'époque classique/hellénistique (tombe 1) et de la fin de l'époque archaïque (tombe 2). Parmi le matériel abondant recueilli sur le site, on signale tout particulièrement une stèle funéraire attique de la fin de l'époque archaïque représentant un jeune homme nu, de profil, humant une fleur qu'il tient dans la main droite (fig. 1) ; une représentation comparable apparaît sur une stèle bien connue de New York et sur un autre exemplaire trouvé récemment à Thèbes ; la stèle, brisée en deux parties et fortement usée (par un premier remploi ?), était insérée dans un mur tardo-byzantin. On signale également un fragment de stèle funéraire du IV/III^e s. av. J.-C. portant l'inscription Ἀριστοκρά[τους], une statuette fragmentaire en marbre d'époque romaine, un fragment d'autel, une assiette fragmentaire africaine du IV^e s. apr. J.-C. ornée d'un tondo représentant le Christ, un petit bassin en marbre du IV/V^e s. apr. J.-C. portant l'inscription Σωτηρίω et de nombreux fragments architecturaux.
— Terrain A. Vlogiari - S. Christakou, rue Kallergi 27 (v. Argos et l'Argolide, plan topographique, feuille 24) : on signale la découverte d'un important relief votif à fronton du IV^e s. av. J.-C. représentant Asclépios assis et Hygie debout, ainsi que, sur la droite, la famille du dédicant (un couple et deux enfants). La représentation des deux divinités correspond à la description que fait Pausanias des statues de culte qui se trouvaient dans l'Asclépieion d' Argos. Comme le relief fut trouvé dans une fosse-dépotoir byzantine située à 190 m à l'Ouest de vestiges fouillés en 1989, qui appartenaient peut-être à l'Asclépieion (stoa et péribole, terrain Xixi, rue Danaou), il est possible qu'il provienne de ce sanctuaire. AD 52 (1997) [2002] Β'1, p. 130-133 [Chr. Pitéros] ;
— Terrain D. Giarenti - E. Didachou, rue 4 Janv. 1833 (v. Argos et l'Argolide, plan topographique, feuille 18) : partie d'une nécropole (v. terrain attenant ibid., n° 342) occupée depuis l'époque géométrique jusqu'à l'époque hellénistique, où l'on a retrouvé 3 tombes et 4 fosses-dépotoirs qui renfermaient des fragments de grands vases ouverts, utilisés sans doute dans le rituel funéraire ;
— Terrain M. Kabaniari, rue Papalexopoulou (vers l'église H. Ioannis Prodromos, v. Argos et l'Argolide, plan topographique, feuille 12, au Sud et à l'Ouest des terrains n^os 375, 399 et 482) : cette zone fouillée sur 60 m² fut occupée à partir de l'HM ; les premiers vestiges architecturaux sont ceux d'une maison construite à la fin de l'HR IIIC, qui connut deux ou même trois incendies, mais resta en usage jusqu'à la fin de l'époque mycénienne. À l'époque protogéométrique, le site fut occupé à la fois par des tombes et par des maisons. On constate que le sol donnant accès aux tombes fut dallé avec un soin particulier (fig. 2). Après l'époque géométrique, il semble que la zone ne soit plus habitée, mais continue à servir de cimetière (cf. deux tombes au moins d'époque hellénistique, l'une d'elles avec une fosse de crémation). Elle fut ensuite abandonnée jusqu'à ce qu'elle soit traversée par une rue étroite, orientée d'Est en Ouest, à l'époque byzantine ;
— Terrain Karamoutzou, parodos Iras (v. ibid., plan topographique, feuille 10) : on a découvert dans la partie Ouest du terrain une tombe paléochrétienne et des vestiges de murs correspondant peut-être à un péribole funéraire ; la zone se trouve à proximité immédiate de l'axe routier central (parallèle à la rue Korinthou actuelle), qui était bordé de tombes aux époques hellénistique et romaine tardive (cimetière Nord). AD 52 (1997) [2002] Β'1, p. 133-139 [A. Papadimitriou].

Fouilles de l'École française. — Voir BCH 126 (2002), p. 494-500.