ANDROS. - Palaiopolis - 2016
Informations Générales
Numéro de la notice
6192
Année de l'opération
2016
Chronologie
Mots-clés
Édifice Public - Basilique - Église - Stoa - Monnaie - Peinture - Revêtements (mur et sol) - Sculpture - Métal - Os - Pierre - Verre - Édifice religieux - Espace public - Production/extraction
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Palaiopolis, Anc. Andros
Palaiopolis, Anc. Andros
Notices et opérations liées
Description
Sur l’île d’Andros, L. Palaiokrassa-Kopitsa et G. Pallis (Université d’Athènes) ont poursuivi en 2016 la fouille systématique de l’agora de la ville antique en deux secteurs : sur la terrasse supérieure, au Sud-Ouest du bâtiment D, et sur la terrasse inférieure, au Nord de la basilique protobyzantine.
Sur la terrasse supérieure (fig. 1), les travaux se sont concentrés sur trois points :
- Dans l’édifice D, on a ouvert un sondage dans l’espace qui se trouve à l’Ouest du mur oriental de l’édifice (fig. 2), qui a révélé que le mur orienté Est-Ouest et dans lequel on avait repéré un seuil ne se poursuivait pas, mais formait un angle droit vers le Sud avec un petit mur d'une longueur de d’1,15 m. Ces deux murs, appartenant à une phase ultérieure, sont fondés sur une couche de déchets de taille. À l’Est, ont été mis au jour deux nouveaux murs qui forment une structure en pi contre le mur oriental de l’édifice et son angle Nord-Est. On a constaté que la deuxième couche du remblai était composée de cendres, ce qui a permis d’interpréter la structure en pi comme une eschara. Cette hypothèse est renforcée par la présence de quatre vases (trois marmites à l’extérieur et le long des murs et d’un autre à l’intérieur). Ces vases datent de l’époque romaine tardive IIe-IVe s. apr. J.-C. et sont vraisemblablement liés au culte d’une divinité chthonienne. Au Sud de la structure, une banquette et un escalier sont accolés au mur oriental de l’édifice. L’ensemble est également fondé sur une couche de déchets de taille qui est liée à la construction initiale du bâtiment D. La couche inférieure (7), mise au jour cette année, comporte des blocs jetés. La découverte d’une monnaie d’Andros a confirmé à nouveau la construction de l’édifice dans la première moitié du IIe s. av. J.-C.
- À l’Est de l’escalier, la fouille s’est poursuivie entre le mur arrière du portique hellénistique Γ et le mur qui est parallèle au Nord du stylobate (carré Δ1 ; fig. 3). Dans la partie orientale du sondage, on a mis au jour une fosse de métallurgie ayant servi pour la fonte d’objets en bronze. Elle est de forme quasi circulaire (0,52 x 0,48 m), mais son côté Nord est délimité par une dalle de schiste enfoncée verticalement. Le remplissage de cette fosse comportait de la terre brûlée, des morceaux de charbon et des fragments de briques crues, des scories, trois fragments de moules en terre cuite, des fragments d’objets en bronze et de la céramique de l’époque hellénistique. La découverte de cette fosse permet de constater que l’activité métallurgique s’étendait au-delà du bâtiment D et à tout ce secteur et qu’elle était antérieure à la construction de ces édifices dans la première moitié du IIe s. av. J.-C., l’activité ayant cessé avec la réorganisation de l’agora. La fouille de la berme a permis de localiser de nouveaux murs intérieurs qui divisent l’espace en plusieurs sous-espaces.
- À l’Ouest de l’édifice D (carrés I1-I1’), on a poursuivi la fouille de la pièce semi-enterrée (fig. 4). On a dégagé la fenêtre jusqu’à son rebord et légèrement en-dessous de celui-ci (long. 1,16 m ; larg. 0,33 m ; haut. 0,065 m). Il déborde légèrement vers l’intérieur de la pièce. Le mobilier que l’on a recueilli dans cette pièce – des éléments architecturaux, de la céramique datant de l’époque géométrique à l’époque protobyzantine, des figurines, des fragments en verre, en pierre, des lambeaux de stucs polychromes, des objets métalliques, des monnaies, des scories, des aiguilles en os, des coquillages des arrêtes de poisson et des aiguilles d’oursin permettent d’interpréter cet espace comme une annexe du marché au poisson. Parmi les objets les plus importants qui ont été recueillis dans ce sondage, on note un seau de forme ovale en pierre semi-précieuse représentant Isis (fig. 5), trois fragments d’un objet en marbre, un fragment d’un objet en bronze.
Sur la terrasse inférieure, les travaux ont portés sur plusieurs secteurs de la basilique (fig. 7):
- Dans le secteur Nord de la basilique on a approfondi le sondage dans les carrés Γ6-Δ6 (fig. 8), ouvert en 2015 au Nord-Ouest de la fontaine, où une base de statue en bronze avait été mise au jour. À une profondeur de 10,20-10 m, on a mis au jour une couche de sédiments de couleur rouge, comportant des fragments d’outils en pierre verte. Cette couche témoigne d’une occupation du site avant la ville antique et vraisemblablement durant la préhistoire. La base de statue a été entièrement dégagée : elle est fondée à une profondeur de 10,12 m sur la couche de sédiments rougeâtres : il s’agit d’un fragment de base de colonne qui a été partiellement retravaillée pour la confection d’un chapiteau. Au Nord de la fontaine, on a fouillé les remblais qui se trouvent contre les murs au Nord de la fontaine afin de comprendre leur mode de construction et de fondation.
