ATHÈNES. - Céramique - 2004
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Kerameikos Excavations, Céramique
En 2003 les travaux ont été centrés sur deux secteurs, celui de la Porte Sacrée, sous la direction de W.-D. Niemeier, et la voie à l'extérieur du Dipylon, sous la direction de J. Stroszeck.
1) Porte Sacrée. — Les travaux dans ce secteur avaient pour objectifs : a) de compléter la fouille des niveaux dans lesquels le kouros archaïque fut trouvé en 2002 (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 706-707) (fig 16) ; b) d'examiner les niveaux de la rue située immédiatement au Sud de la Porte, qui sont liés aux diverses phases de construction de celle-ci (v. ibid) ; c) de confirmer la datation et la fonction de la base fouillée dans le proteichisma (v. ibid.).
(a) Le bras droit du kouros a été trouvé au même niveau que les autres pièces de sculpture archaïques. D'autre part, un fragment de tête provenant d'une statue féminine en marbre d'époque archaïque a été trouvé dans un drain en tuiles d'époque hellénistique (fig. 17).
(b) D'après l'étude de K. Kübler (1943), la Porte Sacrée connut deux phases de construction, la première en 479/8 et la seconde autour de 470 av. J.-C. La fouille de la rue qui passait devant la Porte Sacrée a livré une séquence de niveaux archaïques et classiques ; leur datation précise ne sera connue qu'après l'étude de la céramique, qui est en cours, mais il est déjà sûr que la deuxième ph ase de construction de la Porte Sacrée (qui sera publiée par G. Kuhn) est plus récente qu'on ne le pensait, datant probablement du début de la Guerre du Péloponnèse.
(c) L'extension de la fouille du proteichisma a démontré que la base en calcaire mise au jour en 2002 (fig. 18) était entourée sur trois côtés par un mur en grand appareil qui s'ouvrait vers la Voie sacrée. Dans son angle Sud-Ouest, on a repéré une dalle en terre cuite sous laquelle ont été recueillis des ossements d'animaux et de la céramique attique à figures rouges (410-400 av. J.-C.). La base en calcaire devait donc supporter un autel destiné à des sacrifices d'animaux. Le réexamen du monument en marbre « tardo-romain » déposé en 2002 (v. ibid) a montré qu'il n'était autre que l'autel initialement placé sur la base et qui en fut retiré au début du IIIe s., lors de la construction du proteichisma , pour être replacé plus tard au sommet de celui-ci. Sur proposition de l'Institut allemand, il a été décidé que cet autel – le plus ancien connu à Athènes – serait remis à sa place originelle.
(d) Une structure souterraine voûtée a été trouvée sous la Voie sacrée (devant l'autel et sous le canal hellénistique). Cette structure, dont on ignore la fonction exacte, part du mur de rive de l'Éridanos et aboutit 6 m plus loin à un bassin dont le fond est dallé de quatre plaques de marbre et les murs recouverts de quatre orthostates en conglomérat. D'après le mobilier trouvé dans le remblai - notamment une anse d'amphore thasienne timbrée au nom de Deinopas - cette structure cessa de fonctionner à la fin du IVe s., période de construction du proteichisma. Parmi la céramique associée à celle-ci ainsi qu'à l'autel, on note un certain nombre de vases «cultuels », parmi lesquels des vases miniatures et des kernoi éleusiniens. On suppose donc que cette structure a pu servir à la purification de l'eau du bassin, qui était alimenté par l'Éridanos ; cette eau servait peut-être à des activités liées à l'autel.
2) Voie devant le Dipylon. — Poursuivant la fouille de cette voie, commencée en 2002 (v. BCH 127 [2003] Chron., p. 706), on a mis au jour une séquence de 15 niveaux s'échelonnant entre le Ve s. av. J.-C. et l'Antiquité tardive. Entre les chaussées, on a reconnu des niveaux de remblayage et des réseaux de canalisations remplies de sable, ce qui indiquerait qu'elles étaient abandonnées une fois bouchées car il était apparemment plus sûr et moins coûteux d'en construire une nouvelle que de nettoyer celle qui existait. Dans son premier état cette voie, menant vers l'Académie, était très étroite, tandis que vers la fin du Ve s. elle fut considérablement élargie. Le long de sa rive Est on a exploré une série de trous de poteaux situés à intervalles réguliers et datés du IVe s. ; leur position suggère qu'ils sont liés à la construction d'estrades (ikria) d'où les Athéniens pouvaient suivre les festivals qui se déroulaient à cet endroit. Au Ier s. la voie fut rétrécie et délimitée par un mur, dans lequel fut remployée une tête en marbre grandeur nature provenant d'un relief funéraire tardo-classique.
En 2004, les travaux se sont limités à l'exploration d'un pont sur l'Éridanos (J. Stroszeck), dont la restauration sera entreprise par le Service archéologique ; ce pont en pierre, dont il ne subsiste que la moitié, faisait partie d'une voie menant du Dipylon vers le Pirée ou Eleusis ; une monnaie de bronze trouvée dans le niveau de fondation de sa pile Nord-Est date sa construction du dernier quart du IVe s. av. J.-C. Dans une structure de pierre située au niveau de la rue romaine a été trouvée une borne inscrite du IVe s. av. J.-C. : il s'agit d'une évaluation faite pour les enfants de Nikératos d'Agnous et qui fixe le prix du terrain concerné à 7 000 drachmes.
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