TÉNOS. - Xombourgo - 2018
Informations Générales
Numéro de la notice
8517
Année de l'opération
2018
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Xombourgo
Xombourgo
Notices et opérations liées
Description
À Ténos, N. Kourou (Université d’Athènes) a poursuivi en 2018 ses travaux sur le site antique de Xombourgo, particulièrement dans la zone de l’atelier de métallurgie mis au jour en 2017 dans l’espace de la nécropole de l’époque classique, à l’Est de la colline (fig. 1-2).
La nécropole antique s’organise en deux terrasses successives séparées par une rue qui mène à l’habitat. La terrasse inférieure comporte des sépultures simples datées du Ve s. av. J.-C. La terrasse supérieure présente des sépultures monumentales disposées le long de la rue. À l’arrière de celles-ci se trouve un bâtiment orthogonal (dim. 12 x 4, 50 m) dont les murs sont conservés jusqu’à 1,20 m de hauteur. À l’intérieure de l’angle Nord-Est, se trouve un banc (dim. 1,90 m x 0,70 m). Le sol de l’édifice était en argile et des dalles de schiste recouvraient les fosses qui appartenaient à l’atelier. Toutes les fosses avaient été recouvertes et les dalles étaient recouvertes elles-mêmes d’argile. La construction de cet édifice a entraîné l’abandon de l’atelier de métallurgie à l’époque classique : il s’agit donc d’un édifice qui joua un rôle important dans les rituels de la nécropole.
L’atelier de métallurgie trouvé sous le sol de l’époque classique est constitué de deux rangées de fosses de forme et d’utilisation diverses (fig. 3). La première rangée comprend des fosses de réduction ; elles sont profondes et en forme de cône, leurs parois sont recouvertes d’argile vitrifié par les températures élevées. L’autre rangée comporte des fosses larges et peu profondes, creusées dans la roche (prof. 0,35 m, diamètre 0,70-1 m), et sans revêtement : elles ont pu servir au lavage et comme citernes à eau pour l’atelier. Certaines fosses comportaient des traces de feu et ont dû avoir une autre fonction.
Les fosses de réduction ont des tailles variées et sont creusées dans la roche (fig. 4-5). Elles comportaient d’importantes traces de feu, des cendres, de la terre brûlée, de la terre rouge, ainsi que des scories. Les plus grandes ont une profondeur de 0,70 m pour un diamètre en surface de 0,30-0,90 m. Certaines fosses sont doubles, placées côte à côte avec une ouverture commune. La plupart des fosses sont accompagnées de creusements près de leur ouverture.
La fosse 5 était recouverte d’une épaisse couche d’argile, devenue très dure avec la cuisson. Elle comportait de nombreuses scories. À côté de son embouchure, se trouvait une deuxième fosse peu profonde avec un revêtement semi-circulaire qui servait peut-être à poser un ustensile.
La fosse 8 comportait un fragment de conduit en terre cuite qui servait peut-être à souffler (fig. 5). Il y avait trois petits creusements autour de la fosse 8, dans l’un d’eux se trouvait une pierre semi-taillée qui servait peut-être d’ustensile (un marteau ?). Des ustensiles similaires ont été trouvés à Sériphos dans des fosses de même type sur le site d’Avessalos, près de la baie de Koundouros.
