DELPHES. - Ville - 2017
Informations Générales
Numéro de la notice
6887
Année de l'opération
2017
Chronologie
Mots-clés
Habitat - Production/extraction - Voierie - Péribole - Inscription - Monnaie - Métal - Os - Verre - Sanctuaire
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
À l’Ouest du sanctuaire de Delphes, J.-M. Luce (Université de Toulouse) a poursuivi en 2017 sa mission de terrain qui vise à explorer la Ville de Delphes, dans le secteur au Nord de la terrasse attalide. Les recherches ont porté sur la fouille du secteur V, au Nord de la stoa d’Attale, et sur l’inventaire des murs et des relevés dans la zone au Nord de l’Agora romaine (fig. 1-2).
Dans le secteur V, l’objectif était d’explorer le péribole à un endroit où les plans disponibles présentent une lacune, au Nord du bâtiment paléochrétien, afin de déterminer s’il était conservé dans ce secteur et s’il y avait une porte, dont la présence permettrait d’appréhender le système de circulation dans la ville. En effet, il existe un axe de circulation entre le théâtre, où il existait une porte contre la parodos Ouest, et la zone fouillée où l’on s’attendait à trouver une porte sous le bâtiment paléochrétien, soit dans la lacune des plans. La fouille dans le secteur V a permis de découvrir deux effondrements successifs, le premier attribué à une coulée de boue en 1935, le second n’a pas été daté, mais on sait que son remblai correspond au remblai de l’arasement du péribole. La fouille du péribole a permis de mettre en évidence qu’il n’y avait pas de porte, mais que les fondations du péribole lui-même se poursuivaient, comblant ainsi la lacune des plans.
La fouille de la pièce 2 du bâtiment paléochrétien devait permettre de poursuivre la recherche d’une porte dans le péribole, mais les niveaux archéologiques correspondants n’ont pas encore été atteints dans ce secteur. Les fondations du péribole ont été laissées en place par les constructeurs du bâtiment paléochrétien et cet espace a dû être remblayé. L’espace derrière le bâtiment formait un passage qui était nécessaire à la construction-même de celui-ci. Parallèlement au bâtiment, on a mis au jour un deuxième éboulis de pierres qui ne proviennent pas du péribole : la chaux présente sur les lits de pose ou d’attente des blocs indique qu’ils appartenaient à un mur de l’époque romaine ou après, qui n’a pas encore été mis au jour.
À l’intérieur de la pièce 2, le mur qui traversait l’espace du Nord au Sud a été démonté afin de poursuivre le dégagement des niveaux. Sous les niveaux modernes, deux grandes phases de réutilisation du bâtiment ont été identifiées. Le sol d’origine n’a pu être atteint.
La phase la plus récente, phase III, a livré des ossements, une structure circulaire en pierre pour caler un récipient probablement, des fragments de scories en verre. Il s’agit d’une phase de destruction, comme l’indique l’accumulation de mortiers et d’enduits tombés des murs contre le mur Nord et les briques et tuiles qui la recouvraient. Les tessons de fabrication locale permettent de dater cette phase vers le VIe-VIIe s. apr. J. La phase la plus ancienne, la phase II, présente des épandages de briques, de carreaux, de tuiles et de pierres. Certaines de ces briques portent les traces d’un récipient très chaud, de même pour une plaque de marbre. On a également recueilli des fragments de marmite qui portaient des traces de feu, ainsi que des petits objets en bronze dont deux monnaies et un petit bandeau replié et des objets en verre et des clous en fer. Illisibles, les monnaies portaient des traces qui indiquent qu’elles avaient peut-être été démonétisées et destinées à la refonte. Contre les murs Sud et Ouest, on a identifié des traces de foyers en terre rubéfiée avec dessus ou dessous, de la cendre, ainsi qu’une présence en grand nombre de petits fragments de charbons de bois. Ces découvertes attestent une activité métallurgique du bronze au moins : les marmites avec des traces de feu constituaient des creusets dans lesquels le métal était fondu ; les éléments de terre crue rubéfiée de l’intérieur suggèrent la présence d’un fourneau ou de moules pour la fusion à la cire perdue. On n’a pas pu préciser quels types d’objets étaient fabriqués. Un des sols d’utilisation, lié au fonctionnement de l’atelier, a été découvert : il est composé de graviers et de petits objets en verre, en terre cuite ou en métal ; le sol était jonché de divers matériaux, notamment des réfractaires. On a identifié des fragments de plafond, qui indiquent que l’atelier était installé dans des décombres : le remploi pour l’artisanat d’un bâtiment qui ne lui était pas dédié est une pratique qui rappelle l’installation de fours de potiers au VIe s. dans les décombres de maisons luxueuses.
