STELIDA - 2017
Informations Générales
Numéro de la notice
6620
Année de l'opération
2017
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Εφορεία Αρχαιοτήτων Κυκλάδων (Éphorie des antiquités des Cyclades)
L'Institut canadien en Grèce (CIG) (Institut canadien en Grèce)
Localisation
Toponyme
Stelida
Stelida
Notices et opérations liées
Description
Au Nord-Ouest de l’île de Naxos, sur la colline de Stelida, T. Carter, D. Athanassoulis, C. Diffey, J. Holocomb, P. Karkanas and D. Mihailovic (CIG et Éphorie des Cyclades) ont poursuivi en 2017 l’exploration du site préhistorique (fig. 1-2). On a poursuivi des sondages ouverts les années précédentes et ouvert 17 nouveaux sondages (dont 13 dans la partie orientale de la colline qui n’était pas accessible à la fouille auparavant).
Dans le terrain DG-A, l’exploration de deux sondages débutés en 2015 (DG-A/001 et DG-A/002) a été poursuivie et un troisième a été ouvert (fig. 3). La fouille du premier sondage a été achevée à une profondeur de 3,4 m et a mis en évidence sept unités lithostratigraphiques, comprenant une série d’évènements colluviaux avec d’épaisses couches de dépôts riches en artefacts, séparées par des périodes de stabilité de la pente attestées par des surfaces et des paléosols. En 2017, la fouille a dégagé les deux niveaux inférieurs, qui se trouvent juste au-dessus de la roche : cette séquence pourra servir de guide pour les dépôts de pente sur le côté occidental de la colline aussi. Il a été particulièrement difficile d’étudier et de dater la pierre taillée provenant des couches inférieures, principalement à cause de leur exposition aux éléments. On identifie néanmoins des éclats (dont certaines lames éventuellement), qui ont pu être retravaillés avec des denticulés, des creux ou en grattoir. L’absence de produits Levallois indique que l’assemblage date du Paléolithique inférieur et du début du Paléolithique moyen. Le sondage DG-A/003 a livré des résultats similaires : il présente jusqu’à présent lui aussi sept unités lithostratigraphiques (fig. 4) et le mobilier provenant des niveaux inférieurs comptent des lamelles ou des lames avec des denticulés ou des retouches linéaires. Leur datation, incertaine, est estimée au Paléolithique inférieur ou au début du Paléolithique moyen (fig. 5).
En 2017 le sondage DG-A/021 a été ouvert à proximité du sondage DG-A/019 et dans un secteur qui se trouve en avant de ce qui ressemble à un abri rocheux et près d’une source d’eau ancienne – une zone d’habitat potentiel. Cinq unités lithostratigraphiques ont été identifiées. Sous le niveau moderne, on reconnaît quatre évènements colluviaux distincts : l’unité lithostratigraphique 4 a livré le premier assemblage du Palélolithique moyen. Le mobilier comprend un nucléus discoïdal taillé et des produits associés, ainsi qu’une quantité d’éclats Levallois, des pointes Levallois et pseudo-Levallois et des pièces retouchées (grattoirs, denticulés, encoches...fig. 6). Ce mobilier comportait également des artefacts plus récents, du Paléolithique supérieur et probablement du Mésolithique.
Le terrain AK se trouve immédiatement au Nord du terrain précédent, à l’Ouest du sommet principal de la colline de Stelida : trois sondages ont été explorés dans ce secteur, dont deux nouveaux. Le sondage AK-018 a été implanté en 2016 en avant de l’ « abri rocheux B » où l’on espérait mettre au jour des activités liées à l’occupation du lieu. À la fin de la saison 2016, on avait mis au jour plus d’un mètre de colluvions riches en artefacts dont deux unités stratigraphiques recouvraient une couche de sédiments cendreux eux-mêmes couvrant une couche de dune sableuse. Les sédiments cendreux comprenaient une matrice sableuse contenant des graines carbonisées et parfois de l’os. Cette couche cendreuse est effectivement identifiée à un foyer qui est géologiquement in situ (des centaines d’épisodes de mise à feu sont représentés). Cette surface de foyer se situe au contact entre le colluvion marron et le sable jaune : le colluvion contient de nombreux produits du Paléolithique supérieur. Ainsi, le foyer lui-même est plus proche en âge OSL du sable jaune que du niveau de colluvion marron-gris. Le matériel osseux pourrait être échantillonné pour analyse d’ADN fossile de même que les biomarqueurs de plantes : lipides, graisses et huiles (pour des analyses en GC-MS ou en FTIR). Sous ce niveau, a été identifiée une unité lithostratigraphique composée de sable éolien contenant un peu d’artefacts, principalement des éclats ; leur patine rend cependant l’identification et la chronologie de l’unité difficile. Des datations OSL livreront néanmoins un terminus post quem pour ce matériel. Cette couche recouvrait une dernière unité lithostratigraphique composée d’argile sableuse qui contenait quelques artefacts également sous la forme de grands éclats en mauvais état.
