ÉGINE. - Lazaridès - 2002
Lazarides
À Lazaridès, petit village de montagne situé sur la côte Sud-Est de l'île, avait été repéré, en 1979, un établissement de l'Âge du Bronze ; les fouilles de 1979-1980 avaient partiellement mis au jour un bâtiment mycénien et trois tombes à chambre construites datant de l'HR IIIA-B (v. BCH 112 [1988] Chron., p. 625).
En 2002, l'université d'Athènes a repris, sous la direction de N. Sgouritsa, les recherches sur ce site, commençant par une prospection de surface (le début des fouilles est prévu pour 2005). D'après l'étude du matériel issu des recherches précédentes (habitat et tombes) et de la prospection, il semble que le site fut habité de la fin de l'HM jusqu'à l'époque byzantine ; il semble aussi qu'à l'époque préhistorique l'habitat avait des contacts – directs ou indirects – avec d'autres sites importants d'Égine (Kolona), de l'Argolide, de l'Attique, des Cyclades, peut-être même de la Crète minoenne. On note une forte présence de figurines en terre cuite et d'objets métalliques, notamment des armes et des outils en bronze, en plomb et en fer ; parmi ces derniers, les fragments d'un couteau et de deux poinçons (ou fibules ?), provenant du remblai de deux tombes, ont été initialement considérés comme postérieurs, mais des analyses faites par le Centre de recherche scientifique Demokritos ont révélé qu'ils étaient bien préhistoriques. Nombreux sont aussi les bijoux en matériaux divers (ambre, cristal de roche, bronze, argent) et les sceaux ; les objets en pierre et en os sont plus rares, mais ils témoignent aussi de la prospérité du site qui, malgré l'éloignement de la mer – les baies de Kylindra et de Portès sont à une heure de marche –, a sur elle une excellente vue, qui embrasse la route maritime entre Égine et l'Attique.
Au cours des recherches récentes, on a découvert plusieurs petites pièces d'habitation dont les murs étaient parfois conservés sur 1 m de haut (fig. 36). Au Nord-Est de l'habitat, ont été repérés plusieurs tronçons d'un puissant mur, construit en gros moellons (fig. 37), que l'on peut suivre sur une assez grande distance ; il pourrait s'agir d'un mur d'enceinte servant en même temps de mur de soutènement. Non loin des trois tombes déjà connues on a repéré deux nouvelles tombes à chambre, dont l'une se trouve dans le cimetière moderne du village et sert d'ossuaire ; selon les témoignages des habitants, une troisième tombe fut détruite lors des travaux de construction de l'actuelle église Sainte-Paraskévi. Enfin, pour mieux connaître et étudier les détails techniques de ces monuments funéraires, on a rouvert une des trois tombes fouillées antérieurement.
BCH 128-129.2.2 (2004), p. 1301-1302
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