AMARYNTHOS - 2014
Informations Générales
Numéro de la notice
5062
Année de l'opération
2014
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Amarynthos, Artemision
Amarynthos, Artemision
Notices et opérations liées
Description
À Amarynthos, D. Knoepfler, T. Theurillat, S. Fachard, P. Baeriswyl, D. Ackermann (ESAG) et A. Karapaschalidou (XIe éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) ont poursuivi en 2014 la fouille des terrains Mani et Stavrianou, au pied de la colline Palioekklisiès (fig. 1). Cette mission a comporté trois volets : une campagne de carottages géoarchéologiques, l’extension des fouilles sur toute la zone et un relevé architectural des blocs antiques remployés dans la construction d’églises.
Le décapage des remblais modernes et médiévaux sur l’ensemble des terrains Mani et Stavrianou (625 m2) a permis de dégager l’extension du portique d’époque classique-hellénistique et des niveaux associés sur une grande surface (fig. 5). Ainsi, le mur arrière du portique a été mis au jour sur une longueur de plus de 35 m (fig. 8). Il est constitué d’un double parement d’orthostates simples ou à double court, qui comportent une anathyrose sur le lit d’attente indiquant l’existence d’un couronnement aujourd’hui disparu. La banquette interne, attestée par les bases contre le mur arrière, se poursuit tout le long du mur. On a pu déterminer qu’il s’agit d’un aménagement réalisé dans un second état. Une base en calcaire avec mortaises était conservée en place sur sa fondation, ainsi qu’un fragment de support mouluré (fig. 7) : ces éléments permettent de restituer la banquette. Au Nord-Est, on a déterminé que la porte, qui avait déjà été repérée en 2013, avait été percée après l’aménagement de la banquette : on observe en effet des traces de ravalement sur la fondation qui flanque l’entrée, pour l’installation du seuil en calcaire (fig. 9). Une tranchée profonde a révélé les vestiges d’un propylée monumental dont sont préservées les fondations en conglomérat (M32 et M33).
Au Sud, le décapage a révélé une assise de fondation d’un édifice rectangulaire (dim. 12,20 x 6,70 m) qui est antérieur au portique (fig. 6). L’espace intérieur du bâtiment est divisé en deux espaces égaux par deux bases de colonnes semi-engagées.
Au Nord du portique, on a implanté un grand sondage dont l’objectif était de préciser la stratigraphie à cet endroit (fig. 2), notamment celle des niveaux antérieurs au portique :
- on a dégagé un niveau de circulation en argile damé, installé sur un remblai du Ve s. av. J.-C., qui recouvre un niveau de circulation composé d’un radier de petites pierres soigneusement aménagé et large de plus de 3 m. La présence d’une recharge et de traces d’ornières semble indiquer qu’il s’agit d’une chaussée empierrée (fig. 3). En bordure de cette chaussée vers l’Ouest, on a mis au jour une fosse qui lui est contemporaine et dont le comblement date du VIIe s. av. J.-C. (fig. 4)
- Ces niveaux de circulation sont vraisemblablement bordés par deux murs successifs (M38 et M34) mis au jour à l’Est, contre le parement externe du portique.
- Sous les niveaux archaïques, on a dégagé un large mur de pierre sèche, daté du VIIIe s., auquel est associé un niveau de sol induré, à l’Est.
Les carottages implantés sur ces terrains ont montré une longue évolution du paysage : ce secteur était occupé durant la préhistoire par une baie profonde, qui s’est transformée vers 2500 av. J.-C. en lagune, puis en marécage. Le terrain en cours de fouille présente un faciès plus continental sous l’effet de colluvions. L’occupation y est néanmoins attestée depuis l’Helladique Récent au moins.
En ce qui concerne les périodes postérieures, le portique ne semble pas avoir été réoccupé avant la fin de la période byzantine, comme l’indique la céramique à glaçure recueillie dans les niveaux supérieurs. Par ailleurs, deux murs en pierre sèche et un four à chaux semblent contemporains (ou plus récents) à cette réoccupation. Le portique aurait été démonté à l’époque byzantine, puisqu’on observe de nombreux remplois de ses blocs dans l’élévation de l’église de Panagitsa (XIIe-XIIIe s.). Par ailleurs, on a réexaminé un grand socle pour deux statues (IG XII 9, 142), qui se trouve dans le village d’Ano Vathia : il se trouve que ce bloc appartient à un monument de plus grande taille que ce qui avait été envisagé, probablement une exèdre en pi. On signale de plus que plusieurs tessons inscrits ont été recueillis au cours de fouilles sur le terrain Mani.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après D. Knoepfler, A. Karapaschalidou, T. Theurillat, S. Fachard, P. Baeriswyl, D. Ackermann, dans le Rapport annuel sur les activités de l’École suisse d’Archéologie en Grèce en 2014.
Légende graphique :
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Date de création
2015-09-10 00:00:00
Dernière modification
2023-10-20 08:38:25
Figure(s)
Fig. 5/ Amarynthos. Plan général de la fouille à Amarynthos (terrain Mani, Stavrianou et Dimitriadis).
Fig. 6/ Amarynthos. Le bâtiment d’époque classique, récupéré par la stoa (premier plan) et le four à chaux médiéval (arrière plan).