Le sondage AK/028 (fig. 7) qui se situe à quelques mètres en contrebas avait pour vocation de documenter le foyer dans son extension vers l’Ouest : la stratigraphie de ce sondage était très similaire à celle du précédent, avec des niveaux de colluvions riches en artefacts qui recouvraient les sédiments riches en cendres, au-dessus d’une couche de sable. Un bloc de grande dimension n’a pas permis de poursuivre la fouille du sondage davantage. À une distance de 2 m vers le Sud par rapport au sondage AK/018, le sondage AKJ/025 a révélé la même séquence supérieure : la couche de cendres recouvrait ici un niveau d’argile sableuse rouge et compacte avec des inclusions de carbonate de calcium.
Sur la pente Nord-Est de la colline, de nouveaux sondages ont été implantés en avant de l’abri rocheux A, où la prospection avait livré une grande quantité de matériel du Paléolithique inférieur et moyen, peu représenté dans la partie Ouest de la colline.
Les deux sondages (SH/023 et SH/024) ont révélé une stratigraphie inversée et un important assemblage de matériel du Paléolithique a été mis au jour, mais il était mélangé à de la céramique probablement datée du Bronze ancien (fig. 8) : celle-ci provient d’une couche qui se trouve au-dessus d’un niveau comportant des objets du Paléolithique supérieur. Ceci pourrait être dû au lieu de production des objets (un peu plus haut dans la pente), ou bien les objets plus anciens auraient pu être produits devant l’abri rocheux mais les niveaux ont pu être perturbés à l’époque moderne. Le sondage SH/023 a révélé quatre couches stratigraphiques, la troisième couche ayant livré des objets datant du Mésolithique et du Paléolithique inférieur et comportant au moins une pièce en obsidienne. Le sondage SH/024 présente cinq unités stratigraphiques, notamment deux couches correspondent à une épaisse lentille très riche en artefacts et des tessons de céramique du Bronze ancien, indiquant qu’il s’agit d’un niveau de colluvions mélangés. Le niveau inférieur a également livré une grande quantité de matériel lithique : un chert gris foncé avec de nombreux noyaux à différents stades de leur débitage et des éclats. Les produits finis et retouchés sont mal représentés, mais on a tout de même recueilli des grattoirs, des denticulés et des encoches. On reconnaît certains noyaux débités selon la technique Levallois, ainsi que des lames et des éclats (fig. 9). On compte également des noyaux discoïdes et des produits associés. On considère qu’une grande partie de ce matériel date du Paléolithique moyen, tandis que certains objets sont du Paléolithique supérieur et du Mésolithique. Six autres sondages ont été ouverts dans le secteur SH : ils ont notamment livré des produits Levallois (une pointe) et des lames plus grandes mais mal conservées, mélangés à des outils mésolithiques.
Dans le terrain DG-A, l’exploration de deux sondages débutés en 2015 (DG-A/001 et DG-A/002) a été poursuivie et un troisième a été ouvert (fig. 3). La fouille du premier sondage a été achevée à une profondeur de 3,4 m et a mis en évidence sept unités lithostratigraphiques, comprenant une série d’évènements colluviaux avec d’épaisses couches de dépôts riches en artefacts, séparées par des périodes de stabilité de la pente attestées par des surfaces et des paléosols. En 2017, la fouille a dégagé les deux niveaux inférieurs, qui se trouvent juste au-dessus de la roche : cette séquence pourra servir de guide pour les dépôts de pente sur le côté occidental de la colline aussi. Il a été particulièrement difficile d’étudier et de dater la pierre taillée provenant des couches inférieures, principalement à cause de leur exposition aux éléments. On identifie néanmoins des éclats (dont certaines lames éventuellement), qui ont pu être retravaillés avec des denticulés, des creux ou en grattoir. L’absence de produits Levallois indique que l’assemblage date du Paléolithique inférieur et du début du Paléolithique moyen. Le sondage DG-A/003 a livré des résultats similaires : il présente jusqu’à présent lui aussi sept unités lithostratigraphiques (fig. 4) et le mobilier provenant des niveaux inférieurs comptent des lamelles ou des lames avec des denticulés ou des retouches linéaires. Leur datation, incertaine, est estimée au Paléolithique inférieur ou au début du Paléolithique moyen (fig. 5).
En 2017 le sondage DG-A/021 a été ouvert à proximité du sondage DG-A/019 et dans un secteur qui se trouve en avant de ce qui ressemble à un abri rocheux et près d’une source d’eau ancienne – une zone d’habitat potentiel. Cinq unités lithostratigraphiques ont été identifiées. Sous le niveau moderne, on reconnaît quatre évènements colluviaux distincts : l’unité lithostratigraphique 4 a livré le premier assemblage du Palélolithique moyen. Le mobilier comprend un nucléus discoïdal taillé et des produits associés, ainsi qu’une quantité d’éclats Levallois, des pointes Levallois et pseudo-Levallois et des pièces retouchées (grattoirs, denticulés, encoches...fig. 6). Ce mobilier comportait également des artefacts plus récents, du Paléolithique supérieur et probablement du Mésolithique.
