THÈBES - 1999
Âge du Bronze - Bronze Ancien - Bronze Moyen - Bronze Récent
Âge du Fer - Fer ancien/Submycénien - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romain
En 1998 et 1999, vingt fouilles d'urgence ont été menées par la IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques, dont les résultats sont publiés dans AD 53 (1998) [2004] Β'1, p. 323-335, 355-356 et 54 (1999) [2005] Β'1, p. 311-324 [V. Aravantinos, E. Koundouri, E. Vlachoyanni].
Les travaux de 1998 et 1999 menés par la 1re Éphorie des antiquités byzantines sont mentionnés dans AD 53 (1998) [2004] ΒΊ, p. 98-106 et 54 (1999) [2005] ΒΊ, p. 124-126, 129-132 [Ch. Koilakou].
Habitat préhistorique
Terrain du musée archéologique. — Une troisième et une quatrième campagne ont permis d'achever la fouille du vaste terrain situé à l'Ouest du musée (fig. 101) (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 866-867).
Vestiges de l'HA. — Dans la maison absidale HA II, le dégagement du parement extérieur de l'abside (soubassement en pierre et superstructure en brique crue) a mis au jour, juste au-dessous du soubassement, une tombe rectangulaire creusée dans le rocher, sans mobilier funéraire. Plusieurs murs HA II ont été dégagés au Nord de la maison, entre celle-ci et le mur de fortification. On y a aussi recueilli une abondante céramique de la même période, un grand nombre de pièces d'outillage lithique et d'ossements d'animaux. Dans le même secteur, on a repéré un dallage qui doit appartenir à une rue qui passait à l'Est et au Nord de la maison. À l'Est de la maison absidale on a exploré l'aile orientale de la fortification ou « terrasses » (v. ibid.) ; orientées NO-SE, ces « terrasses » sont construites en petits moellons, sur deux rangées parallèles contiguës ; la terrasse Est est conservée à 0,50 m plus haut que la terrasse Ouest.
Vestiges de l'HM. — De nouvelles tombes HM ont été explorées en divers points du terrain, ce qui monte leur nombre total à dix. Le mobilier d'une tombe à ciste était constitué d'une tasse en minyen gris et d'une bague en bronze.
Vestiges mycéniens. — Un puissant mur de l'HR (3 m de large, orienté presque Est-Ouest) a été dégagé au Nord-Est du terrain ; il appartient sans doute à la fortification mycénienne de la Cadmée. D'autre part, une tombe HR IIIA1 (simple fosse) a été fouillée à l'intérieur de la maison absidale (T.6) ; elle contenait une sépulture d'enfant dotée d'un alabastre et d'une tasse.
Dans le même terrain, on a aussi exploré des vestiges byzantins (v. infra).
« Arsenal » (rue Zenghini). — En 1999, des travaux de nettoyage dans l'ex-terrain Zenghini (v. BCH 113 [1989] Chron., p. 632 ; 124 [2000] Chron. p. 863) avaient pour objectif d'enlever les terres qui, à la suite d'un séisme, avaient recouvert les vestiges. Les travaux ont mis au jour un sol de l'HR I sur lequel gisaient des restes de cendres et d'un foyer entouré de pierres ; autour du foyer on a recueilli de nombreuses pièces d'outillage lithique (silex et obsidienne), des objets en os et surtout dix-sept vases en terre cuite : petites tasses, amphorisques et vases culinaires. Trois tombes sans mobilier funéraire – deux simples fosses et une ciste renfermant un adulte et un bébé – ont été découvertes à un niveau plus élevé que le sol ; elles datent sans doute de la période submycénienne.
Des vestiges qui s'échelonnent entre l'HA et l'époque byzantine ont été fouillés à l'angle des rues Amphionos et Oidipodos (terrain Spourli). De l'HA datent des vestiges architecturaux épars, une abondante céramique et des objets en pierre (bobines et fusaïoles). Aux niveaux de l'HM sont assignables des tombes à fosses, pour la plupart sans mobilier ; une sépulture d'enfant était toutefois dotée de plusieurs vases (trois tasses et un alabastre avec couvercle) et d'une épingle en bronze à tête en cristal de roche. Les vestiges mycéniens étaient plus riches et plus lisibles : un bâtiment rectangulaire et de la céramique associée datant de l'HR IIIA-B ; une fosse-dépotoir contenant de la céramique HR IIIB et des lambeaux de peintures murales (procession de femmes, scène de chasse [?] et frises décoratives).
