ÉRÉTRIE. - Gymnase - 2015
Informations Générales
Numéro de la notice
5445
Année de l'opération
2015
Chronologie
Mots-clés
Bains - Gymnase - Canalisation - Mosaïque - Établissement sportif - Installation hydraulique - Habitat
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
Dans la ville d’Érétrie, G. Ackermann, R. Tettamanti et K. Reber (ESAG) ont poursuivi en 2015 la fouille du gymnase antique, mis au jour au cours de l’hiver 2013-2014. Les nouvelles investigations ont montré l’unité architecturale et fonctionnelle des deux édifices dégagés : le Gymnase d’Érétrie est composé de deux corps de bâtiment mitoyens qui constituent ensemble une palestre dotée de deux cours (A et P ; fig. 1).
Trois secteurs ont été explorés en 2015 : la partie méridionale de la cour A avec cinq sondages, l’exèdre Q1 et les pièces de l’aile Nord de la cour P.
La cour A et ses portiques. – Cinq sondages ont été conduits sous le niveau de circulation de la cour A et dans l’espace z (à l’extrémité Ouest du portique Sud de la cour P), afin d’observer l’implantation du bâtiment et son évolution. Ils ont ainsi révélé trois états de construction : dans son premier état (vers 330-320 av. J.-C.), l’édifice est délimité au Sud par un long mur de façade (M47) et la cour n’est bordée que par trois portiques ; dans un deuxième état, au courant de la première moitié du IIIe s. av. J.-C., la cour devient un véritable péristyle avec l’ajout d’une quatrième galerie au Sud (A3) ; enfin la cour est réduite par l’empiètement de deux portiques à six colonnes au Sud et à l’Est (A5 et A6) et les stylobates sont bordés de canaux en calcaire permettant l’évacuation des eaux usées du loutrôn B-C-D – ce réaménagement semble contemporain de la construction de la pièce D, durant la seconde moitié du IIe s. av. J.-C. À l’Ouest du portique A2, l’espace qui avait été interprété auparavant comme l’entrée principale a fait l’objet d’un nettoyage et d’une fouille en 2015 : il s’agit d’une pièce barlongue, au sol de mosaïque bichrome en éclats de pierre composée de deux panneaux blancs bordant un tapis noir orné d’une palmette (fig. 2). L’un des éclats est un fragment d’inscription en remploi, daté du IIe s. av. J.-C, suggérant ainsi que l’aménagement de la pièce date de la basse époque hellénistique. Les murs Nord, Ouest et Sud sont parcourus d’une banquette, interrompue sur le côté Ouest par une large structure soutenue par deux bases. – On propose d’y restituer un bassin analogue à ceux de la pièce B du loutrôn, dont l’eau se déverserait dans des bassins plus petits aménagés au niveau du sol (cf. pièce D) et de restituer ainsi une fonction balnéaire à l’exèdre Q1.
La partie orientale du Gymnase. – La partie orientale du gymnase s’organise autour d’une cour péristyle (P) à six colonnes par côté. Alors que l’aménagement de cette partie avait été daté entre 300 et 250 av. J.-C., le prolongement du mur de façade M47 témoigne d’une conception unitaire des deux corps de bâtiment. Pourtant les travaux de 2015 ont fait apparaître qu’une adduction d’eau contourne la pièce B (du loutrôn), suggérant qu’elle est postérieure ou contemporaine du premier état. La construction de l’exèdre O et des stylobates du portique P ont condamné cette canalisation, impliquant une date plus basse pour l’aménagement de la partie orientale. Les fouilles à venir s’attacheront à préciser davantage les étapes de la construction de cette partie du gymnase. Les travaux de 2015 se sont concentrés, dans cette partie, sur l’exèdre O et sur l’exèdre S, ainsi que sur les autres espaces de l’aile Nord. L’exèdre O présente une façade distyle in antis (fig. 3). L’aménagement interne de l’exèdre est comparable à celui de l’exèdre Q1 : on retrouve les traces en négatif des banquettes qui longent les murs et s’interrompent au milieu de la pièce par deux supports moulurés qui soutenaient probablement un grand bassin. Au pied de cette vasque, sont installés huit petits bassins dans le sol en avant des bancs et servant de pédiluves. Le sol est en éclat de calcaire et est orné d’une petite mosaïque carrée au centre représentant une rosace polychrome (fond en galets bleu-vert, pétales en galets brun-ocre, pétales en éclats de marbre, point central en terre cuite) qui peut être daté de la basse époque hellénistique (fig. 4). L’exèdre S, plus à l’Est, présente les mêmes dimensions que l’exèdre O et comporte une façade ionique distyle in antis. On observe le même agencement de banquettes ; en revanche, le conglomérat a été ravalé pour installer un sol d’argile compacte. La fonction de cet espace ne devait pas être balnéaire, mais il servait plutôt de vestiaire ou de salle de réunion ou de cours.
