DÉLOS. - Littoral - 2017
Informations Générales
Numéro de la notice
6781
Année de l'opération
2017
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Delos, Délos, Dilos
Delos, Délos, Dilos
Notices et opérations liées
Description
Au large du littoral occidental de Délos, une équipe dirigée par J.-C. Moretti (École française d’Athènes) et A. Simossi (Éphorie des antiquités sous-marines) a mené en 2017 des recherches sous-marines dans le secteur à l’Ouest et au Nord-Ouest du Grand môle, ainsi que sur six épaves localisées entre le littoral Ouest de Délos et Rhénée.
Concentrations de blocs. - Dans le secteur du port principal de Délos (fig. 1), les recherches se sont concentrées autour du Grand môle, où l’équipe a poursuivi le relevé et la documentation photographique des éléments architecturaux dispersés en plusieurs endroits autour du môle. La première concentration consiste en 5 tambours de colonnes lisses (K1-K5) d’une longueur qui varie entre 1,6 m et 2,20 m et qui se trouvent à une profondeur de 0,70 à 1,60 m (fig. 2). Ils ne peuvent être identifiés à une construction, car ils se trouvent trop loin du littoral, mais des relevés plus anciens indiquent la présence d’un édifice orthogonal à l’extrémité du môle – sa présence n’a toutefois pas été confirmée. La deuxième concentration de blocs se trouve à l’Ouest de la structure circulaire appelée « kykloi », à une profondeur de 1,10 m à 1,60 m : il s’agit de fragments de douze colonnes lisses et de piliers (K6-K17) de longueurs variables (1,30 – 2,70 m). La troisième concentration se trouve à une profondeur de 5-7 m, au Nord de l’extrémité Nord du môle et à 45 m à l’Ouest du littoral, entre la Maison du flanc de la colline et la Maison Pâris : il s’agit de 9 tambours de colonnes lisses (K18-K22, K25, K32-K34 ; fig. 3), de longueurs variant entre 0,5 et 2,00 m, qui ont vraisemblablement glissé des constructions qui se trouvent près du littoral. On a relevé la présence d’autres blocs, principalement des blocs orthogonaux de piliers en granite (K27, K28, K35-K41) entre les deux concentrations, près de la Maison Pâris et de la structure circulaire.
Le grand môle. – Le relevé des vestiges du grand môle Nord s’est poursuivi. Des nettoyages ont été effectués pour faciliter la documentation. La longueur du môle est estimée à environ 192 m. Au Sud du môle, on a relevé une structure triangulaire (dim. 8 x 5,50 m ; fig. 4-5), constituée de blocs taillés et d’un bloc grossier de granite (murs T3, T4 et T5) et dont la fonction demeure inconnue. L’ensemble du môle et la structure triangulaire reposent sur un vaste empierrement composé de moellons, qui s’étend sur 30 m à l’Ouest du môle et atteint une profondeur de 7 m et qui forme un pendage vers les fonds sableux du chenal entre Délos et Rhénée. Les tessons de céramique qui sont visibles dans l’empierrement ne sont pas datables. Vers la surface de l’empierrement on a toutefois observé la présence de tessons striés de l’époque romaine tardive, ainsi que des fragments de tuiles. Le mur Nord (T2 ; fig. 6) débute au Nord de la construction triangulaire et se poursuit sur une longueur de 32 m vers le Nord/Nord-Est. Dans la partie Sud du mur, les blocs qui constituent le mur sont de grandes dimensions et présentent un parement vers l’Ouest, ils sont fondés directement sur l’empierrement et ne sont pas liés par un mortier. Ce mur est préservé sur une hauteur de 0,25-0,60 m et ses fondations se trouvent à une profondeur de 1,50 m environ. Le mode de construction du mur change à environ 13 m de son extrémité Sud : ce sont des grands blocs de granite non taillés qui sont employés dans cette partie, et plus au Nord, les blocs sont plus dispersés.
Beach-rock. – dans le secteur du môle, on avait relevé auparavant la présence de beach-rocks qui avaient été nommés T1 et T7, mais au cours des explorations en 2017, il a été confirmé qu’il s’agit en fait de paléoplages dont la date n’a pu être déterminée (fig. 7).
