ATHÈNES. - Agora antique - 2004
Agora antique, Athenian Agora
1) Angle Nord-Ouest. Section BZ. La fouille de l'établissement mésobyzantin ayant été achevée, on a commencé à démonter les vestiges de cette période pour explorer les niveaux sous-jacents d'époque romaine et tardo-romaine (IIIe — VIe s apr. J.-C.). On a pu remarquer qu'à l'époque byzantine les bâtiments furent souvent construits juste au-dessus des bâtiments romains qui étaient encore visibles -ou que des espaces d'habitation ou des puits romains furent parfois réutilisés. Pendant ces deux périodes, une rue Nord-Sud divisait ce secteur en deux parties (fig. 4). Trois seuils en place donnent la hauteur du niveau de sol de la période romaine, situé à 0,50 m plus bas que le niveau de la période suivante.
À l'Ouest de la rue, les fondations -en conglomérat surmonté de plusieurs blocs en calcaire -ap¬ partiennent à un puissant bâtiment, sans doute d'époque classique, dont la fonction demeure incertaine ; certains blocs d'époque classique réutilisés dans la fondation d'un bâtiment du début de l'époque romaine sont sans doute associés à cet édifice. Au Sud de cette puissante construc¬ tion, on a exploré les restes d'un bain construit au IIIe s. apr. J.-C. et abandonné sans doute en 396, lors du sac d'Athènes par Alaric ; des dizaines de tegulae mammatae ont été trouvées à l'intérieur du bâtiment. Un trésor de 431 monnaies de bronze datant du milieu du Ve s. et un solidus en or de Léon Ier (457-474) indiquent que cette zone souffrit de nouveau lors de l'attaque des Vandales vers 470. Son abandon final survint sans doute au moment de l'invasion slave (582/3), après quoi le secteur demeura en ruines pendant deux ou trois siècles. Une découverte intéressante a été faite dans les niveaux tardo-romains de la rue même (Ve-VIe s.) : une tige de bronze graduée provenant d'une balance (fig. 5).
Au Sud-Est de la rue, un puits qui avait été exploré quelques années auparavant semble, d'après les recherches récentes, se trouver dans un espace non couvert et assurer l'approvisionnement en eau de plusieurs bâtiments. Dans toute cette zone, les vestiges architecturaux d'époque romaine sont très mal conservés à cause des remaniements et des importants travaux de reconstruction effectués à l'époque byzantine. Au Nord-Est de la rue, on a exploré un réseau dense de canalisations qui évacuaient l'eau des bâtiments vers l'égout central de la rue. Un puits fouillé dans ce même secteur a livré un riche mobilier céramique du IVe s. apr. J.-C. (fig. 6). Toujours dans la même région, ont été trouvées de nouvelles pièces en terre cuite, notamment des figurines et une plaquette représentant sans doute Athéna (fig. 7), issues de l'atelier de coroplaste qui était en activité dans le secteur du Ier au IVe s. apr. J.-C. (v. ibid., p. 697) ; un pendentif en or en forme de bréchet, décoré de rosettes (fig. 8), a été trouvé dans le remblai du Ier s. apr. J.-C. (mais il pourrait être antérieur de deux siècles).
– Section BH. Dans ce secteur, on a poursuivi l'exploration des niveaux byzantins (Xe s.) qui ont livré des vestiges architecturaux très épars. La découverte d'un unique pithos contenant une abondante céramique et plusieurs monnaies suggère que cet espace avait un usage autre que l'espace domestique fouillé plus à l'Ouest, où l'on avait trouvé de nombreux pithoi associés à des lieux de stockage. De plus, la présence de traces de feu, de scories et d'une canalisation rudimentaire fait penser que le secteur BH avait une fonction plus industrielle que domestique.
– Section BE - Secteur du bâtiment commercial classique. Dans ce secteur, on a terminé les travaux de nettoyage à l'intérieur des pièces 1 et 2 ; sous le niveau de sol de la pièce 1 on a recueilli deux coupes à figures rouges dans un petit dépôt du Ve s. av. J.-C. (fig. 9). D'autre part, à l'occasion de la baisse du niveau de l'eau (pompage des eaux de l'Éridanos lors des travaux de la station de métro Monastiraki), on a poursuivi la fouille des couches profondes de la rue qui passe à l'Ouest de la Stoa Poikilè (v. plan, BCH 125 [2001] Chron., p. 790, fig. 9a) ; plusieurs niveaux d'époque classique ont été mis au jour et, au-dessous, un niveau contenant une abondante céramique très fragmentaire du VIe s., dont une coupe à figures noires portant la représentation d'un cavalier (fig. 10). Au-dessous de ce niveau, on a exploré une nouvelle chaussée de la rue, pavée de cailloutis : c'est là l'un des éléments les plus anciens et les plus importants du paysage urbain dans ce secteur, avant qu'il n'acquière son aspect monumental avec la construction de l'autel d'Aphrodite (ca 500 av. J.-C.) et de la Stoa Poikilè [ca 470 av. J.-C.). La présence de tombes de l'Âge du Fer à l'Ouest de la rue et de tombes de l'Âge du Bronze du côté Est laisse supposer que son tracé est beaucoup plus ancien ; c'était sans doute alors un simple sentier car on a atteint le rocher juste au-dessous du niveau de cailloutis.
2) Rue Astingos (Hastings). — La démolition d'une maison a été suivie d'une fouille qui a mis au jour des vestiges de maisons byzantines orientées NO-SE, parallèlement à l'Éridanos, et incorporant de nombreux remplois antiques. Des niveaux de cendres et de scories suggèrent l'existence d'une activité industrielle dans les environs.
3) Éleusinion - Vesant Nords de l'Acropole. — On y a mené à bien l'exploration de deux puits, dont l'un, particulièrement profond (12 m) date de l'époque classique (500-480) et l'autre (prof. 6 m) de l'époque romaine ; au fond de ce dernier on a recueilli plusieurs vases intacts qui datent son utilisation de la 2e moitié du IVe s. apr. J.-C. ; du niveau inférieur du puits proviennent aussi : 1) une tête en marbre d'enfant (Eros ?) endormi (fig. 11) qui pourrait provenir du sanc¬ tuaire d'Éros et d'Aphrodite fouillé dans les années 1930 sur le versant Nord de l'Acropole ; 2) une inscription fragmentaire du IVe s. av. J.-C. conservée sur 10 lignes dont chacune comptait vraisemblablement 21 lettres (fig. 12) ; il s'agit du préambule d'un décret de 361/360 av. J.-C., quand l'archonte éponyme était Nikophémos ; les formules étant identiques à celles d'IG II.2 116, le décret se réfère peut-être à un traité entre Athènes et les Thessaliens.
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