Entre les exèdres O et S, on a dégagé un puits circulaire taillé dans le rocher et dont la partie supérieure est composée d’assises de moellons (fig. 5). Son ouverture était surmontée d’une importante margelle de quatre blocs de calcaire fin portant des traces d’usure de corde et quatre mortaises pour l’aménagement d’une structure de poulie. Au Nord des exèdres O et S, se trouvent trois locaux qui bordent la rue au Nord. Le conglomérat naturel n’a pas été ravalé pour constituer des sols réguliers, ce qui indique qu’ils avaient probablement des fonctions annexes (stockage ?) ; leur accès se faisait par l’extérieur. Aucune date n’a pu être proposée pour l’aménagement de ces espaces.
On remarque cependant qu’à un moment indéterminé de l’époque hellénistique, la façade extérieure (Nord) des exèdres est renforcée d’un mur supplémentaire de soutènement.
Enfin la date de l’abandon de l’édifice, dans la première moitié du IIe s. apr. J.-C., proposée par E. Mango (2003), n’a pas été confirmée par les fouilles de 2015 : le mobilier issu des niveaux de destruction remonte essentiellement à la basse époque hellénistique et au début du Haut Empire au plus tard. Toutefois, deux murs de fermeture de la galerie P1 et de l’exèdre S pourraient appartenir à une occupation tardive des lieux – mais il s’agirait alors plutôt une occupation domestique modeste.
Trois secteurs ont été explorés en 2015 : la partie méridionale de la cour A avec cinq sondages, l’exèdre Q1 et les pièces de l’aile Nord de la cour P.
La cour A et ses portiques. – Cinq sondages ont été conduits sous le niveau de circulation de la cour A et dans l’espace z (à l’extrémité Ouest du portique Sud de la cour P), afin d’observer l’implantation du bâtiment et son évolution. Ils ont ainsi révélé trois états de construction : dans son premier état (vers 330-320 av. J.-C.), l’édifice est délimité au Sud par un long mur de façade (M47) et la cour n’est bordée que par trois portiques ; dans un deuxième état, au courant de la première moitié du IIIe s. av. J.-C., la cour devient un véritable péristyle avec l’ajout d’une quatrième galerie au Sud (A3) ; enfin la cour est réduite par l’empiètement de deux portiques à six colonnes au Sud et à l’Est (A5 et A6) et les stylobates sont bordés de canaux en calcaire permettant l’évacuation des eaux usées du loutrôn B-C-D – ce réaménagement semble contemporain de la construction de la pièce D, durant la seconde moitié du IIe s. av. J.-C. À l’Ouest du portique A2, l’espace qui avait été interprété auparavant comme l’entrée principale a fait l’objet d’un nettoyage et d’une fouille en 2015 : il s’agit d’une pièce barlongue, au sol de mosaïque bichrome en éclats de pierre composée de deux panneaux blancs bordant un tapis noir orné d’une palmette (fig. 2). L’un des éclats est un fragment d’inscription en remploi, daté du IIe s. av. J.-C, suggérant ainsi que l’aménagement de la pièce date de la basse époque hellénistique. Les murs Nord, Ouest et Sud sont parcourus d’une banquette, interrompue sur le côté Ouest par une large structure soutenue par deux bases. – On propose d’y restituer un bassin analogue à ceux de la pièce B du loutrôn, dont l’eau se déverserait dans des bassins plus petits aménagés au niveau du sol (cf. pièce D) et de restituer ainsi une fonction balnéaire à l’exèdre Q1.