- À l’intérieur de la nef latérale Nord de la basilique protobyzantine, la fouille s’est poursuivie (fig. 9). On a constaté une grande concentration de blocs mêlés à de la terre meuble. Ces blocs (taillés ou non et de dimensions variées) sont liés à la destruction de la basilique et à la réoccupation de ce secteur comme atelier de choix, de débitage et de retaille de blocs architecturaux destinés à de nouvelles constructions dans d’autres régions de l’île. Le sol de la basilique a été détruit et dans la partie occidentale de la nef, on a posé un dallage simple, probablement pour l’atelier. Le mur Nord de la basilique (long. 9,20 m ; larg. 0,70 m ; haut. conservée 2,47 m) présente deux phases de construction : une phase ancienne qui correspond au portique de la seconde moitié du IVe s.-début du IIIe s. av. J.-C., en appareil isodome et conservé jusqu’à une hauteur de 1,03 m et une phase ultérieure, où le mur est complété d’une alternance d’assises de blocs en remploi provenant du portique et d’assises de moellons liés avec de la terre. Dans la partie orientale du mur, en contact avec l’appareil isodome, est aménagée une niche absidale, construite en briques et mortier sur un socle de blocs de marbre utilisés en remploi. En avant de la niche se trouve un autre bloc qui présente une surface usée. En relation avec la phase plus récente du mur, on a dégagé une banquette le long du mur Nord. Elle est contemporaine du pavement de l’atelier.
- Toujours dans la nef latérale Nord, à l’extrémité Ouest du mur, se trouve une niche orthogonale dont les surfaces sont stuquées et comportent un décor peint (fig. 10). Sa fonction n’a pas été déterminée, mais sa construction semble contemporaine du portique hellénistique. On en a dégagé le mur oriental et le tympan (mur Nord). Le stuc, conservé sur le mur oriental principalement, présente un décor peint figuré : un registre décoratif qui imite le placage de marbre (long. 0,44 m ; haut. 0.14 m) avec des bandes roses, jaunes et noires sur un fond blanc, une bande pourpre (haut. 0,07 m) qui limite le registre du placage de marbre, une bande noire (haut. 0,025 m) au-dessus de la bande pourpre, et enfin la représentation d'un saint inscrit dans un rectangle (larg. 0,50 m ; haut. 1,32 m). De la figure du saint, représentée sur un fond bleu-vert, on distingue le pourtour de la tête, entourée d’une aura, ainsi que le corps, vêtu d’un himation rose-pourpre. À gauche, elle porte une bande de couleur rosâtre avec dans sa partie inférieure une croix aux extrémités en triangle – vraisemblablement un homophorion. Au niveau du torse, à droite, on distingue un objet au pourtour pourpre portant peut-être des traces d’écriture. Une bande verticale de couleur pourpre suggère la présence d’une deuxième figure dans un autre registre, dont aucune trace n’a pourtant été préservée. La figure du saint représentée sur ce mur de la niche semble dater du Ve ou du VIe s. apr. J.-C. Le tympan, constitué pour sa partie visible de trois dalles de schiste de chant et qui appartient au mur Nord du portique hellénistique, intégré au mur Nord de la basilique, comporte également une peinture murale dont la partie inférieure orientale (haut. 0,91 m ; larg. 0,83 m) est préservée. Elle représente une figure en pied sur un fond bleu-vert : on distingue le côté inférieur droit de la figure, qui portait un chiton blanc et un vêtement au-dessus de couleur jaune aux bords marron. L’arrière-plan identique à celui de la figure du saint suggère que les deux représentations sont contemporaines.
- Dans le secteur de la nef latérale Sud, on a démoli le mur de pierre sèche qui se trouvait près de l’abside, ce qui a permis de dégager tout le mur oriental de la nef et sa jonction avec l’abside. On a également dégagé la base inscrite à cet endroit : le texte est une inscription honorifique par le dème pour Gnaios Dométios Aénobarbon.
- Dans la nef centrale, on a poursuivi les travaux dans le presbyterion, en avant de l’abside (fig. 11). La fouille a dégagé le dallage constitué de dalles de marbre blanc et polychrome, dont la facture indique qu’elles proviennent du placage de murs et que par conséquent ce sol appartient à la phase plus récente de l’église, après la transformation de la basilique à trois nefs en église à nef unique byzantine. Dans l’angle Sud-Ouest du sondage, sous une dalle brisée, on a pu observer la présence de deux dalles de schiste de taille moyenne appartenant au sol de la basilique protobyzantine. On a constaté que la partie Nord du chancel a été démolie, mais pas la partie Ouest, qui est constituée d’un seul bloc de marbre (long. 3,22 m ; larg. 0,412 m) et qui est en contact avec le parement Sud du mur Nord de l’église byzantine. La porte centrale s’ouvre à une distance de 2,80 m du mur Nord, sur une largeur de 0,80 m. On peut ainsi estimer la surface du presbyterion à 30,72 m2. À l’Ouest du chancel, on a dégagé une petite partie du sol de mosaïque de la nef centrale de la basilique (fig. 12), constitué de tesselles blanches, noires et bleues, dont ont distingue une frise de feuilles de lierres. Le remblai de la basilique comportait un grand nombre de blocs architecturaux en schiste, marbre et poros, de formes et tailles variées (chapiteaux, colonnes, placages de marbre, fragments de plaques de chancel ajourées, pavement de marbre, inscriptions, et sculptures), un peu de céramique, des lamelles de plomb, des scories, des objets en fer, deux monnaies de bronze et de nombreux fragments d’objets en verre.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de fouilles à Palaiopolis en 2016, remis par L. Palaiokrassa-Kopitsa.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran
Date de création
2017-10-17 00:00:00
Dernière modification
2023-11-16 09:14:26
Figure(s)