ANAVLOCHOS - 2017
Informations Générales
Numéro de la notice
6890
Année de l'opération
2017
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Vrachasion (Anavlochos)
Vrachasion (Anavlochos)
Notices et opérations liées
Description
En Crète orientale, F. Gaignerot-Driessen (Université de Heidelberg) a dirigé en 2017 une nouvelle campagne sur le massif du Mirambello, guidée par les résultats des prospections des années précédentes (fig. 1).
Fouille cimetière de Lami. - La première partie de la campagne s’est concentrée sur la nécropole de Lami, dont les groupes de tombes fouillés par Pierre Demargne ainsi qu’une série de potentiels ensembles de sépultures inédites avaient été identifiés au cours de la prospection en 2016. Sur la butte B.1 du plan de 1931, sept tombes qui avaient été fouillées par Demargne, ont été réexaminées (fig. 2). Ces tombes ont un aspect ruiné et très peu de tessons ont été collectés à l’entour. Dans quatre secteurs, les recherches sur des potentiels groupes funéraires ont été infructueuses : on n’y a trouvé ni mobilier archéologique ni structure architecturale antique, mais des empierrements constitués probablement lors de la mise en culture des terrains aux XIXe-XXe s. En revanche, dans l’angle Sud-Est du secteur UP65, on a mis au jour une petite structure très érodée, à l’Est de laquelle on a découvert plusieurs fragments d’un cratère du Géométrique Récent. Dans la partie occidentale de la nécropole, on a identifié quatre groupes de sépultures, installés sur les paliers de la pente qui parcourt les unités de prospection 52 et 47 (fig. 3). L’observation du plan de 1931 et des vestiges visibles indique que deux des ensembles avaient été fouillés par Pierre Demargne, tandis que les deux autres ont fait l’objet de pillages répétés au XXe s.
Le premier ensemble consiste en un amas de moellons au sein duquel on a identifié deux sépultures et une structure à l’Est. La première sépulture est une structure circulaire (diam. interne 2 m) faite de moellons et trouvée pillée. La seconde sépulture, à l’Ouest, de dimensions plus réduites et moins bien conservée encore avait également été pillée. Aucun mobilier n’a été retrouvé à l’intérieur, mais des fragments d’os humains, des tessons et des fragments métalliques brûlés ont été trouvés à l’extérieur, devant l’ouverture pratiquée par les pilleurs. Enfin, à l’Est, la troisième structure est constituée de quelques blocs, d’une couche charbonneuse et quelques fragments d’os, de métal et de céramique brûlée. Cette structure a pu représenter un lieu de crémation pour les deux tombes voisines.
Le deuxième ensemble présente des vestiges similaires : deux grandes fosses circulaires (diam. interne 2 m) dont la paroi est empierrée de moellons de calcaire, sans indice de superstructure. Entre ces deux structures se trouve une troisième structure circulaire de dimensions similaires et qui comporte une épaisse couche charbonneuse avec des fragments brûlés d’ossements humains, de métal et de céramique dans sa partie Ouest. La paroi porte des traces d’exposition aux flammes. Dans la partie Est, la couche charbonneuse est très fine et elle est observée juste au-dessus du rocher, ce qui témoigne d’un nettoyage régulier de la fosse. Entre cette structure et l’une des tombes, on constate la présence d’une plateforme empierrée qui fait la jonction entre les deux et correspond vraisemblablement au niveau de circulation antique. On a recueilli sur la plateforme et en contrebas, de très nombreux fragments de grands vases du géométrique récent, notamment des amphores, une lékanè et un support : il s’agit peut-être de marqueurs de tombes, de réceptacles cinéraires ou d’offrandes funéraires, extraits des tombes par les pilleurs. Cet ensemble est enclos au Nord par un mur courbe.
Un troisième ensemble de tombes, elles aussi pillées, a été reconnu un peu plus à l’Ouest. Deux sépultures ont été identifiées : l’une d’elle présente le début de l’encorbellement caractéristique des tombes à tholos du MR IIIC-PG de la région. Les parois conservées de la chambre sont constituées d’une assise d’orthostates (fig. 4).