Épaves. – La deuxième partie de la mission a concerné la localisation, l’exploration et la documentation photographique et cartographique de plusieurs épaves connues depuis des missions précédentes (épave de Phournoi) ou découvertes cette année avec l’aide des pêcheurs locaux.
Dans le secteur du port principal, on a localisé un site probable d’épave, près de la concentration de blocs la plus au Nord, à une profondeur de 7 m, à l’endroit où l’empierrement rejoint le fond sableux du chenal (fig. 8). On y observe une concentration de fragments de céramique éparpillés sur une longueur de 15-20 m, sur un axe Nord-Sud, parmi lesquels on identifie des tessons d’amphores à fond pointu de l’époque hellénistique tardive (Lamboglia 2 et Mana C2c, datés entre la fin du IIe s. av. J.-C. et le début du Ier s. av. J.-C.). Le mauvais état de conservation de l’épave est du à sa faible profondeur, mais il est également probable que ces fragments n’appartiennent pas à une épave.
L’épave de la baie de Fourni se trouve au milieu de la baie, à une profondeur de 26-30 m, et avait été localisée en 2016. Il s’agit de l’épave la mieux conservée ; elle occupe une surface de 19 x 16 m sur le fond sableux (fig. 9-10). On distingue trois types d’amphores de l’époque romaine tardive : environ 50 amphores appartiennent au type Kapitaen 1, 50 amphores au type Late Roman 3, et environ 100 amphores à type cylindrique qui n’a pas encore été identifié. On a également trouvé un ustensile en forme de poêle à une anse (diam. 0,25 m). L’épave peut être datée de la fin du IIIe s. apr. J.-C. et appartient à un navire de commerce de 15-20 m de long qui transportait une cargaison d’amphores provenant de Méditerranée occidentale probablement et d’Afrique du Nord.
À l’Ouest de l’îlot de Cherronisos, on a exploré tout le secteur et constaté des fragments d’amphores dispersés à 10-12 m de profondeur, ainsi que des concentrations de céramique à une profondeur de 7-8 m et à une distance de 30 m du littoral. Ces fragments appartiennent à des amphores de types variés datées entre le Ve s. av. J.-C. et le IIe-IIIe s. apr. J.-C. : on distingue au moins deux épaves, une du Ve s. av. J.-C. avec une cargaison d’amphores nord-égéennes et une du IIe-Ier s. av. J.-C. avec une cargaison d’amphores de type cnidiennes, Lamboglia 2 et Mana C2c.
Dans le secteur de K. Gerenale à Rhenée, on a exploré l’épave qui avait été localisée en 2016 et d’où avait été remontée une amphore de type Lamboglia 2. L’épave se situe au Sud de la péninsule qui protège la baie et le petit môle actuel : elle est constituée de deux concentrations de céramique sur le fond sableux à une profondeur entre 5 et 8 m, de part et d’autre d’un rocher (surface approx. 5 x 8 m). On a recueilli des tessons d’amphore de Kos, un col d’amphore de type Lamboglia 2 qui confirme la datation de l’épave autour de 100 av. J.-C.
Entre K. Generale et le cap Marmarokopeio au Sud de l’île de Rhénée, on a localisé une concentration importante de matériel au Nord-Est de la plage de Phylladi. Le matériel est dispersé sur une longueur d’environ 80 m, à une profondeur de 10 à 30 m. Le matériel est de nature assez diverse : amphores de types variés (Égée du Nord, Dressel 6A, Cnide, Kos, Late Roman I, Éphèse, Mana D), céramique fine, ainsi qu’un objet métallique de section rectangulaire et d’une longueur de 0,70 m. Il est assez dispersé et ne permet pas de localiser précisément une épave, mais la présence d’une épave de la fin du IIe ou du début du Ier s. av. J.-C. est assurée, tandis qu’il est probable qu’il en existe une ou plusieurs plus anciennes à proximité.
