THASOS. – Artémision - 2006
Informations Générales
Numéro de la notice
680
Année de l'opération
2006
Chronologie
Mots-clés
Bains - Maison - Inscription - Lampe - Mosaïque - Sculpture - Terre cuite architecturale - Métal - Pierre - Habitat
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Thasos, Thassos, Limenas, Limin
Thasos, Thassos, Limenas, Limin
Notices et opérations liées
Description
Une seule opération de terrain a été conduite à Thasos en 2006 aux abords Nord de l’Artémision, en collaboration avec l’éphorie des antiquités préhistoriques et classiques et l’éphorie des antiquités byzantines de Kavala (A. Muller et Fr. Blondé pour l'EfA). L’objectif du programme, commencé en 2004 selon un rythme bisannuel, est la fouille d'une grande demeure paléochrétienne dont un sondage avait partiellement révélé trois pièces de l’aile Nord dans le terrain Delcos en 1971 et dont la fouille du terrain Valma avait dégagé, de 1979 à 1985, l’ensemble thermal et une partie de l’aile méridionale. La campagne 2006 visait principalement à achever l’exploration de l’aile orientale. À l’exception d’une pièce, cet objectif a été globalement atteint, ce qui permis la réunion, en un ensemble désormais d’un seul tenant, des fouilles anciennes et de la fouille nouvelle. – Aux grandes lignes du plan connues depuis la campagne 2004, on a pu apporter un certain nombre de précisions :
– si l’existence d’un péristyle doit encore demeurer hypothétique, en revanche, on a mis au jour l’angle Nord-Est de ce qui devait être la cour intérieure et donc probablement la limite méridionale de l’aile Nord.
– c’est surtout pour l’aile orientale que l’on dispose de nouveaux éléments :
- la partie centrale de l’aile est commandée par une très grande pièce (dimensions intérieures : 10,80 x 5,30 m), qui déborde largement du reste de l’aile en empiétant sur l’ancienne rue. La partie orientale de cette pièce est constituée d’une abside outrepassée, inscrite dans un massif de maçonnerie rectangulaire. Elle s’ouvre largement à l’Ouest (± 4 m), vers la cour intérieure. Il s’y ouvre trois fenêtres, respectivement vers le Nord, l’Est et le Sud.
- Les parallèles suggèrent d’y reconnaître le triklinos.
- cette salle est bordée au Sud et au Nord de deux ensembles de deux pièces plus modestes, tant dans leurs dimensions que dans leur présentation (sols en terre battue).
- au-delà de cet ensemble de cinq pièces, les pièces d’angle de l’aile orientale sont de dimensions plus importantes.
Des portes larges ouvrent la plupart de ces pièces en direction de la cour d’une part et les font communiquer directement entre elles d’autre part. Les murs sont conservés sur une hauteur de 0,50 m à plus de 2 m de hauteur. – Cet ensemble de pièces a connu au moins deux phases de remaniements : la plus ancienne est représentée par des bouchons de porte et de fenêtre soigneusement maçonnés ; la plus récente par des constructions aux maçonneries grossières et sans liant, là encore pour boucher des portes et une fois pour diviser une grande pièce.
– enfin, de manière plus ponctuelle, dans l’ensemble thermal ajouté au Sud et fouillé en 1979-1985, la fouille à l’intérieur d’une petite construction en fer à cheval a permis de montrer qu’elle a été construite initialement comme baignoire, entièrement plaquée de marbre, avec un écoulement dans l’angle Sud-Ouest. Après la première destruction et la récupération intégrale des placages, la cuve de la baignoire a servi d’abord de dépotoir, avant qu’on y installe, sur des remblais, trois foyers successifs.
La stratigraphique confirme les grandes lignes de la chronologie proposée dès 2004 : la construction du bâtiment date de la fin du Ve s. de n.è. ; une première destruction, accompagnée de la récupération intégrale des matériaux de prix (revêtement de marbre des sols et des murs) intervient vers 560-570 ; certaines pièces sont ensuite sommairement réaménagées et l’on observe une réoccupation précaire et partielle des lieux ; le terminus post quem de la destruction finale est fixé à 619.
Quelques trouvailles particulières méritent d’être signalées :
- pour l’architecture, on signalera en particulier une palmette antéfixe, qui représente l’exemplaire le plus complet d’une série de terres cuites architecturales, deux chapiteaux doriques, complets, dont l’appartenance au portique de façade du monument chorégique du Dionysion doit être vérifiée, et quelques fragments d’une mosaïque de galets recueillis dans la couche de destruction du bâtiment.
- pour l’épigraphie, outre un fragment de stèle inscrite avec encastrement pour plaque de bronze, on mentionnera un fragment qui complète une inscription honorifique trouvée en 1983 et confirme qu’elle concerne Agrippa Postumus, fils d’Agrippa et fils adoptif d’Auguste, et surtout la partie inférieure de la fameuse « stèle des Braves », qui réglemente les funérailles des citoyens morts au combat et les honneurs qui leur sont rendus ainsi qu’aux membres de leur famille (première moitié du IVe s. av. J.-C.).
- On citera encore un fragment sculpté qui complète un torse viril trouvé en 1981 et déjà complété par deux autres fragments trouvés en 1984 et 1985, ainsi qu’une vasque d’encensoir en bronze, avec sa chaînette.
Auteur de la notice
Dominique MULLIEZ
Références bibliographiques
D'après le rapport d'activités de l'École française d'Athènes Aussi : F. Blondé, S. Dadaki, A. Muller et al., Les abords Nord de l'Artémision (THANAR), Campagnes 2006-2007, BCH 132.2 (2008), p. 715-735.
Légende graphique :
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Date de création
2009-12-01 00:00:00
Dernière modification
2023-10-03 11:47:32