La fosse de réduction no 10 s’est révélée particulièrement importante (fig. 6). Elle conservait peu de traces de feu et aucune scorie, contrairement à toutes les autres. Elle est profonde et de forme conique. Un peu plus bas que son embouchure, elle avait un petit creusement latéral, à l’intérieur duquel se trouvait un grand galet marin. Plus bas, vers le fond de la fosse, était placé une base en forme de pi, constituée de trois fragments courbes d’argile crue (fig. 7). Sur cette base était placée une grande coupe dont les parois supérieures avec les anses avaient été coupés intentionnellement de sorte que le vase puisse entrer exactement (fig. 8). La coupe ne comporte pas de décor, elle est faite en argile local, mais a une forme qui ressemble aux vases attiques. Il s’agit d’une coupe de type C, avec un tore sur une base de faible hauteur, un type qui est fabriqué dans les ateliers d’Athènes à la fin du VIe s. av. J.-C. et au début du Ve s. av. J.-C. et qui disparait petit à petit d’ici 480 av. J.-C. La forme de Tinos date au plus tard du début du Ve s. av. J.-C. Il est difficile de définir le caractère fonctionnel de réduction de minerai pour cette fosse qui comportait la coupe. Le remaniement de la coupe afin qu’elle rentre exactement sur la base en pi dans la fosse suggère un placement intentionnel et rituel avec une importance particulière. Des traces de feu à l’intérieur de la coupe semblent indiquer sa fonction rituelle, de même que le galet. Il est très probable que cette « mise en scène » signifie la fin rituelle de l’utilisation de l’atelier à la fin du VIe s. ou au début du Ve s. av. J.-C.
L’atelier date par conséquent de l’époque archaïque (ou avant) et n’a plus été en usage après le début du Ve s. av. J.-C., date à laquelle apparaissent les premières tombes sur la terrasse inférieure. La nécropole s’est étendue ultérieurement sur la terrasse supérieure, en achevant ainsi l’abandon de l’atelier et en le recouvrant. Il y a très peu d’éléments attestant l’usage de cet espace à une période plus ancienne : quelques tessons seulement datant des VIe et VIIe s. Il n’y a aucun mobilier de l’Age du Bronze.
Il semble que le minerai extrait dans cet atelier ne soit pas du bronze, mais du fer. Les scories et la terre présentent une couleur rouge et on trouve localement des moellons d’une pierre que les locaux appellent « sidiropetra ». La chaîne opératoire du fer comporte l’extraction du minerai, puis sa purification, la séparation du minerai d’autres substances, enfin le métal passe dans les fosses de réduction pour qu’il soit chauffé et travaillé. Les fosses de Xombourgo appartiennent donc à la troisième phase du travail (smelting), ce qui explique la présence d’autant de scories, revêtement, soufflets etc.
La nécropole antique s’organise en deux terrasses successives séparées par une rue qui mène à l’habitat. La terrasse inférieure comporte des sépultures simples datées du Ve s. av. J.-C. La terrasse supérieure présente des sépultures monumentales disposées le long de la rue. À l’arrière de celles-ci se trouve un bâtiment orthogonal (dim. 12 x 4, 50 m) dont les murs sont conservés jusqu’à 1,20 m de hauteur. À l’intérieure de l’angle Nord-Est, se trouve un banc (dim. 1,90 m x 0,70 m). Le sol de l’édifice était en argile et des dalles de schiste recouvraient les fosses qui appartenaient à l’atelier. Toutes les fosses avaient été recouvertes et les dalles étaient recouvertes elles-mêmes d’argile. La construction de cet édifice a entraîné l’abandon de l’atelier de métallurgie à l’époque classique : il s’agit donc d’un édifice qui joua un rôle important dans les rituels de la nécropole.
L’atelier de métallurgie trouvé sous le sol de l’époque classique est constitué de deux rangées de fosses de forme et d’utilisation diverses (fig. 3). La première rangée comprend des fosses de réduction ; elles sont profondes et en forme de cône, leurs parois sont recouvertes d’argile vitrifié par les températures élevées. L’autre rangée comporte des fosses larges et peu profondes, creusées dans la roche (prof. 0,35 m, diamètre 0,70-1 m), et sans revêtement : elles ont pu servir au lavage et comme citernes à eau pour l’atelier. Certaines fosses comportaient des traces de feu et ont dû avoir une autre fonction.