Dans le secteur III, la fouille s’est poursuivie à l’arrière du mur 316, un long mur de terrasse orienté Est-Ouest qui se poursuivait jusque sous le bâtiment paléochrétien. Les travaux ont montré que tous les niveaux mis au jour à l’arrière du mur sont de l’époque romaine tardive ou de l’époque protobyzantine. Le mur 316 présente dans son élévation une lacune qui date de cette époque et qui correspond à un passage : quatre grosses pierres étaient réutilisées comme dalles et aboutissent plus au Nord à un sol de terre battue. Le passage se trouve dans le prolongement de la rue E11 qui longe le bâtiment paléochrétien et rejoint le secteur V. L’ensemble est remblayé au VIe ou au début du VIIe s. et un mur est construit au Nord.
Au Nord de l’Agora Romaine, le plan du XIXe siècle a été confronté aux réalités du terrain : il est lacunaire, mais permet néanmoins d’observer des structures aujourd’hui partiellement détruites. L’examen permet d’étudier le système viaire, dont le passage des rues et la disposition des portes est encore peu clair. On a découvert par ailleurs, intégré dans le mur 601, une inscription dont le nom de Nikias est lisible, ainsi que quelques lettres des lignes situées au-dessus. Elle daterait du IVe-IIe s. et indique un remontage tardif du mur à l’époque romaine ou protobyzantine.
La fouille menée en 2017 a montré qu’en construisant le bâtiment paléochrétien en travers du péribole, on a démonté ce dernier au Nord, non seulement pour y trouver des pierres de construction, mais aussi pour ménager voie qui, jusque-là, n’existait pas et qui longeait le bâtiment sur tout son côté Nord. La question de la présence d’une porte à cet endroit du péribole du sanctuaire n’a pas encore trouvé de réponse. On a également observé des modifications du système de circulation au Sud, dans la zone inventoriée et relevée : notamment on a constaté l’élargissement de la porte B et l’installation d’une porte. Les fouilles ont en outre mis en évidence la présence de l’artisanat dans le secteur Nord-Est, notamment le travail de la métallurgie, dont les ateliers semblent s’installer dans les décombres de villas luxueuses.
Dans le secteur V, l’objectif était d’explorer le péribole à un endroit où les plans disponibles présentent une lacune, au Nord du bâtiment paléochrétien, afin de déterminer s’il était conservé dans ce secteur et s’il y avait une porte, dont la présence permettrait d’appréhender le système de circulation dans la ville. En effet, il existe un axe de circulation entre le théâtre, où il existait une porte contre la parodos Ouest, et la zone fouillée où l’on s’attendait à trouver une porte sous le bâtiment paléochrétien, soit dans la lacune des plans. La fouille dans le secteur V a permis de découvrir deux effondrements successifs, le premier attribué à une coulée de boue en 1935, le second n’a pas été daté, mais on sait que son remblai correspond au remblai de l’arasement du péribole. La fouille du péribole a permis de mettre en évidence qu’il n’y avait pas de porte, mais que les fondations du péribole lui-même se poursuivaient, comblant ainsi la lacune des plans.
La fouille de la pièce 2 du bâtiment paléochrétien devait permettre de poursuivre la recherche d’une porte dans le péribole, mais les niveaux archéologiques correspondants n’ont pas encore été atteints dans ce secteur. Les fondations du péribole ont été laissées en place par les constructeurs du bâtiment paléochrétien et cet espace a dû être remblayé. L’espace derrière le bâtiment formait un passage qui était nécessaire à la construction-même de celui-ci. Parallèlement au bâtiment, on a mis au jour un deuxième éboulis de pierres qui ne proviennent pas du péribole : la chaux présente sur les lits de pose ou d’attente des blocs indique qu’ils appartenaient à un mur de l’époque romaine ou après, qui n’a pas encore été mis au jour.
À l’intérieur de la pièce 2, le mur qui traversait l’espace du Nord au Sud a été démonté afin de poursuivre le dégagement des niveaux. Sous les niveaux modernes, deux grandes phases de réutilisation du bâtiment ont été identifiées. Le sol d’origine n’a pu être atteint.