Ville antique
Vestiges archaïques. — À proximité du torrent Isménos, dans la vallée d'Haghios Ioannis (rue Oplarchigou Vogli), on a repéré deux grandes cavités rocheuses de forme allongée, l'une naturelle (utilisée comme conduit d'égout ?), l'autre creusée par l'homme perpendiculairement à la première. Un puissant mur (larg. 1-1,10 m, conservé sur 1,80 m de haut), dont on ignore la fonction (analemma ?) s'élevait à l'intérieur de la deuxième cavité. Plus de sept cents vases, complets ou fragmentaires, avaient été jetés tous en même temps à l'intérieur des deux cavités. On suppose que ce lot de céramique, qui date en totalité du VIe s. av. J.-C., constitue le rebut d'un atelier céramique qui devait se trouver à proximité.
Habitations hellénistiques. — Au Nord-Ouest de la gare du chemin de fer, des travaux de voirie ont mis au jour deux complexes d'habitations d'époque hellénistique. Dans une pièce du complexe 1 on a exploré une fosse-dépotoir à parois construites en moellons et recouverte d'une dalle, qui contenait un riche mobilier du Géométrique Récent : objets en terre cuite (vases, figurines, modèle de grenade) et en métal ; on note la présence de deux figurines féminines en forme de cloche (fig. 102), dont une très fragmentaire, datant du début du VIIe s. La présence de ce mobilier suggère l'existence de tombes géométriques dans la région ou d'un petit sanctuaire préexistant dont le matériel aurait été rassemblé dans la fosse. Le complexe 2, à une vingtaine de mètres vers l'Est, renfermait plusieurs pièces dont on a reconnu celles qui étaient destinées au stockage des denrées (pithos enfoncé dans le sol) et celles qui étaient destinées à l'habitation (abondante céramique, poids de métier, fragments de figurines, lambeaux de peintures murales). Dans la région de Polygyras, le long du torrent d'Haghios Ioannis, un deuxième complexe d'habitations hellé¬ nistiques a été partiellement exploré.
Aqueduc. — Une partie de l'aqueduc classique de la ville a été explorée, par la 1re Éphorie des antiquités byzantines, dans la partie Est de Mikro Kastelli (rue Katsina, terrain Karambitsakou). Cet aqueduc amenait l'eau de la partie Sud de la ville, où se trouvaient les sources d'Isménos, vers le secteur Est de la Cadmée.
Tombes et nécropoles. — Une grande partie de la vaste nécropole Nord-Est a été fouillée près de la route Thèbes-Mouriki, avant le croisement avec la voie ferrée (terrain Tsalla). On y a notamment exploré 185 tombes de types divers, dont 5 d'époque géométrique, 120 d'époques archaïque et classique, 54 d'époque hellénistique et 7 d'époque romaine. À l'époque géométrique, les adultes étaient déposés dans de simples fosses et les enfants à l'intérieur de jarres dans le même espace que les adultes. À l'époque archaïque, les sépultures en fosses et en jarre prédominent, le mobilier funéraire étant déposé à l'intérieur ou à l'extérieur des jarres : petits vases ou figurines en terre cuite (fig. 103) ; la pratique de l'incinération est limitée, mais le mobilier funéraire dans les bûchers est plus riche, constitué surtout de vases et de figurines en terre cuite (pour la plupart des cavaliers mais aussi des animaux), rarement de bijoux (strigiles en bronze et en fer). Les tombes classiques sont des simples fosses ou des tombes à tuiles ; dans un seul cas on a trouvé une larnax. Aux époques hellénistique et romaine prédominent les simples fosses et les cistes, les tombes les plus riches renfermant des vases importés et des vases en verre (fig. 104).
D'autre part, plusieurs tombes d'époque historique appartenant sans doute à cette même nécropole ont été explorées au croisement de la route Thèbes-Mouriki et de la voie ferrée (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 895). Ces tombes, construites sur deux niveaux, avaient provoqué de graves dégâts aux vestiges sous-jacents de l'HA I (habitations et tombes).
