LAMIA - 1999
Âge du Bronze - Bronze Ancien - Bronze Moyen - Bronze Récent
Lamia
En 1998 et 1999, dix-sept fouilles d'urgence ont été effectuées, mettant au jour de nombreux vestiges de la ville antique et de ses nécropoles, dont nous signalons :
Constructions préhistoriques, hellénistiques et byzantines. — À l'intérieur du kastro, près de la porte Sud de l'enceinte, des vestiges préhistoriques (HM-HR) et classico-hellénistiques ont été mis au jour, à l'occasion de la construction d'un théâtre en plein air, au-dessous d'un ensemble de constructions byzantines et post-byzantines précédemment fouillées (v. BCH 120 [1996] Chron., p. 1208). L'extension des vestiges préhistoriques indique une occupation très intense au cours de l'Âge du Bronze. Des fragments de vases HA III – peut-être même HA II – marquent le début de cette occupation, qui se poursuit sans interruption pendant toute la durée du Bronze Moyen (plusieurs segments de murs, abondante céramique minyenne présentant diverses variantes, nombreuses pièces d'outillage lithique) ; le début de l'HR est marqué par quelques exemples de céramique HR I/II ; plus nette est l'utilisation de l'espace au cours de l'HR IIIA2-B2 (restes de murs, nombreux vases, quelques fragments de figurines). Les vestiges de constructions tardo-classiques et hellénistiques sont massifs mais très épars et fortement endommagés par les constructions postérieures. Quant aux constructions byzantines, il est difficile de dire, à ce stade de l'étude, si elles appartiennent à un complexe d'habitation ou de fortification.
Les vestiges d'un vaste bâtiment public hellénistique, à fonction sans doute cultuelle, ont été fouillés au centre de la ville moderne (rue Ainianôn [terrain Passionikou] , v. simple mention dans BCH 123 [1999] Chron., p. 739 ; 124 [2000] Chron., p. 876). On y a notamment dégagé un puissant mur de soutènement muni d'un escalier monumental et, parallèle à celui-ci vers l'Ouest, à un niveau plus élevé, un segment du péribole Est du bâtiment (fig. 117). Devant le mur de soutènement, près de l'escalier monumental, se trouvaient une base en marbre inscrite (décret honorifique du milieu du IIIe s. av. J.-C. remployé) et un autel en poros associé à un bothros ; la présence de ces derniers vestiges, près de l'accès à la terrasse supérieure, suggère que ce complexe avait un caractère cultuel. On note d'autre part que la fouille d'un terrain adjacent avait révélé, dans une ruelle, la présence de traces de feu, de tuiles et d'une grande quantité de vases non utilisés (fin IIIe-début IIe s.) qui indiqueraient la présence d'un atelier céramique et d'un magasin destiné à la vente de ses produits. On pourrait supposer que certains de ces vases étaient destinés aux visiteurs du sanctuaire voisin. La découverte de cet ensemble paraît en tout cas confirmer que cette région correspond au centre religieux et économique de la ville antique.
Deux pièces appartenant à une maison hellénistique, ainsi que plusieurs tronçons de murs dont un, en gros blocs de poros, appartiendrait à un édifice public, ont été découverts rue Ekklission ; des constructions denses mais éparses, datant des époques classique, hellénistique et byzantine rue Amalias.
Tombes et nécropoles. — Nécropole Sud-Est. — Un nouveau secteur de cette vaste nécropole hellénistique a été fouillé à l'Est du gymnase antique (rue Amphiktyonon, terrain Déliyanni) ; les 14 tombes explorées (à ciste et à tuiles) contenaient un assez riche mobilier (vases, figurines, lampes, strigiles en fer, miroirs en bronze, etc.), dont on retiendra une trompette en bronze et une lampe à couvercle à vernis noir (fig. 118,119). — Nécropole Ouest. Treize nouvelles tombes appartenant à cette nécropole qui s'étend sur le versant Ouest de l'acropole (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 879) ont été fouillées dans les rues Poseidonos, Argyrokastrou, et au croisement des rues Achaiôn et Poseidonos ; en mauvais état pour la plupart, elles datent du IIIe au Ier s. av J.-C. ; l'une d'elles fut réutilisée à l'époque tardo-romaine (Ve-Vle s. apr. J.-C.). Nécropole Sud. — Une nouvelle nécropole tardo-classique et hellénistique a été repérée au Sud de la ville (rue Amphiktyonon, terrain Miga), loin du kastro et des nécropoles déjà connues ; elle pourrait appartenir à une autre cité antique de la région, encore inconnue. Quarante-sept tombes ont été explorées (25 à tuiles, 1 1 en fosse, 8 à ciste, 2 sarcophages) ; toutes orientées Est-Ouest, elles contenaient un assez riche mobilier : nombreux vases, figurines en terre cuite, lampes et strigiles de fer. AD 53 (1998) [2004] B'2, p. 376-385 ; AD 54 (1999) [2005] Β'1, p. 350-355 [F. Dakoronia, M.-Ph. Papakonstantinou, P. Boughia, A. Stamoudi].
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran