DÉLOS. – Ateliers de l’époque impériale - 2017
Informations Générales
Numéro de la notice
6886
Année de l'opération
2017
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Delos, Délos, Dilos
Delos, Délos, Dilos
Notices et opérations liées
Description
À Délos, Enora Le Quéré (Université de Rouen) et Nicolas Monteix (Université de Rouen – Centre Jean Bérard) ont mené en 2017 une campagne d’étude et d’observations générales sur le terrain, ainsi que de nettoyages de surface dans différents secteurs préalablement déterminés. Les recherches sur le terrain se sont portées sur le four de potier « tardif » conservé dans l’angle Nord-Ouest de la pièce S de la Palestre de Granit (GD 66), ainsi que sur les deux pièces Nord-Ouest de la Maison de Kerdon (GD 83), contenant des bassins appartenant à un atelier.
Le four de la Palestre de Granit. – On a effectué un nettoyage du four conservé à l’angle Nord-Ouest de la pièce S, dont une partie de la sole et de l’alandier s’était effondré au cours de ces cinq dernières années (fig. 1). Cet effondrement a permis de trouver des éléments de datation. Le four, déjà fouillé en 1912 par Charles Avezou (il avait alors été interprété comme un système de chauffage à hypocaustes pour le loutrôn de la Palestre), est de forme rectangulaire et construit en appareil de carreaux de poros et de blocs de gneiss liés à la terre. La chambre de chauffe ou de cuisson presque carrée est ceinte de murs (dim. 2,13 x 2,20 m ; épaisseur 0,35-0,44 m). À l’Est, un massif, également assemblé à la terre et très fortement restauré, s’appuie contre la chambre sur toute sa largeur, sur une hauteur de 1,10 m et avec une épaisseur de 1,05 m. En son centre, un alandier a été ménagé de manière très simple, en créant un léger encorbellement surplombé par plusieurs dalles de gneiss. Sur le côté méridional du four, un haut massif s’appuie également contre la chambre et contre le mur occidental de la Palestre ; son emprise au sol est large de 1,30 m et profonde de 1,10 m.
Après un nettoyage de surface et le démontage de l’effondrement des blocs de l’appareil et de l’alandier (55 blocs ont été retirés, dessinés, décrits et inventoriés, puis stockés dans la pièce r de la Palestre), l’intérieur du four et de l’alandier ont été nettoyés. Le niveau supérieur de la sole comportait de l’argile cuite qui était souvent, à cet endroit, réduite à l’état de minuscules fragments, voire de poudre, qui a permis de mieux appréhender sa composition. Très grossière et de piètre qualité, elle contenait de nombreux éléments dégraissants, qui, outre de la paille, étaient de natures très diverses et souvent de taille importante. Il faut noter la présence au milieu de ces éléments disparates d’une petite monnaie de bronze, datant selon toute vraisemblance de la fin de l’époque impériale ou du tout début de l’époque protobyzantine (fin IVe-début VIe s. apr. J.-C.). Cette monnaie, prise dans la terre de construction, donne donc un terminus post quem pour la datation de ce four. Le nettoyage a permis d’atteindre le sol de la chambre de chauffe, fait de terre battue cuite par les cuissons répétées, bien visible en particulier dans l’angle Nord-Ouest du four. Le long de la paroi septentrionale les vestiges de quatre pilettes ont été observés. À l’extérieur, le massif à l’angle Sud-Ouest a également été nettoyé et dégagé afin d’être relevé. Il pourrait s’agir des vestiges d’un escalier utilisé pour charger la chambre de cuisson par le haut. Le matériel trouvé au cours de ce nettoyage prouve que le four avait été fouillé jusqu’au sol et entièrement remblayé lors des fouilles précédentes : il contenait un très grand nombre de tessons de céramiques diverses, tout à fait typique du mobilier délien et datant essentiellement de la fin de l’époque hellénistique (sigillées, ESA, bols à relief, marmites diverses, unguentaria, etc.), époque à laquelle la Palestre fut utilisée, puis une première fois abandonnée. Un tamisage fin a néanmoins été réalisé et l’intégralité du matériel retrouvé a été étudiée et inventoriée. Aucun tesson retrouvé lors du nettoyage n’est postérieur à la première moitié du Ier s. av. J.-C. Dans un souci de conservation du four, en attendant une éventuelle restauration de plus grande ampleur, nous avons placé un étai au niveau de l’alandier, pour éviter qu’il ne s’effondre d’avantage, et avons remblayé le four une fois l’étude terminée (fig. 2). Lors de ce nettoyage, on a fait des observations permettant de retracer l’évolution de l’angle sud-occidental de l’édifice, on a réalisé un modèle tridimensionnel de tout le secteur, et effectué des observations sur les techniques de construction de la Palestre de Granit pour comprendre les conséquences de l’insertion de l’espace de production (four, pièce s) dans l’organisation de l’édifice. Cette étude a été étendue aux pièces qui occupent l’angle Sud-Ouest.
