AIGEIRA ANTIQUE. - Banketthaus - 2004
Aigeira
En 2003 et 2004, les recherches, dirigées par G. Ladstâtter, ont été centrées sur le champ Solon (situé sur une terrasse immédiatement au Nord et en contrebas de l'acropole) où l'on a poursuivi la fouille du bâtiment public dit « Banketthaus », celle du bâtiment Ouest, et complété la prospection géologique (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 833-835).
Les fouilles dans la partie Sud-Est du « Banketthaus » ont permis d'en préciser la séquence architecturale. Au bain du premier état (milieu du IVe s. av. J.-C.) est liée une citerne rectangulaire (1,30 x 1,30 m au moins ; prof. 1,45 m), dont le remplissage indique qu'elle fut comblée à la basse époque hellénistique. Un espace extérieur pavé en galets de rivière (cour ou rue), découvert à l'Est des pièces de service, appartient aussi au premier état. Pendant le IIIe s. av. J.-C., une pièce rectangulaire (4 x 2,50 m) pourvue d'un puits circulaire (diam. 1,20 m, prof. estimée 10 m) fut construite à l'Est de la citerne ; en plus du matériel hellénistique, le remblai de cette pièce a livré une figurine masculine en terre cuite datée du GR ou du haut archaïsme ; du puits, incomplètement fouillé, on a notamment extrait des fragments de sima corinthienne en terre cuite. Le bain à quatre baignoires fut désaffecté à la fin du IIIe s. av. J.-C. et, à la place des pièces de service, fut construite une pièce plus petite à une seule baignoire, ce qui amena à couvrir partiellement la citerne et à démolir les murs de la pièce au puits, ce dernier demeurant en service. À la même époque, la construction de plusieurs nouvelles pièces, de dimensions variées, eut pour effet d'accroître la superficie du bâtiment d'environ 170 m2 vers le Sud et vers l'Est. L'une de ces pièces, dans l'angle Sud-Est, possédait un bassin circulaire (diam. 0,30 m, prof. 0,37 m) encastré dans le sol. Bien que la fonction exacte de ces pièces ne puisse être précisée, leur caractère domestique ne fait guère de doute, ce qui confirme que le bâtiment, public à l'origine, devint ensuite une maison privée, beaucoup plus étendue que l'on ne pensait. Son abandon définitif a pu être daté grâce à la présence de vases de la fin du Ier s. av. J.-C. (amphore, assiette grise, flacon à huile) dans un remblai postérieur à la démolition des murs.
Le bâtiment Ouest, qui est séparé du précédent par une rue, est construit en partie sur un remblai (du côté de la pente, au Nord). Ce dernier a été fouillé jusqu'au sol vierge, livrant un matériel homogène du IIIe s. av. J.-C. (pithoi, amphores, céramique commune, vases à vernis noir) qui fournit un terminus post quern pour la construction du bâtiment, dont la fonction demeure obscure. Ce remblai contenait aussi des fragments de tuiles laconiennes hellénistiques et de couvre-joints peints archaïco-classiques qui diffèrent de ceux des toits identifiés sur l'acropole et suggèrent donc la présence d'un édifice encore inconnu.
La prospection géologique a permis de préciser la nature du sous-sol dans lequel est creusé le puits découvert dans le champ Solon : un lit de conglomérat de 8 m d'épaisseur surmontant un niveau de marne imperméable ; le premier, sillonné de fissures propres à retenir l'eau, est incliné vers l'Est, en direction du puits dont l'emplacement était donc bien choisi. Ce puits est le premier que l'on découvre dans la zone urbaine. C'est que dans la ville basse, qui est située à une quarantaine de mètres en contrebas, le substrat marneux est impropre au forage de puits : l'eau provenait d'une source située à 1,5 km au Sud et était acheminée par un système de canalisations.
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