Le sanctuaire de Kako Plaï. – À partir des observations faites lors des prospections sur les pentes de Kako Plaï et d’après les travaux de Pierre Demargne, deux sondages ont été ouverts en 2017, l’un sur ce qui paraissait être une terrasse adossée au rocher, l’autre immédiatement au Nord, sur la terrasse qui surplombe les tranchées Demargne et autour d’une ligne de mur initialement indiquée par la prospection (fig. 5). Les sédiments dégagés lors de la fouille du sondage 1 comportaient des fragments de pithoi MR IIIC très érodés. Dans la partie Sud-Ouest du sondage, la fouille a atteint un niveau de délitement du rocher ou le rocher lui-même (fig. 6). Le deuxième sondage a livré les vestiges d’un petit édifice orthogonal (dim. ext. estimées 4,10 x 2,70-3,00 m) dont trois murs sont conservés, le mur Sud-Ouest étant parcouru par une banquette. À l’intérieur, deux niveaux de sols ont été identifiés, attestant l’existence d’au moins deux phases d’occupation. De même en avant de la banquette, dans la partie orientale uniquement, on a observé une double ligne de pierres fichée dans le deuxième sol : il s’agirait d’un deuxième état de construction de la banquette. Près de l’angle Sud-Est de l’édifice, au-dessus de cette structure, on a mis au jour une tête de statuette féminine d’allure protogéométrique et dans la partie Ouest, un skyphos en cloche protogéométrique a été retrouvé en place. Outre le matériel céramique provenant de l’intérieur de l’édifice, on compte également, dans des contextes perturbés, cinq outils lithiques, trois fusaïoles, un coquillage percé, une vingtaine de fragments de figurines et plaquettes de terre cuite d’époque archaïque tout à fait similaires à celles qui avaient été mises au jour par Demargne en 1929, quelques mètres plus bas.
Il ne fait désormais plus de doute qu’un petit sanctuaire existait sur la pente de Kako Plaï, à mi-chemin entre l’habitat et la nécropole. Les dates de construction et de réfection de ce sanctuaire n’ont pas été déterminées, mais il est remarquable que les objets du Protogéométrique aient été exposés jusqu’à la dernière phase de fréquentation du lieu, à l’époque classique, d’après les figurines retrouvées lors des fouilles de 1929 et de la prospection de 2015-2016.
Les dépôts votifs du sommet occidental. – Les deux secteurs de dépôts votifs repérés dans la partie occidentale du sommet lors de la prospection de 2016 ont fait l’objet en 2017 de nettoyages de surface et de fouilles. Dans le secteur du Dépôt 1, aucun élément architectural n’a été observé, mais les cavités dans la paroi rocheuse renfermaient de nombreux fragments de figurines et de plaques, qui ont tous été géo-référencés (fig. 7). A l’exception de quatre figurines zoomorphes, tous les objets représentent des personnages féminins et sont datables entre l’époque géométrique et l’époque classique et ils reprennent des types bien attestés sur les sites de la région et ailleurs. Dans le secteur du Dépôt 2, situé à environ 200 m à l’Est du premier, on a relevé trois cavités rocheuses étagées sur deux niveaux (surface 32 m2) qui comprenaient 133 fragments en terre cuite de figurines et statuettes façonnées au tour, toutes zoomorphes : des bovidés, des équidés, des oiseaux. Les tessons de céramique associés à ces figurines ont été datés du MR IIIC.
Fouille cimetière de Lami. - La première partie de la campagne s’est concentrée sur la nécropole de Lami, dont les groupes de tombes fouillés par Pierre Demargne ainsi qu’une série de potentiels ensembles de sépultures inédites avaient été identifiés au cours de la prospection en 2016. Sur la butte B.1 du plan de 1931, sept tombes qui avaient été fouillées par Demargne, ont été réexaminées (fig. 2). Ces tombes ont un aspect ruiné et très peu de tessons ont été collectés à l’entour. Dans quatre secteurs, les recherches sur des potentiels groupes funéraires ont été infructueuses : on n’y a trouvé ni mobilier archéologique ni structure architecturale antique, mais des empierrements constitués probablement lors de la mise en culture des terrains aux XIXe-XXe s. En revanche, dans l’angle Sud-Est du secteur UP65, on a mis au jour une petite structure très érodée, à l’Est de laquelle on a découvert plusieurs fragments d’un cratère du Géométrique Récent. Dans la partie occidentale de la nécropole, on a identifié quatre groupes de sépultures, installés sur les paliers de la pente qui parcourt les unités de prospection 52 et 47 (fig. 3). L’observation du plan de 1931 et des vestiges visibles indique que deux des ensembles avaient été fouillés par Pierre Demargne, tandis que les deux autres ont fait l’objet de pillages répétés au XXe s.
Le premier ensemble consiste en un amas de moellons au sein duquel on a identifié deux sépultures et une structure à l’Est. La première sépulture est une structure circulaire (diam. interne 2 m) faite de moellons et trouvée pillée. La seconde sépulture, à l’Ouest, de dimensions plus réduites et moins bien conservée encore avait également été pillée. Aucun mobilier n’a été retrouvé à l’intérieur, mais des fragments d’os humains, des tessons et des fragments métalliques brûlés ont été trouvés à l’extérieur, devant l’ouverture pratiquée par les pilleurs. Enfin, à l’Est, la troisième structure est constituée de quelques blocs, d’une couche charbonneuse et quelques fragments d’os, de métal et de céramique brûlée. Cette structure a pu représenter un lieu de crémation pour les deux tombes voisines.