Les cuves de la Maison de Kerdon. – Dans la Maison de Kerdon (GD 83), on a effectué un nettoyage dans la pièce 2, la plus à l’Ouest : on y observe trois niveaux visibles plus ou moins bien conservés. Dans l’angle Nord-Ouest de la pièce, un bassin circulaire de 0,75 m de diamètre et d’environ 0,30 m de profondeur, entouré de moellons de gneiss, a été creusé au niveau du premier sol (fig. 3). À l’angle Sud-Ouest de la pièce, trois bassins rectangulaires maçonnés, relativement bien conservés, sont alignés le long du mur Sud et appuyés directement contre lui, ainsi que contre le mur Ouest, tandis que les autres côtés sont réalisés en maçonnerie utilisant des blocs de gneiss (fig. 4).
Le nettoyage a permis de s’assurer qu’il n’y avait aucun système d’évacuation ni d’adduction d’eau visible au fond d’aucun des trois bassins. En revanche, il a mis en évidence, au niveau du deuxième bassin, une conduite d’alimentation en plomb, aboutissant de l’autre côté du mur Sud entre les deux premiers bassins.
Afin de comprendre le lien entre ces bassins, la conduite d’alimentation et la pièce adjacente, nous avons également effectué un nettoyage de l’autre côté du mur Sud, à l’angle Nord-Ouest de la cour 1. Un puits en marbre a été creusé dans l’épaisseur du mur Ouest de la pièce : il est maçonné jusqu’au niveau du sol, sur lequel repose une plaque de marbre blanc, qui supporte à l’arrière les assises du mur.
La pièce 3, située directement à l’Ouest de la précédente, n’est en revanche pas mosaïquée mais son sol est réalisé en terre battue. Dans l’angle Sud-Ouest de la pièce 3, adossés aux murs Ouest et Sud, se trouvent deux bassins rectangulaires maçonnés, exactement de même facture que les précédents. Également enserrés dans une construction de pierre sur leurs côtés Nord et Est, ils sont de dimensions similaires à ceux de la pièce 2, bien que légèrement plus larges.
Le four de la Palestre de Granit. – On a effectué un nettoyage du four conservé à l’angle Nord-Ouest de la pièce S, dont une partie de la sole et de l’alandier s’était effondré au cours de ces cinq dernières années (fig. 1). Cet effondrement a permis de trouver des éléments de datation. Le four, déjà fouillé en 1912 par Charles Avezou (il avait alors été interprété comme un système de chauffage à hypocaustes pour le loutrôn de la Palestre), est de forme rectangulaire et construit en appareil de carreaux de poros et de blocs de gneiss liés à la terre. La chambre de chauffe ou de cuisson presque carrée est ceinte de murs (dim. 2,13 x 2,20 m ; épaisseur 0,35-0,44 m). À l’Est, un massif, également assemblé à la terre et très fortement restauré, s’appuie contre la chambre sur toute sa largeur, sur une hauteur de 1,10 m et avec une épaisseur de 1,05 m. En son centre, un alandier a été ménagé de manière très simple, en créant un léger encorbellement surplombé par plusieurs dalles de gneiss. Sur le côté méridional du four, un haut massif s’appuie également contre la chambre et contre le mur occidental de la Palestre ; son emprise au sol est large de 1,30 m et profonde de 1,10 m.