La phase la plus récente, phase III, a livré des ossements, une structure circulaire en pierre pour caler un récipient probablement, des fragments de scories en verre. Il s’agit d’une phase de destruction, comme l’indique l’accumulation de mortiers et d’enduits tombés des murs contre le mur Nord et les briques et tuiles qui la recouvraient. Les tessons de fabrication locale permettent de dater cette phase vers le VIe-VIIe s. apr. J. La phase la plus ancienne, la phase II, présente des épandages de briques, de carreaux, de tuiles et de pierres. Certaines de ces briques portent les traces d’un récipient très chaud, de même pour une plaque de marbre. On a également recueilli des fragments de marmite qui portaient des traces de feu, ainsi que des petits objets en bronze dont deux monnaies et un petit bandeau replié et des objets en verre et des clous en fer. Illisibles, les monnaies portaient des traces qui indiquent qu’elles avaient peut-être été démonétisées et destinées à la refonte. Contre les murs Sud et Ouest, on a identifié des traces de foyers en terre rubéfiée avec dessus ou dessous, de la cendre, ainsi qu’une présence en grand nombre de petits fragments de charbons de bois. Ces découvertes attestent une activité métallurgique du bronze au moins : les marmites avec des traces de feu constituaient des creusets dans lesquels le métal était fondu ; les éléments de terre crue rubéfiée de l’intérieur suggèrent la présence d’un fourneau ou de moules pour la fusion à la cire perdue. On n’a pas pu préciser quels types d’objets étaient fabriqués. Un des sols d’utilisation, lié au fonctionnement de l’atelier, a été découvert : il est composé de graviers et de petits objets en verre, en terre cuite ou en métal ; le sol était jonché de divers matériaux, notamment des réfractaires. On a identifié des fragments de plafond, qui indiquent que l’atelier était installé dans des décombres : le remploi pour l’artisanat d’un bâtiment qui ne lui était pas dédié est une pratique qui rappelle l’installation de fours de potiers au VIe s. dans les décombres de maisons luxueuses.
Dans le secteur III, la fouille s’est poursuivie à l’arrière du mur 316, un long mur de terrasse orienté Est-Ouest qui se poursuivait jusque sous le bâtiment paléochrétien. Les travaux ont montré que tous les niveaux mis au jour à l’arrière du mur sont de l’époque romaine tardive ou de l’époque protobyzantine. Le mur 316 présente dans son élévation une lacune qui date de cette époque et qui correspond à un passage : quatre grosses pierres étaient réutilisées comme dalles et aboutissent plus au Nord à un sol de terre battue. Le passage se trouve dans le prolongement de la rue E11 qui longe le bâtiment paléochrétien et rejoint le secteur V. L’ensemble est remblayé au VIe ou au début du VIIe s. et un mur est construit au Nord.
Au Nord de l’Agora Romaine, le plan du XIXe siècle a été confronté aux réalités du terrain : il est lacunaire, mais permet néanmoins d’observer des structures aujourd’hui partiellement détruites. L’examen permet d’étudier le système viaire, dont le passage des rues et la disposition des portes est encore peu clair. On a découvert par ailleurs, intégré dans le mur 601, une inscription dont le nom de Nikias est lisible, ainsi que quelques lettres des lignes situées au-dessus. Elle daterait du IVe-IIe s. et indique un remontage tardif du mur à l’époque romaine ou protobyzantine.
La fouille menée en 2017 a montré qu’en construisant le bâtiment paléochrétien en travers du péribole, on a démonté ce dernier au Nord, non seulement pour y trouver des pierres de construction, mais aussi pour ménager voie qui, jusque-là, n’existait pas et qui longeait le bâtiment sur tout son côté Nord. La question de la présence d’une porte à cet endroit du péribole du sanctuaire n’a pas encore trouvé de réponse. On a également observé des modifications du système de circulation au Sud, dans la zone inventoriée et relevée : notamment on a constaté l’élargissement de la porte B et l’installation d’une porte. Les fouilles ont en outre mis en évidence la présence de l’artisanat dans le secteur Nord-Est, notamment le travail de la métallurgie, dont les ateliers semblent s’installer dans les décombres de villas luxueuses.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de mission à Delphes en 2017 par J.-M. Luce.
Légende graphique :
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localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2019-07-23 12:36:10
Dernière modification
2023-07-26 12:54:46