DÉLOS. – Géologie et architecture - 2019
Informations Générales
Numéro de la notice
8584
Année de l'opération
2019
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Delos, Délos, Dilos
Delos, Délos, Dilos
Notices et opérations liées
Description
À Délos, une équipe dirigée par J.-Ch. Moretti (École française d’Athènes, CNRS-IRAA Lyon) a poursuivi en 2019 la mission sur la pierre à Délos qui porte sur la carte géologique de l’île, la caractérisation et l’évaluation des volumes des différentes roches mises en œuvre dans les constructions antiques et enfin sur les carrières de granit.
1. La carte géologique de Délos. Le travail s’est focalisé sur la partie septentrionale de l’île, où affleurent les gneiss. Il s’agissait d’en comprendre la diversité et la structure pour établir les relations avec ceux de l'île voisine de Rhénée, essentiellement gneissique.
2. La caractérisation des types de roches et l’évaluation des volumes mis en œuvre dans le bâti:
- le gneiss. En 2019, on a confirmé la volumétrie dominante du gneiss sur tous les autres matériaux.
- les micaschistes sont des roches plus foliées que les gneiss : il existe des schistes bleus à grenat et des schistes verts - les prasinites. Elles sont absentes à Délos, mais très fréquentes dans les îles voisines (Tinos, Syros).
- le granite est beaucoup moins abondant que le gneiss dans le bâti, alors qu’il constitue plus des 3/4 du substratum de l’île. Il a été exploité dans des carrières sensiblement moins nombreuses que celles de gneiss, mais beaucoup plus vastes, et totalise près de 50 % du volume total des pierres exploitées. Il n’a donc pas été importé. L’abondance du granite dans les murs sous forme de gros carreaux plus ou moins réguliers est directement lié à l’existence de carrières attenantes ou à la proximité de profondes citernes et du réservoir supérieur de l’Inopos, creusés dans le substrat rocheux granitique.
- le terme de poros regroupe des roches sédimentaires carbonatées jaunâtres à gris, dont la texture poreuse renferme des bioclastes et des grains de quartz. C’est la seule roche sédimentaire exploitée dans l’île dont il ne reste plus que quelques affleurements sporadiques, notamment entre le Quartier du stade et le Sanctuaire d’Apollon. La recherche exhaustive conduite sur le poros en 2019 a montré qu’il présentait des facies extrêmement diversifiés, allant de roches sédimentaires aux débris variés à des tuffs volcaniques blanc à blanc rosé, et des roches volcano-sédimentaires à ciment calcaire riches ? en ponce. Il en ressort qu’une partie non négligeable de ces roches a été importée. Les poros d’origine sédimentaire peuvent provenir de Délos, de Rhénée, de Mykonos ou de toute autre île de la mer Égée ; les poros d’origine volcanique sont issus nécessairement d’îles volcaniques, comme Milos ou Santorin.
- en ce qui concerne les marbres, une campagne d’analyse chimique a été lancée sur les marbres du sanctuaire et des carrières afin d’identifier la provenance des marbres de construction (fig. 1). L’analyse est faite avec un instrument de fluorescence X. La grande carrière de marbre de la colline du théâtre a été cartographiée en détail (1/5000e). Une étude a été conduite sur le marbre provenant de la carrière au Sud du Cynthe, qui constitue le marbre local le plus ancien à avoir été exploité dans l’île et le seul à entrer dans les constructions religieuses et civiles de la période archaïque. Dans la première moitié du Ve s. av. J.-C., il est employé dans l’architecture religieuse et est totalement abandonné durant la deuxième moitié du Ve s. Aux IVe-IIIe siècles, on y recourt pour en extraire certains blocs et, à l’époque athénienne, la carrière n’est plus du tout exploitée. L’estimation du volume extrait dépend beaucoup de la restitution des murs du sékos du Temple des Déliens : si l’on considère que toute l’élévation était dans ce marbre, on obtiendrait un volume de 415 m3.
Par ailleurs, on a entrepris une étude pour déterminer le volume des types de roches mis en œuvre dans les maisons et les magasins, notamment sur l’îlot IV du Quartier du théâtre, et à l’échelle de l’ensemble de la ville.
3. Les carrières de granit. – Le travail a porté en 2019 sur cinq carrières anciennes de granit et deux modernes : les orthophotographies réalisées par drone par L. Fadin ont été complétées sur le terrain par l’identification, les mesures, la photographie et la description de toutes les traces d’outils, des blocs bruts et des blocs équarris qui attestent l’exploitation (fig. 2-3).
