POROS (CALAURIE). - Sanctuaire de Poséidon - 2004
Kalavria
En 2003 et 2004, les fouilles dans le sanctuaire de Poséidon de Calaurie, sous la direction de B. Wells, ont été poursuivies aux abords des bâtiments C et D (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 776) (fig. 51). Les deux bâtiments furent construits à l'extrême fin du IVe s. av. J.-C., marquant l'extension du sanctuaire vers le Sud ; ces travaux doivent coïncider avec le moment où Calaurie devint indépendante de Trézène en 323.
Bâtiment C. — L'achèvement de l'exploration de cet édifice n'a pas donné d'informations nouvelles sur sa fonction. Il a toutefois confirmé que le bâtiment fut construit sur une série de terrasses archaïques et que cette zone joua un rôle important dès cette époque.
Bâtiment D. — Rappelons que cet édifice renferme au moins deux salles à manger dans sa partie centrale et, de son côté Est, un autel au centre d'un espace probablement à ciel ouvert. Des fouilles ont été menées dans les secteurs Ouest et Sud du bâtiment.
1) Secteur Ouest. Dans l'angle Nord-Ouest (D4), les nouvelles données ont confirmé que le «portique » ne faisait pas partie du bâtiment, mais qu'il s'agissait vraisemblablement d'une terrasse située devant l'édifice. A l'extérieur de l'angle Sud-Ouest du bâtiment, un important dépôt de mobilier hellénistique, renfermant une abondante céramique (lre moitié du IIe s.), des poids de métier à tisser, des lampes, deux monnaies de Calaurie avec Poséidon au droit et un triton au revers, ainsi que des restes alimentaires, a été repéré à l'intérieur d'un enclos triangulaire avec entrée au Sud. Au Nord de celui-ci, du mobilier datant de l'époque archaïque au début de l'époque classique était associé à un autel et à un puissant mur (Est-Ouest) qui fut détruit par un mur de terrasse de la 2e moitié du IVe s. av. J.-C. ; l'abondance de vases miniatures, de vases à boire, de marmites, d'ossements d'animaux et de cendres suggère l'accomplissement de sacrifices accompagnés de banquets. Dans cette même zone (Ouest du bâtiment D), deux fosses creusées dans le rocher, datant peut-être de la même période que les murs archaïques, suggèrent la présence d'une activité cultuelle encore plus ancienne : les fosses étaient remplies de fragments de vases à boire, de grands cratères et d'amphores, tous décorés de style GR (2e moitié du VIIIe s.), vases que l'on trouve généralement dans des tombes ou des contextes rituels de banquets liés aux élites sociales. Toujours dans cette même région, on a aussi repéré deux citernes archaïques dont l'une a été explorée jusqu'à 2 m de profondeur environ ; elle contenait du matériel du début de l'époque romaine (des milliers de coquilles de murex, des fragments de verre et des ossements d'animaux, notamment de chiens, d'équidés, de porcs, de moutons, de renards, d'oiseaux et de serpents) ; la deuxième citerne n'a pas été explorée.
2) Au Sud-Est du bâtiment D, on a exploré une ouverture percée dans le mur le plus au Sud ; de cette ouverture partaient un escalier et une rampe conduisant sans doute à la structure en forme d'autel trouvée il y a quelques années. Cette ouverture fait certainement partie du plan original du bâtiment (IVe s. av. J.-C.).
En 2004, une prospection géophysique a été menée par l'institut d'Études méditerranéennes de Réthymno ; dans la partie Ouest du sanctuaire, devant le long portique (bouleutérion ?), plusieurs constructions ont été repérées, peut-être des bases de statues, ainsi qu'une rue menant vers le bâtiment E, dit « propylon ». Vers l'Est, à l'extérieur du bâtiment D, plusieurs pièces appartenant à un vaste bâtiment ont été reconnues.
BCH 128-129.2.2 (2004), p. 1325-1326
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