Le deuxième ensemble présente des vestiges similaires : deux grandes fosses circulaires (diam. interne 2 m) dont la paroi est empierrée de moellons de calcaire, sans indice de superstructure. Entre ces deux structures se trouve une troisième structure circulaire de dimensions similaires et qui comporte une épaisse couche charbonneuse avec des fragments brûlés d’ossements humains, de métal et de céramique dans sa partie Ouest. La paroi porte des traces d’exposition aux flammes. Dans la partie Est, la couche charbonneuse est très fine et elle est observée juste au-dessus du rocher, ce qui témoigne d’un nettoyage régulier de la fosse. Entre cette structure et l’une des tombes, on constate la présence d’une plateforme empierrée qui fait la jonction entre les deux et correspond vraisemblablement au niveau de circulation antique. On a recueilli sur la plateforme et en contrebas, de très nombreux fragments de grands vases du géométrique récent, notamment des amphores, une lékanè et un support : il s’agit peut-être de marqueurs de tombes, de réceptacles cinéraires ou d’offrandes funéraires, extraits des tombes par les pilleurs. Cet ensemble est enclos au Nord par un mur courbe.
Un troisième ensemble de tombes, elles aussi pillées, a été reconnu un peu plus à l’Ouest. Deux sépultures ont été identifiées : l’une d’elle présente le début de l’encorbellement caractéristique des tombes à tholos du MR IIIC-PG de la région. Les parois conservées de la chambre sont constituées d’une assise d’orthostates (fig. 4).
Le sanctuaire de Kako Plaï. – À partir des observations faites lors des prospections sur les pentes de Kako Plaï et d’après les travaux de Pierre Demargne, deux sondages ont été ouverts en 2017, l’un sur ce qui paraissait être une terrasse adossée au rocher, l’autre immédiatement au Nord, sur la terrasse qui surplombe les tranchées Demargne et autour d’une ligne de mur initialement indiquée par la prospection (fig. 5). Les sédiments dégagés lors de la fouille du sondage 1 comportaient des fragments de pithoi MR IIIC très érodés. Dans la partie Sud-Ouest du sondage, la fouille a atteint un niveau de délitement du rocher ou le rocher lui-même (fig. 6). Le deuxième sondage a livré les vestiges d’un petit édifice orthogonal (dim. ext. estimées 4,10 x 2,70-3,00 m) dont trois murs sont conservés, le mur Sud-Ouest étant parcouru par une banquette. À l’intérieur, deux niveaux de sols ont été identifiés, attestant l’existence d’au moins deux phases d’occupation. De même en avant de la banquette, dans la partie orientale uniquement, on a observé une double ligne de pierres fichée dans le deuxième sol : il s’agirait d’un deuxième état de construction de la banquette. Près de l’angle Sud-Est de l’édifice, au-dessus de cette structure, on a mis au jour une tête de statuette féminine d’allure protogéométrique et dans la partie Ouest, un skyphos en cloche protogéométrique a été retrouvé en place. Outre le matériel céramique provenant de l’intérieur de l’édifice, on compte également, dans des contextes perturbés, cinq outils lithiques, trois fusaïoles, un coquillage percé, une vingtaine de fragments de figurines et plaquettes de terre cuite d’époque archaïque tout à fait similaires à celles qui avaient été mises au jour par Demargne en 1929, quelques mètres plus bas.
Il ne fait désormais plus de doute qu’un petit sanctuaire existait sur la pente de Kako Plaï, à mi-chemin entre l’habitat et la nécropole. Les dates de construction et de réfection de ce sanctuaire n’ont pas été déterminées, mais il est remarquable que les objets du Protogéométrique aient été exposés jusqu’à la dernière phase de fréquentation du lieu, à l’époque classique, d’après les figurines retrouvées lors des fouilles de 1929 et de la prospection de 2015-2016.
Les dépôts votifs du sommet occidental. – Les deux secteurs de dépôts votifs repérés dans la partie occidentale du sommet lors de la prospection de 2016 ont fait l’objet en 2017 de nettoyages de surface et de fouilles. Dans le secteur du Dépôt 1, aucun élément architectural n’a été observé, mais les cavités dans la paroi rocheuse renfermaient de nombreux fragments de figurines et de plaques, qui ont tous été géo-référencés (fig. 7). A l’exception de quatre figurines zoomorphes, tous les objets représentent des personnages féminins et sont datables entre l’époque géométrique et l’époque classique et ils reprennent des types bien attestés sur les sites de la région et ailleurs. Dans le secteur du Dépôt 2, situé à environ 200 m à l’Est du premier, on a relevé trois cavités rocheuses étagées sur deux niveaux (surface 32 m2) qui comprenaient 133 fragments en terre cuite de figurines et statuettes façonnées au tour, toutes zoomorphes : des bovidés, des équidés, des oiseaux. Les tessons de céramique associés à ces figurines ont été datés du MR IIIC.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de mission, remis par F. Gaignerot-Driessen, Fouilles de l’Anavlochos en 2017.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran
Date de création
2019-07-23 15:04:03
Dernière modification
2022-02-26 19:33:20
Figure(s)