Au Nord de la baie d’Aghia Kyriaki à Rhénée, on a exploré à nouveau le site probable d’une épave et on a constaté la présence d’une concentration de petites dalles de gneiss sur une surface de 12 x 6 m, située à une profondeur de 3-4 m, ainsi que de la céramique dispersée (des fragments d’amphores) qui ne permet pas de déterminer avec certitude la présence d’une épave.
Concentrations de blocs. - Dans le secteur du port principal de Délos (fig. 1), les recherches se sont concentrées autour du Grand môle, où l’équipe a poursuivi le relevé et la documentation photographique des éléments architecturaux dispersés en plusieurs endroits autour du môle. La première concentration consiste en 5 tambours de colonnes lisses (K1-K5) d’une longueur qui varie entre 1,6 m et 2,20 m et qui se trouvent à une profondeur de 0,70 à 1,60 m (fig. 2). Ils ne peuvent être identifiés à une construction, car ils se trouvent trop loin du littoral, mais des relevés plus anciens indiquent la présence d’un édifice orthogonal à l’extrémité du môle – sa présence n’a toutefois pas été confirmée. La deuxième concentration de blocs se trouve à l’Ouest de la structure circulaire appelée « kykloi », à une profondeur de 1,10 m à 1,60 m : il s’agit de fragments de douze colonnes lisses et de piliers (K6-K17) de longueurs variables (1,30 – 2,70 m). La troisième concentration se trouve à une profondeur de 5-7 m, au Nord de l’extrémité Nord du môle et à 45 m à l’Ouest du littoral, entre la Maison du flanc de la colline et la Maison Pâris : il s’agit de 9 tambours de colonnes lisses (K18-K22, K25, K32-K34 ; fig. 3), de longueurs variant entre 0,5 et 2,00 m, qui ont vraisemblablement glissé des constructions qui se trouvent près du littoral. On a relevé la présence d’autres blocs, principalement des blocs orthogonaux de piliers en granite (K27, K28, K35-K41) entre les deux concentrations, près de la Maison Pâris et de la structure circulaire.
Le grand môle. – Le relevé des vestiges du grand môle Nord s’est poursuivi. Des nettoyages ont été effectués pour faciliter la documentation. La longueur du môle est estimée à environ 192 m. Au Sud du môle, on a relevé une structure triangulaire (dim. 8 x 5,50 m ; fig. 4-5), constituée de blocs taillés et d’un bloc grossier de granite (murs T3, T4 et T5) et dont la fonction demeure inconnue. L’ensemble du môle et la structure triangulaire reposent sur un vaste empierrement composé de moellons, qui s’étend sur 30 m à l’Ouest du môle et atteint une profondeur de 7 m et qui forme un pendage vers les fonds sableux du chenal entre Délos et Rhénée. Les tessons de céramique qui sont visibles dans l’empierrement ne sont pas datables. Vers la surface de l’empierrement on a toutefois observé la présence de tessons striés de l’époque romaine tardive, ainsi que des fragments de tuiles. Le mur Nord (T2 ; fig. 6) débute au Nord de la construction triangulaire et se poursuit sur une longueur de 32 m vers le Nord/Nord-Est. Dans la partie Sud du mur, les blocs qui constituent le mur sont de grandes dimensions et présentent un parement vers l’Ouest, ils sont fondés directement sur l’empierrement et ne sont pas liés par un mortier. Ce mur est préservé sur une hauteur de 0,25-0,60 m et ses fondations se trouvent à une profondeur de 1,50 m environ. Le mode de construction du mur change à environ 13 m de son extrémité Sud : ce sont des grands blocs de granite non taillés qui sont employés dans cette partie, et plus au Nord, les blocs sont plus dispersés.
Beach-rock. – dans le secteur du môle, on avait relevé auparavant la présence de beach-rocks qui avaient été nommés T1 et T7, mais au cours des explorations en 2017, il a été confirmé qu’il s’agit en fait de paléoplages dont la date n’a pu être déterminée (fig. 7).
Épaves. – La deuxième partie de la mission a concerné la localisation, l’exploration et la documentation photographique et cartographique de plusieurs épaves connues depuis des missions précédentes (épave de Phournoi) ou découvertes cette année avec l’aide des pêcheurs locaux.