Après un nettoyage de surface et le démontage de l’effondrement des blocs de l’appareil et de l’alandier (55 blocs ont été retirés, dessinés, décrits et inventoriés, puis stockés dans la pièce r de la Palestre), l’intérieur du four et de l’alandier ont été nettoyés. Le niveau supérieur de la sole comportait de l’argile cuite qui était souvent, à cet endroit, réduite à l’état de minuscules fragments, voire de poudre, qui a permis de mieux appréhender sa composition. Très grossière et de piètre qualité, elle contenait de nombreux éléments dégraissants, qui, outre de la paille, étaient de natures très diverses et souvent de taille importante. Il faut noter la présence au milieu de ces éléments disparates d’une petite monnaie de bronze, datant selon toute vraisemblance de la fin de l’époque impériale ou du tout début de l’époque protobyzantine (fin IVe-début VIe s. apr. J.-C.). Cette monnaie, prise dans la terre de construction, donne donc un terminus post quem pour la datation de ce four. Le nettoyage a permis d’atteindre le sol de la chambre de chauffe, fait de terre battue cuite par les cuissons répétées, bien visible en particulier dans l’angle Nord-Ouest du four. Le long de la paroi septentrionale les vestiges de quatre pilettes ont été observés. À l’extérieur, le massif à l’angle Sud-Ouest a également été nettoyé et dégagé afin d’être relevé. Il pourrait s’agir des vestiges d’un escalier utilisé pour charger la chambre de cuisson par le haut. Le matériel trouvé au cours de ce nettoyage prouve que le four avait été fouillé jusqu’au sol et entièrement remblayé lors des fouilles précédentes : il contenait un très grand nombre de tessons de céramiques diverses, tout à fait typique du mobilier délien et datant essentiellement de la fin de l’époque hellénistique (sigillées, ESA, bols à relief, marmites diverses, unguentaria, etc.), époque à laquelle la Palestre fut utilisée, puis une première fois abandonnée. Un tamisage fin a néanmoins été réalisé et l’intégralité du matériel retrouvé a été étudiée et inventoriée. Aucun tesson retrouvé lors du nettoyage n’est postérieur à la première moitié du Ier s. av. J.-C. Dans un souci de conservation du four, en attendant une éventuelle restauration de plus grande ampleur, nous avons placé un étai au niveau de l’alandier, pour éviter qu’il ne s’effondre d’avantage, et avons remblayé le four une fois l’étude terminée (fig. 2). Lors de ce nettoyage, on a fait des observations permettant de retracer l’évolution de l’angle sud-occidental de l’édifice, on a réalisé un modèle tridimensionnel de tout le secteur, et effectué des observations sur les techniques de construction de la Palestre de Granit pour comprendre les conséquences de l’insertion de l’espace de production (four, pièce s) dans l’organisation de l’édifice. Cette étude a été étendue aux pièces qui occupent l’angle Sud-Ouest.
Les cuves de la Maison de Kerdon. – Dans la Maison de Kerdon (GD 83), on a effectué un nettoyage dans la pièce 2, la plus à l’Ouest : on y observe trois niveaux visibles plus ou moins bien conservés. Dans l’angle Nord-Ouest de la pièce, un bassin circulaire de 0,75 m de diamètre et d’environ 0,30 m de profondeur, entouré de moellons de gneiss, a été creusé au niveau du premier sol (fig. 3). À l’angle Sud-Ouest de la pièce, trois bassins rectangulaires maçonnés, relativement bien conservés, sont alignés le long du mur Sud et appuyés directement contre lui, ainsi que contre le mur Ouest, tandis que les autres côtés sont réalisés en maçonnerie utilisant des blocs de gneiss (fig. 4).
Le nettoyage a permis de s’assurer qu’il n’y avait aucun système d’évacuation ni d’adduction d’eau visible au fond d’aucun des trois bassins. En revanche, il a mis en évidence, au niveau du deuxième bassin, une conduite d’alimentation en plomb, aboutissant de l’autre côté du mur Sud entre les deux premiers bassins.
Afin de comprendre le lien entre ces bassins, la conduite d’alimentation et la pièce adjacente, nous avons également effectué un nettoyage de l’autre côté du mur Sud, à l’angle Nord-Ouest de la cour 1. Un puits en marbre a été creusé dans l’épaisseur du mur Ouest de la pièce : il est maçonné jusqu’au niveau du sol, sur lequel repose une plaque de marbre blanc, qui supporte à l’arrière les assises du mur.
La pièce 3, située directement à l’Ouest de la précédente, n’est en revanche pas mosaïquée mais son sol est réalisé en terre battue. Dans l’angle Sud-Ouest de la pièce 3, adossés aux murs Ouest et Sud, se trouvent deux bassins rectangulaires maçonnés, exactement de même facture que les précédents. Également enserrés dans une construction de pierre sur leurs côtés Nord et Est, ils sont de dimensions similaires à ceux de la pièce 2, bien que légèrement plus larges.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de mission à Délos en 2017 remis par E. Le Queré et N. Monteix.
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Date de création
2019-07-22 14:39:41
Dernière modification
2024-04-12 07:02:41