THASOS. - Macellum - 2006
Informations Générales
Numéro de la notice
682
Année de l'opération
2006
Chronologie
Mots-clés
Édifice Public - Lampe - Parure/toilette - Revêtements (mur et sol) - Os - Pierre - Espace commercial
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Thasos Agora, agora de Thasos
Thasos Agora, agora de Thasos
Notices et opérations liées
Description
Conformément au rythme bisannuel inauguré pour certains grands chantiers, l’équipe qui avait poursuivi en 2005 la fouille du macellum (fig. 1) a procédé en 2006 à l’étude, à la restauration et à l’enregistrement du matériel. – Une analyse approfondie a été engagée pour certaines catégories d’objets.
1. – La décoration pariétale. – Tous les murs du macellum, aussi bien les murs de façade des pièces qui bordaient la cour que ceux des deux entrées monumentales, présentaient une très riche décoration pariétale en opus sectile, qui a fait l’objet d’une étude détaillée (fig. 2). Cette première analyse a permis d’identifier plusieurs éléments décoratifs, en particulier des moulures d’applique, des plinthes, des pilastres ou des chapiteaux de pilastres, ainsi que les techniques mises en œuvre :
- de nombreux types de marbres sont employés dans les décors pariétaux du macellum. Les marbres blancs sont majoritairement présents : ils correspondent les plus souvent, mais pas systématiquement, aux éléments de placage les plus grands ; pour les éléments de placage plus petits, il existe une plus grande variété, avec d’assez nombreux éléments de marbre de couleur. L’identification de ces échantillons n’est pas achevée, mais on peut d’ores et déjà conclure qu’une part importante des marbres est d’origine thasienne. Plusieurs marbres d’importation ont également pu être repérés : marbre sombre des carrières de Mytilène, marbres rouges de Chios ou d’Erétrie, marbre vert de Carystos.
- les outils identifiés grâce aux traces qu’ils ont laissées sur les plaques sont les suivants : la scie non dentelée, le ciseau droit, le ciseau à bout rond et le chemin de fer, qui a laissé une succession de traces rectilignes sur les faces arrière des crustae. Les très faibles différences observées dans le profil des séries décoratives – simples et répétitives : cavet, doucine, listel – démontrent qu’on a employé des gabarits, tels que les tailleurs de pierre en utilisent encore aujourd’hui.
- afin de fixer les plaques de marbres, les murs étaient préalablement recouverts de différentes couches de mortier de tuileau. Pour les panneaux décoratifs constitués des crustae, le mortier de tuileau était recouvert d’un produit destiné à assurer la liaison des crustae entre elles. Pour les plaquettes les plus longues, on avait également recours à un système de fixation au moyen de pitons métalliques.
2. – Céramique et lampes de terre cuite. – Pour la céramique et les lampes en terre-cuite, priorité a été donnée au matériel découvert dans les couches réputées anciennes. Il semble d’ores et déjà établi que les remblais de construction de ce secteur contiennent des tessons sensiblement plus anciens que la date d’abord proposée pour le premier état du macellum, c’est-à-dire la première moitié du IIIe siècle. Il n’est donc pas exclu qu’un état encore plus ancien ait précédé l’édifice hellénistique.
3. – Les objets en matière dure d’origine animale. – les objets en matière dure d’origine animale ont été recensés : même s’il constitue un petit ensemble (72 objets), ce matériel apporte néanmoins des informations intéressantes, d’ordre chronologique aussi bien que technologique, et permet de soutenir l’hypothèse de la fonction artisanale du quartier aux époques les plus tardives de son occupation (env. IIIe-Ve siècles). La restitution de la chaîne opératoire de la fabrication a pu être proposée pour certaines catégories d’objets :
- les matières premières employées pour la fabrication de ces objets sont majoritairement de l’os (80% des objets identifiables), mais aussi du bois de cerf, de la coquille et peut-être de l’ivoire.
- les stigmates présents sur certains artefacts témoignent des techniques de fabrication employées. Le corps des épingles, notamment, présente ainsi des facettes de raclage bien visibles parfois associées à des stigmates d’abrasion ; ces derniers sont également présents sur la tête des épingles tronconiques et, le cas échéant, au niveau de la gorge qui sépare le corps de la tête.
La répartition des objets finis par catégories fonctionnelles montre sans surprise un nombre important d’épingles (fig. 3-4). D’autres objets sont au contraire moins courants et leur association dans ce secteur pourrait définir plus précisément sa fonction artisanale. C’est le cas notamment de plusieurs outils qui pourraient être associés au travail du cuir : couteau à délainer ou écouenne de tanneur, aiguilles à chas, poinçons et outils diaphysaires présentant des polis bien marqués. – L’hypothèse ne pourra être vérifiée qu’après étude des objets métalliques et de la faune.
4. – L'analyse architecturale. – L’analyse architecturale, quant à elle, a principalement porté sur l'articulation entre le macellum et la cour aux Cent dalles (fig. 1).
Auteur de la notice
Dominique MULLIEZ
Références bibliographiques
Rapport d'activités de l' École française d'Athènes Aussi : J.-Y. Marc, P. Mougin, M. Wurch-Kozelj, Thasos, abords Sud de l'agora, BCH 131.2 (2007), p. 938-946.
Légende graphique :
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Date de création
2009-12-01 00:00:00
Dernière modification
2023-10-03 11:48:57