Dans le secteur du port principal, on a localisé un site probable d’épave, près de la concentration de blocs la plus au Nord, à une profondeur de 7 m, à l’endroit où l’empierrement rejoint le fond sableux du chenal (fig. 8). On y observe une concentration de fragments de céramique éparpillés sur une longueur de 15-20 m, sur un axe Nord-Sud, parmi lesquels on identifie des tessons d’amphores à fond pointu de l’époque hellénistique tardive (Lamboglia 2 et Mana C2c, datés entre la fin du IIe s. av. J.-C. et le début du Ier s. av. J.-C.). Le mauvais état de conservation de l’épave est du à sa faible profondeur, mais il est également probable que ces fragments n’appartiennent pas à une épave.
L’épave de la baie de Fourni se trouve au milieu de la baie, à une profondeur de 26-30 m, et avait été localisée en 2016. Il s’agit de l’épave la mieux conservée ; elle occupe une surface de 19 x 16 m sur le fond sableux (fig. 9-10). On distingue trois types d’amphores de l’époque romaine tardive : environ 50 amphores appartiennent au type Kapitaen 1, 50 amphores au type Late Roman 3, et environ 100 amphores à type cylindrique qui n’a pas encore été identifié. On a également trouvé un ustensile en forme de poêle à une anse (diam. 0,25 m). L’épave peut être datée de la fin du IIIe s. apr. J.-C. et appartient à un navire de commerce de 15-20 m de long qui transportait une cargaison d’amphores provenant de Méditerranée occidentale probablement et d’Afrique du Nord.
À l’Ouest de l’îlot de Cherronisos, on a exploré tout le secteur et constaté des fragments d’amphores dispersés à 10-12 m de profondeur, ainsi que des concentrations de céramique à une profondeur de 7-8 m et à une distance de 30 m du littoral. Ces fragments appartiennent à des amphores de types variés datées entre le Ve s. av. J.-C. et le IIe-IIIe s. apr. J.-C. : on distingue au moins deux épaves, une du Ve s. av. J.-C. avec une cargaison d’amphores nord-égéennes et une du IIe-Ier s. av. J.-C. avec une cargaison d’amphores de type cnidiennes, Lamboglia 2 et Mana C2c.
Dans le secteur de K. Gerenale à Rhenée, on a exploré l’épave qui avait été localisée en 2016 et d’où avait été remontée une amphore de type Lamboglia 2. L’épave se situe au Sud de la péninsule qui protège la baie et le petit môle actuel : elle est constituée de deux concentrations de céramique sur le fond sableux à une profondeur entre 5 et 8 m, de part et d’autre d’un rocher (surface approx. 5 x 8 m). On a recueilli des tessons d’amphore de Kos, un col d’amphore de type Lamboglia 2 qui confirme la datation de l’épave autour de 100 av. J.-C.
Entre K. Generale et le cap Marmarokopeio au Sud de l’île de Rhénée, on a localisé une concentration importante de matériel au Nord-Est de la plage de Phylladi. Le matériel est dispersé sur une longueur d’environ 80 m, à une profondeur de 10 à 30 m. Le matériel est de nature assez diverse : amphores de types variés (Égée du Nord, Dressel 6A, Cnide, Kos, Late Roman I, Éphèse, Mana D), céramique fine, ainsi qu’un objet métallique de section rectangulaire et d’une longueur de 0,70 m. Il est assez dispersé et ne permet pas de localiser précisément une épave, mais la présence d’une épave de la fin du IIe ou du début du Ier s. av. J.-C. est assurée, tandis qu’il est probable qu’il en existe une ou plusieurs plus anciennes à proximité.
Au Nord de la baie d’Aghia Kyriaki à Rhénée, on a exploré à nouveau le site probable d’une épave et on a constaté la présence d’une concentration de petites dalles de gneiss sur une surface de 12 x 6 m, située à une profondeur de 3-4 m, ainsi que de la céramique dispersée (des fragments d’amphores) qui ne permet pas de déterminer avec certitude la présence d’une épave.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le rapport de mission à Délos remis par J.-C. Moretti
Légende graphique :
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localisation du toponyme
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Date de création
2019-05-17 10:39:06
Dernière modification
2023-12-04 10:31:00
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