Dans la région de Palaia Sphageia, à l'angle des rues Sophokléous et Lioki (terrain Moulkioti), 47 tombes archaïques et classiques ont été découvertes, dont 43 simples fosses, 4 tombes à tuiles et un «bûcher » à l'intérieur d'une fosse (1,20 x 2,10 m) .
Trouvailles forfuites. — En 1998, une inscription honorifique de la fin de l'époque hellénistique a été découverte dans un tas de déblais (fig. 105) ; seule la partie centrale de l'inscription est conservée car la pierre avait été retaillée pour être réutilisée dans un mur moderne. Le texte se réfère à la réfection du théâtre ou de l'odéon de la ville.
Ville médiévale et moderne
Terrain du musée archéologique. — En 1998 et 1999, outre les vestiges préhistoriques, la fouille de ce terrain a aussi mis au jour des vestiges byzantins. Deux segments de murs puissants, dont l'appareil mêle des blocs de poros et des moellons, appartiennent sans doute au rempart médiéval de la ville ; le premier (orienté Nord-Sud) a été dégagé à l'extrémité Est du terrain, le second (Est-Ouest) au Nord. Plusieurs murs de la même époque ont été explorés à l'extrémité Ouest du terrain, tandis que dans sa moitié Sud on a fouillé 50 fosses-dépotoirs creusées dans le rocher qui contenaient de la céramique byzantine et postbyzantine. AD 53 (1998) [2004] Β'1, p. 323-327 ; 54 (1999) [2005] Β'1, p. 311-313 [V. Aravantinos] .
En 1998, dix fouilles d'urgence ont été menées par la lre Éphorie des antiquités byzantines6, dont on retiendra les découvertes suivantes : une tour appartenant à la fortification byzantine (Cadmée, terrain E. Koropouli) ; l'abside d'une nouvelle chapelle – fondée sur une couche de destruction d'époque paléochrétienne – au Sud-Est de l'église byzantine Saint-Grégoire le Théologien, rue Dirkis. (v. BCH 125 [2001] Chron., p. 896) (fig. 106) ; un aqueduc creusé dans le rocher, datant sans doute de l'époque byzantine (région des sources d'Isménos) ; un « trésor » de huit grossi en argent d'époque vénitienne (rue Katsina, terrain Karambitsakou) ; un bâtiment (IXe-Xe s.) et trois tombes voûtées contenant de nombreuses sépultures (XIe-XIIe s.) (rue Ossiou Klimenta, parodos Anapafseos) ; onze tombes creusées dans le rocher ou à tuiles (rue Loxis Falangas) ; sept tombes voûtées (rue Alamanas) ; des vestiges très partiels de bâtiments byzantins et post-byzantins ainsi que deux plaques de chancel en marbre à décor en relief : aigle et autre oiseau (fig. 107) (rue Oidipodos).
En 1999, deux fouilles d'urgence menées par la IXe Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques ont mis au jour des vestiges byzantins : a) sept fosses-dépotoirs de taille variée, creusées dans le rocher, contenant de la céramique pour l'essentiel post-byzantine, des objets métalliques dont des plateaux de balance en bronze et un « trésor » de neuf monnaies en bronze latin imitative (rue Amphionos et Antigonis, terrain Papadimitriou) ; b) les absides semi-circulaires d'une église du Xe s. dont certains murs avaient déjà été mis au jour dans le passé (ca 9 x 8 m) ; du côté Est de l'église on a exploré neuf tombes à tuiles et plusieurs autres à fosse qui doivent dater de la période tardo-byzantine ou ottomane ; à l'intérieur d'un puits d'époque ottomane on a recueilli de nombreux vases complets ou fragmentaires (fig. 108) (angle des rues Amphionos et Oidipodos, terrain Matala).
6. Par mégarde, les fouilles de la 1re Éphorie des antiquités byzantines en Béotie, en 1997, publiées dans AD 52 (1997) [2002] Β'1, p. 115-128, par Ch. Koilakou, n'ont pas été résumées dans la précédente chronique ; les résultats d'une dizaine de fouilles menées à Thèbes sont publiés, ibid., p. 115-123.
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