Le terrain AK se trouve immédiatement au Nord du terrain précédent, à l’Ouest du sommet principal de la colline de Stelida : trois sondages ont été explorés dans ce secteur, dont deux nouveaux. Le sondage AK-018 a été implanté en 2016 en avant de l’ « abri rocheux B » où l’on espérait mettre au jour des activités liées à l’occupation du lieu. À la fin de la saison 2016, on avait mis au jour plus d’un mètre de colluvions riches en artefacts dont deux unités stratigraphiques recouvraient une couche de sédiments cendreux eux-mêmes couvrant une couche de dune sableuse. Les sédiments cendreux comprenaient une matrice sableuse contenant des graines carbonisées et parfois de l’os. Cette couche cendreuse est effectivement identifiée à un foyer qui est géologiquement in situ (des centaines d’épisodes de mise à feu sont représentés). Cette surface de foyer se situe au contact entre le colluvion marron et le sable jaune : le colluvion contient de nombreux produits du Paléolithique supérieur. Ainsi, le foyer lui-même est plus proche en âge OSL du sable jaune que du niveau de colluvion marron-gris. Le matériel osseux pourrait être échantillonné pour analyse d’ADN fossile de même que les biomarqueurs de plantes : lipides, graisses et huiles (pour des analyses en GC-MS ou en FTIR). Sous ce niveau, a été identifiée une unité lithostratigraphique composée de sable éolien contenant un peu d’artefacts, principalement des éclats ; leur patine rend cependant l’identification et la chronologie de l’unité difficile. Des datations OSL livreront néanmoins un terminus post quem pour ce matériel. Cette couche recouvrait une dernière unité lithostratigraphique composée d’argile sableuse qui contenait quelques artefacts également sous la forme de grands éclats en mauvais état.
Le sondage AK/028 (fig. 7) qui se situe à quelques mètres en contrebas avait pour vocation de documenter le foyer dans son extension vers l’Ouest : la stratigraphie de ce sondage était très similaire à celle du précédent, avec des niveaux de colluvions riches en artefacts qui recouvraient les sédiments riches en cendres, au-dessus d’une couche de sable. Un bloc de grande dimension n’a pas permis de poursuivre la fouille du sondage davantage. À une distance de 2 m vers le Sud par rapport au sondage AK/018, le sondage AKJ/025 a révélé la même séquence supérieure : la couche de cendres recouvrait ici un niveau d’argile sableuse rouge et compacte avec des inclusions de carbonate de calcium.
Sur la pente Nord-Est de la colline, de nouveaux sondages ont été implantés en avant de l’abri rocheux A, où la prospection avait livré une grande quantité de matériel du Paléolithique inférieur et moyen, peu représenté dans la partie Ouest de la colline.
Les deux sondages (SH/023 et SH/024) ont révélé une stratigraphie inversée et un important assemblage de matériel du Paléolithique a été mis au jour, mais il était mélangé à de la céramique probablement datée du Bronze ancien (fig. 8) : celle-ci provient d’une couche qui se trouve au-dessus d’un niveau comportant des objets du Paléolithique supérieur. Ceci pourrait être dû au lieu de production des objets (un peu plus haut dans la pente), ou bien les objets plus anciens auraient pu être produits devant l’abri rocheux mais les niveaux ont pu être perturbés à l’époque moderne. Le sondage SH/023 a révélé quatre couches stratigraphiques, la troisième couche ayant livré des objets datant du Mésolithique et du Paléolithique inférieur et comportant au moins une pièce en obsidienne. Le sondage SH/024 présente cinq unités stratigraphiques, notamment deux couches correspondent à une épaisse lentille très riche en artefacts et des tessons de céramique du Bronze ancien, indiquant qu’il s’agit d’un niveau de colluvions mélangés. Le niveau inférieur a également livré une grande quantité de matériel lithique : un chert gris foncé avec de nombreux noyaux à différents stades de leur débitage et des éclats. Les produits finis et retouchés sont mal représentés, mais on a tout de même recueilli des grattoirs, des denticulés et des encoches. On reconnaît certains noyaux débités selon la technique Levallois, ainsi que des lames et des éclats (fig. 9). On compte également des noyaux discoïdes et des produits associés. On considère qu’une grande partie de ce matériel date du Paléolithique moyen, tandis que certains objets sont du Paléolithique supérieur et du Mésolithique. Six autres sondages ont été ouverts dans le secteur SH : ils ont notamment livré des produits Levallois (une pointe) et des lames plus grandes mais mal conservées, mélangés à des outils mésolithiques.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de mission à Stelida en 2017, remis par T. Carter.
Légende graphique :
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Date de création
2018-10-19 11:07:11
Dernière modification
2023-11-30 08:25:21
Figure(s)
Fig. 1/ Stelida, plan topographique de la colline et localisation des sondages du programme en 2017.
Fig. 5/ Stelida, sélection d'éclats datant peut-être du Paléolithique Inférieur ou du début du Paléolithique Moyen, sondage DG-A/003.
Fig. 8/ Stelida, grands noyaux et éclats provenant du sondage SH/023, datant peut-être du Paléolithique moyen.