SKALA OROPOU - 2001
Skala Oropou
Dans le secteur occidental du site (Skala Oropou), A. Mazarakis-Ainian a achevé, en 2001, la fouille de l'établissement géométrico-archaïque clôturé, situé à l'extrémité Sud du vaste péribole allongé du début de l'époque archaïque (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 784 et fig. 35 ; 124 [2001] Chron., p. 805-806 et fig. 31). De nouveaux bâtiments de forme ellipsoïdale ou circulaire ont été mis au jour, appartenant à sept phases d'occupation s' échelonnant entre le milieu du VIIIe et le milieu du VIIe s. av. J.-C. (voir plan de masse fig. 2). De la première phase sont uniquement conservés quelques fragments de céramique protogéométrique et de nombreux vases géométriques. La construction du péribole, d'un bâtiment ellipsoïdal (KE) et du four céramique dégagé en 2000 date de la deuxième phase. Au cours de la troisième phase, le péribole fut réparé et légèrement élargi, tandis que trois nouveaux bâtiments ellipsoïdaux ont été construits (ΚΑ, IH, ΚΣΤ), dont le bâtiment central (IH), en blocs taillés, est muni d'un seuil du côté Sud et d'une banquette intérieure (fig. 1). Des réparations sur les bâtiments existants ont été effectuées au cours de la quatrième phase ; dans la phase suivante le péribole a été élargi vers le Nord et de nouveaux bâtiments furent construits (KB, ΚΓ, ΙΘ) ; un petit bâtiment circulaire (KZ) et un autel à l'Ouest de celui-ci ont été construits dans la sixième phase et, au cours de la dernière, le vaste péribole et la tour orthogonale (v. ibid.) recouvrant partiellement l'établissement antérieur. La céramique recueillie autour de la tour date de la fin du VIIIe et du VIIe s. ; on note aussi la découverte d'une plaque en bronze qui appartenait probablement au bouclier circulaire d'un soldat de la caserne.
La présence de plusieurs périboles sur le site, comme par ailleurs dans d'autres villes en Eubée (Erétrie, Lefkandi, Kymi) reflète selon le fouilleur une forme d'organisation sociale : chaque complexe à péribole représente une unité d'habitation autonome, un oikos, occupé par une famille. Dans chaque unité, l'un des bâtiments devait correspondre à l'habitation principale et le reste des bâtiments à des espaces de travail ou à des lieux de culte. Le complexe du secteur central, entouré d'un péribole plus puissant et où l'on a constaté des activités métallurgiques (v. BCH 123 [1999] Chron., p. 665-666), appartiendrait apparemment à une famille importante de la ville.
Ergon 48 (2001), p. 26-37.
En 2002, la fouille du site a été suspendue en raison des fortes pluies et de la montée de la nappe phréatique. A. Mazarakis-Ainian et ses collaborateurs ont consolidé les vestiges archéologiques et dressé un plan topographique de la zone afin de préciser la relation entre le secteur géométrique (à l'Est) et le secteur archaïque (à l'Ouest) (fig. 2). Une équipe de géologues a entrepris l'étude des épaisses couches d'argile qui recouvrent le secteur archaïque en direction de l'Ouest. Leurs conclusions confirment l'hypothèse d'A. Mazarakis suivant laquelle les sédiments sous lesquels le site est enseveli proviendraient de coulées de boues qui se seraient détachées des collines du Sud à la suite d'une catastrophe naturelle (incendie suivi de pluies diluviennes). Parmi les trouvailles du secteur archaïque, on signale deux barques miniatures en terre cuite (fig. 3) et deux statuettes d'animaux, que le fouilleur propose d'interpréter comme des jouets d'enfants.
Ergon 49 (2003), p. 18-21.
Légende graphique :
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