1. La carte géologique de Délos. Le travail s’est focalisé sur la partie septentrionale de l’île, où affleurent les gneiss. Il s’agissait d’en comprendre la diversité et la structure pour établir les relations avec ceux de l'île voisine de Rhénée, essentiellement gneissique.
2. La caractérisation des types de roches et l’évaluation des volumes mis en œuvre dans le bâti:
- le gneiss. En 2019, on a confirmé la volumétrie dominante du gneiss sur tous les autres matériaux.
- les micaschistes sont des roches plus foliées que les gneiss : il existe des schistes bleus à grenat et des schistes verts - les prasinites. Elles sont absentes à Délos, mais très fréquentes dans les îles voisines (Tinos, Syros).
- le granite est beaucoup moins abondant que le gneiss dans le bâti, alors qu’il constitue plus des 3/4 du substratum de l’île. Il a été exploité dans des carrières sensiblement moins nombreuses que celles de gneiss, mais beaucoup plus vastes, et totalise près de 50 % du volume total des pierres exploitées. Il n’a donc pas été importé. L’abondance du granite dans les murs sous forme de gros carreaux plus ou moins réguliers est directement lié à l’existence de carrières attenantes ou à la proximité de profondes citernes et du réservoir supérieur de l’Inopos, creusés dans le substrat rocheux granitique.
- le terme de poros regroupe des roches sédimentaires carbonatées jaunâtres à gris, dont la texture poreuse renferme des bioclastes et des grains de quartz. C’est la seule roche sédimentaire exploitée dans l’île dont il ne reste plus que quelques affleurements sporadiques, notamment entre le Quartier du stade et le Sanctuaire d’Apollon. La recherche exhaustive conduite sur le poros en 2019 a montré qu’il présentait des facies extrêmement diversifiés, allant de roches sédimentaires aux débris variés à des tuffs volcaniques blanc à blanc rosé, et des roches volcano-sédimentaires à ciment calcaire riches ? en ponce. Il en ressort qu’une partie non négligeable de ces roches a été importée. Les poros d’origine sédimentaire peuvent provenir de Délos, de Rhénée, de Mykonos ou de toute autre île de la mer Égée ; les poros d’origine volcanique sont issus nécessairement d’îles volcaniques, comme Milos ou Santorin.
- en ce qui concerne les marbres, une campagne d’analyse chimique a été lancée sur les marbres du sanctuaire et des carrières afin d’identifier la provenance des marbres de construction (fig. 1). L’analyse est faite avec un instrument de fluorescence X. La grande carrière de marbre de la colline du théâtre a été cartographiée en détail (1/5000e). Une étude a été conduite sur le marbre provenant de la carrière au Sud du Cynthe, qui constitue le marbre local le plus ancien à avoir été exploité dans l’île et le seul à entrer dans les constructions religieuses et civiles de la période archaïque. Dans la première moitié du Ve s. av. J.-C., il est employé dans l’architecture religieuse et est totalement abandonné durant la deuxième moitié du Ve s. Aux IVe-IIIe siècles, on y recourt pour en extraire certains blocs et, à l’époque athénienne, la carrière n’est plus du tout exploitée. L’estimation du volume extrait dépend beaucoup de la restitution des murs du sékos du Temple des Déliens : si l’on considère que toute l’élévation était dans ce marbre, on obtiendrait un volume de 415 m3.
Par ailleurs, on a entrepris une étude pour déterminer le volume des types de roches mis en œuvre dans les maisons et les magasins, notamment sur l’îlot IV du Quartier du théâtre, et à l’échelle de l’ensemble de la ville.
3. Les carrières de granit. – Le travail a porté en 2019 sur cinq carrières anciennes de granit et deux modernes : les orthophotographies réalisées par drone par L. Fadin ont été complétées sur le terrain par l’identification, les mesures, la photographie et la description de toutes les traces d’outils, des blocs bruts et des blocs équarris qui attestent l’exploitation (fig. 2-3).
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le rapport de mission à Délos en 2019, remis par J.-Ch. Moretti (mission C56).
Légende graphique :
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localisation du toponyme
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Date de création
2020-10-26 10:38:55
Dernière modification
2022-04-04 11:34:12