ARGOLIDE SEPTENTRIONALE. - Vallée de Kandia - 2003
Argolis, Nomos Argolidos
En 2003, une campagne de prospection centrée sur l'occupation de l'Argolide septentrionale au Mésolithique a été menée sous la direction de C. Runnels (Ecole américaine, université de Boston) et E. Panagopoulou (Éphorie de paléoanthropologie et spéléologie). L'étude préliminaire permettait d'inférer, compte tenu notamment de l'élévation du niveau de la mer (entre 30 et 32 m en Argolide durant le Mésolithique), que les sites devaient être pour l'essentiel des grottes et des abris sous roche situés dans des vallées proches des côtes.
L'équipe, constituée de six personnes, a donc prospecté une aire de 30 km2 environ englobant quatre zones : la vallée de Kandia, la baie de Drépanon près de Vivari, la vallée intérieure de Marathia et la zone littorale de Palamidi-Karathona au Sud de Nauplie. Vingt et un sites y ont été localisés, dont quinze furent occupés au Mésolithique et trois au Paléolithique. On y a recueilli en tout 1713 pièces lithiques dont 94 % présentent des caractères techno-typologiques attribuables au Mésolithique (prédominance des éclats microlithiques et des outils retouchés, comme dans les séries analogues des grottes de Klisoura et de Franchthi) ; les artefacts de type gravettien et épigravettien du Paléolithique supérieur sont totalement absents, les industries du Néolithique et de l'Âge du Bronze très rares. La plupart des sites ont livré moins de 75 pièces, à l'exception des deux sites d'Adami 2 et Adami 3 (distants de moins de 100 m) dans la vallée de Kandia, qui ont livré à eux seuls 1 048 artefacts. C'est dans cette vallée que les sites sont les plus nombreux ; les grottes, souvent exposées au Sud, avec un accès facile aux forêts de chênes et de pins, sont espacées de 1 km environ et jamais à plus d'une ou deux heures de marche de la mer. Il existe des gisements de silex à Vivari, passage naturel entre Kandia et Asinè, comme à Marathia. Les séries lithiques de Kandia correspondent au Mésolithique Inférieur et Supérieur : le Mésolithique Final (selon la terminologie de Franchthi) n'a pas été identifié. Etant donné l'absence de différences quantitatives et qualitatives parmi l'outillage collecté sur les divers sites, et aussi l'absence de matériel non lithique, il n'est pas possible d'observer de différenciation intra-site des activités. L'abri-sous-roche d'Adami 2 présentait toutefois une vaste concentration de produits de débitage et de nucléus qui invitent à l'interpréter comme un camp de base, les autres sites étant probablement des sites à activité spécialisée ou à occupation saisonnière. Aucun des sites découverts ne fut occupé au Paléolithique Supérieur, et tous furent abandonnés avant le début du Néolithique. Les données de la prospection ne plaident donc pas en faveur d'une continuité culturelle entre le Paléolithique et le Mésolithique, ni non plus d'une néolithisation à partir du substrat Mésolithique local.
BCH 128-129.2.2 (2004), p. 1323-1323
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