ATHÈNES. - Agora - 2000
Agora antique, Athenian Agora
Agora. — Fouilles de l'École américaine. En 2000, J. McK. Camp II et ses collaborateurs ont poursuivi l'exploration de la zone située à l'extérieur de l'angle Nord-Ouest de l'Agora (v. en dernier lieu BCH 124 [2000] Chron., p. 762) et effectué une intervention dans le secteur à l'angle Sud-Est.
1) Angle Nord-Ouest. — La fouille a mis au jour de nouveaux vestiges du quartier byzantin (XIe s.) recoupé les années précédentes (fig. 9b-10), clarifiant le plan et la stratigraphie des maisons, dans lesquelles trois niveaux témoignent de réaménagements successifs. Outre la trouvaille d'un trésor de monnaies de bronze, retenons celle d'un puits tapissé d'une chemise de terre cuite qui signale l'emplacement d'une cour.
Le plan du quartier, aux maisons serrées les unes contre les autres et dotées d'un important système de stockage souterrain, reflète-t-il des temps difficiles, où la population, réfugiée dans la cité, aurait amassé provisions et argent, ou, au contraire, une période florissante où l'on aurait stocké les produits de récoltes abondantes et mis en lieu sûr les excédents d'argent ? La construction de l'église des Saints-Apôtres au Sud et de celle des Saints-Asomates au Nord-Ouest plaide en faveur de la seconde hypothèse.
Quelque cent trente monnaies, la plupart illisibles (comprenant quelques pièces tardo-romaines [IVe s. ap. J.-C. ?]), recueillies le long du mur (détruit) de rive de la rue byzantine, pourraient provenir d'un trésor qui aurait été caché lors de l'invasion d'Alaric en 396 ou de celle des Vandales vers 470 et dispersé lors de travaux de construction ultérieurs.
— La poursuite des investigations a été centrée sur les vestiges antérieurs au bâtiment, à l'intérieur et aux abords de ce dernier (fig. 9a).
— Les deux tombes mycéniennes (v. en dernier lieu ibid., p. 763) ont fait l'objet d'ultimes nettoyages. Selon une analyse préliminaire des ossements, la première renfermait au moins sept individus (trois enfants et quatre adultes, dont un homme âgé qui aurait survécu à une fracture de la clavicule et de plusieurs côtes) et la seconde au moins deux adultes de sexe masculin, une femme et un enfant.
— Le dépôt de tessons d'ostracisme déjà mentionné dans une précédente Chronique (v. BCH 122 [1998], p. 715) a livré une douzaine de nouveaux fragments qui portaient tous les noms de Thémistocle et de Xanthippe. Le dépôt, qui totalise ainsi cent cinquante tessons, est le troisième plus grand ensemble de tessons d'ostracisme découvert sur l'Agora.
— D'importants travaux de consolidation ont permis d'achever la fouille du puits (diam. 1,20 m; prof, ca 5,50 m) du Ve s. av. J.-C. commencée l'année précédente (v. BCH 124 [2000] Chron., p. 762). La fouille a notamment livré une embouchure de grand pithos remployée comme margelle, une péliké à figures rouges (représentant une figure féminine drapée sur une face et, sur l'autre, un jeune homme également drapé, fig. 11), deux choès tardifs à figures noires (l'un représentant Dionysos flanqué de deux béliers, l'autre une femme qui porte une corbeille, suivie d'un homme qui souffle dans une trompette, fig. 12) et un vase cylindrique en plomb (fig. 13), ainsi qu'un assortiment de salières, askoi et lampes à vernis noir datant pour l'essentiel des 2e et 3e quarts du Ve s. av. J.-C. Le puits a sans doute été abandonné et comblé après le tremblement de terre de 426 av. J.-C. (v. Thucydide, III 87, 4 ; III 89), comme un dépôt fouillé en 1972 derrière la Stoa Basileios (v. en dernier lieu BCH 117 [1993] Chron., p. 767). Le matériel recueilli au fond (essentiellement composé de jarres à eau à parois fines en céramique grossière micacée et de nombreuses pierres polies) est contemporain de l'utilisation du puits ; la relation entre ce dernier et la boutique adjacente n'a pu encore être déterminée.
Relevons aussi la découverte d'un fragment d'inscription remployé dans un mur ultérieur et appartenant sans doute à un document relatif à la cavalerie qui avait été trouvé en 1982 à une quinzaine de mètres au Sud (v. BCH 122 [1998] Chron., p. 716).
— À l'occasion de l'aménagement du parc archéologique de l'Agora par le Service archéologique, des nettoyages du rocher dans le secteur de l'Éleusinion ont révélé de fins remblais hellénistiques, romains et byzantins. Signalons la trouvaille, sur l'un des niveaux conservés à proximité du mur postérieur à l'invasion des Hérules, de l'angle supérieur droit d'une stèle inscrite en marbre de l'Hymette (fig. 14), datée du IIIe s. av. J.-C. ; selon une première lecture, le texte (dont vingt-deux lignes sur environ trente-trois sont partiellement conservées) évoquerait les relations d'Athènes avec la cité crétoise de Kydonia.
S. K. Smith étudie, dans Paleodiet in the Aegean, p. 105-113, le statut social des défunts dans les tombes de l'Âge du Bronze fouillées sur l'Agora, confrontant les données ostéologiques (squelettes, dents) et archéologiques (caractéristiques de la tombe et des offrandes, présence ou non de mobilier non céramique).
J. McK. Camp II et J. H. Kroll publient, dans Hesperia 70 (2001), p. 127-162, l'atelier monétaire fouillé dans les années 50 et en 1978 (v. en dernier lieu BCH 103 [1979] Chron., p. 533), ainsi que les flans monétaires et les barres de bronze recueillies à l'intérieur.
Dans le même volume, p. 169-182, sont publiés divers objets provenant des fouilles de l'Agora : un tesson d'amphore punique (ca 500-480 av. J.-C), par M. L. Lawall ; des pélikés à vernis noir, par K. M. Lynch ; une mitre de cheminée d'époque archaïque, par B. Tsakirgis ; des fragments de ruches d'un type nouveau, par S. I. Rotroff ; un fragment de plat en protomajolique, par C. MacKay. S. V. Tracy publie en outre, p. 365-366, un nouveau petit fragment de l'inscription IG II2 1750.
J. H. Oakley présente, dans Mélanges Tzachou-Akxandri, p. 127-132, un tesson de disque à figures rouges représentant Ixion attaché sur sa roue, trouvé dans une fosse fouillée en 1981 près de l'extrémité occidentale du rempart classique, au Nord-Ouest de la Stoa Poikilè.
S. I. Rotroff étudie, dans Ε' ΕλλΚερ, ρ. 375-380, la céramique provenant d'une citerne fouillée dans les années trente (début du Ier s. av. J.-C, avant le pillage d'Athènes par Sylla).
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