Les fosses de réduction ont des tailles variées et sont creusées dans la roche (fig. 4-5). Elles comportaient d’importantes traces de feu, des cendres, de la terre brûlée, de la terre rouge, ainsi que des scories. Les plus grandes ont une profondeur de 0,70 m pour un diamètre en surface de 0,30-0,90 m. Certaines fosses sont doubles, placées côte à côte avec une ouverture commune. La plupart des fosses sont accompagnées de creusements près de leur ouverture.
La fosse 5 était recouverte d’une épaisse couche d’argile, devenue très dure avec la cuisson. Elle comportait de nombreuses scories. À côté de son embouchure, se trouvait une deuxième fosse peu profonde avec un revêtement semi-circulaire qui servait peut-être à poser un ustensile.
La fosse 8 comportait un fragment de conduit en terre cuite qui servait peut-être à souffler (fig. 5). Il y avait trois petits creusements autour de la fosse 8, dans l’un d’eux se trouvait une pierre semi-taillée qui servait peut-être d’ustensile (un marteau ?). Des ustensiles similaires ont été trouvés à Sériphos dans des fosses de même type sur le site d’Avessalos, près de la baie de Koundouros.
La fosse de réduction no 10 s’est révélée particulièrement importante (fig. 6). Elle conservait peu de traces de feu et aucune scorie, contrairement à toutes les autres. Elle est profonde et de forme conique. Un peu plus bas que son embouchure, elle avait un petit creusement latéral, à l’intérieur duquel se trouvait un grand galet marin. Plus bas, vers le fond de la fosse, était placé une base en forme de pi, constituée de trois fragments courbes d’argile crue (fig. 7). Sur cette base était placée une grande coupe dont les parois supérieures avec les anses avaient été coupés intentionnellement de sorte que le vase puisse entrer exactement (fig. 8). La coupe ne comporte pas de décor, elle est faite en argile local, mais a une forme qui ressemble aux vases attiques. Il s’agit d’une coupe de type C, avec un tore sur une base de faible hauteur, un type qui est fabriqué dans les ateliers d’Athènes à la fin du VIe s. av. J.-C. et au début du Ve s. av. J.-C. et qui disparait petit à petit d’ici 480 av. J.-C. La forme de Tinos date au plus tard du début du Ve s. av. J.-C. Il est difficile de définir le caractère fonctionnel de réduction de minerai pour cette fosse qui comportait la coupe. Le remaniement de la coupe afin qu’elle rentre exactement sur la base en pi dans la fosse suggère un placement intentionnel et rituel avec une importance particulière. Des traces de feu à l’intérieur de la coupe semblent indiquer sa fonction rituelle, de même que le galet. Il est très probable que cette « mise en scène » signifie la fin rituelle de l’utilisation de l’atelier à la fin du VIe s. ou au début du Ve s. av. J.-C.
L’atelier date par conséquent de l’époque archaïque (ou avant) et n’a plus été en usage après le début du Ve s. av. J.-C., date à laquelle apparaissent les premières tombes sur la terrasse inférieure. La nécropole s’est étendue ultérieurement sur la terrasse supérieure, en achevant ainsi l’abandon de l’atelier et en le recouvrant. Il y a très peu d’éléments attestant l’usage de cet espace à une période plus ancienne : quelques tessons seulement datant des VIe et VIIe s. Il n’y a aucun mobilier de l’Age du Bronze.
Il semble que le minerai extrait dans cet atelier ne soit pas du bronze, mais du fer. Les scories et la terre présentent une couleur rouge et on trouve localement des moellons d’une pierre que les locaux appellent « sidiropetra ». La chaîne opératoire du fer comporte l’extraction du minerai, puis sa purification, la séparation du minerai d’autres substances, enfin le métal passe dans les fosses de réduction pour qu’il soit chauffé et travaillé. Les fosses de Xombourgo appartiennent donc à la troisième phase du travail (smelting), ce qui explique la présence d’autant de scories, revêtement, soufflets etc.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport des travaux en 2018 remis par N. Kourou.
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Date de création
2020-07-20 12:29:08
Dernière modification
2024-01-19 09:20:50
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