La partie orientale du Gymnase. – La partie orientale du gymnase s’organise autour d’une cour péristyle (P) à six colonnes par côté. Alors que l’aménagement de cette partie avait été daté entre 300 et 250 av. J.-C., le prolongement du mur de façade M47 témoigne d’une conception unitaire des deux corps de bâtiment. Pourtant les travaux de 2015 ont fait apparaître qu’une adduction d’eau contourne la pièce B (du loutrôn), suggérant qu’elle est postérieure ou contemporaine du premier état. La construction de l’exèdre O et des stylobates du portique P ont condamné cette canalisation, impliquant une date plus basse pour l’aménagement de la partie orientale. Les fouilles à venir s’attacheront à préciser davantage les étapes de la construction de cette partie du gymnase. Les travaux de 2015 se sont concentrés, dans cette partie, sur l’exèdre O et sur l’exèdre S, ainsi que sur les autres espaces de l’aile Nord. L’exèdre O présente une façade distyle in antis (fig. 3). L’aménagement interne de l’exèdre est comparable à celui de l’exèdre Q1 : on retrouve les traces en négatif des banquettes qui longent les murs et s’interrompent au milieu de la pièce par deux supports moulurés qui soutenaient probablement un grand bassin. Au pied de cette vasque, sont installés huit petits bassins dans le sol en avant des bancs et servant de pédiluves. Le sol est en éclat de calcaire et est orné d’une petite mosaïque carrée au centre représentant une rosace polychrome (fond en galets bleu-vert, pétales en galets brun-ocre, pétales en éclats de marbre, point central en terre cuite) qui peut être daté de la basse époque hellénistique (fig. 4). L’exèdre S, plus à l’Est, présente les mêmes dimensions que l’exèdre O et comporte une façade ionique distyle in antis. On observe le même agencement de banquettes ; en revanche, le conglomérat a été ravalé pour installer un sol d’argile compacte. La fonction de cet espace ne devait pas être balnéaire, mais il servait plutôt de vestiaire ou de salle de réunion ou de cours.
Entre les exèdres O et S, on a dégagé un puits circulaire taillé dans le rocher et dont la partie supérieure est composée d’assises de moellons (fig. 5). Son ouverture était surmontée d’une importante margelle de quatre blocs de calcaire fin portant des traces d’usure de corde et quatre mortaises pour l’aménagement d’une structure de poulie. Au Nord des exèdres O et S, se trouvent trois locaux qui bordent la rue au Nord. Le conglomérat naturel n’a pas été ravalé pour constituer des sols réguliers, ce qui indique qu’ils avaient probablement des fonctions annexes (stockage ?) ; leur accès se faisait par l’extérieur. Aucune date n’a pu être proposée pour l’aménagement de ces espaces.
On remarque cependant qu’à un moment indéterminé de l’époque hellénistique, la façade extérieure (Nord) des exèdres est renforcée d’un mur supplémentaire de soutènement.
Enfin la date de l’abandon de l’édifice, dans la première moitié du IIe s. apr. J.-C., proposée par E. Mango (2003), n’a pas été confirmée par les fouilles de 2015 : le mobilier issu des niveaux de destruction remonte essentiellement à la basse époque hellénistique et au début du Haut Empire au plus tard. Toutefois, deux murs de fermeture de la galerie P1 et de l’exèdre S pourraient appartenir à une occupation tardive des lieux – mais il s’agirait alors plutôt une occupation domestique modeste.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après G. Ackermann, R. Tettamanti et K. Reber, dans le Rapport annuel sur les activités de l’École suisse d’Archéologie en Grèce en 2015.
Légende graphique :
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Date de création
2016-07-12 00:00:00
Dernière modification
2023-10-30 12:41:13
Figure(s)
Fig. 3/ Erétrie, éxèdre balnéraire O avec son médaillonde mosaïque représentant une rosette et cinq des huit bassins pour le lavementdes pieds conservés.