ÉRÉTRIE. - Terrain Sandoz - 2014
Informations Générales
Numéro de la notice
5061
Année de l'opération
2014
Chronologie
Mots-clés
Bains - Édifice Public - Canalisation - Puits - Maison - Four - Mosaïque - Installation hydraulique - Habitat - Production/extraction
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
Dans la ville d’Érétrie, G. Ackermann, R. Testamanti et S. Zurbriggen (ESAG) ont poursuivi en 2014 la fouille du complexe thermal et des fours à chaux, ainsi que des niveaux de construction des périodes classique et hellénistique, sur le terrain Sandoz.
Dans les niveaux classique et hellénistique, le plan du deuxième état de la maison Ouest (IVe s. av. J.-C.) a été complété et une portion de la ruelle Nord dégagée (fig. 1). La ruelle, dont l’existence est confirmée par la présence d’un égout en terre cuite, est délimitée par deux îlots d’habitation, au Nord et au Sud. Dans un troisième état de construction, la ruelle a été condamnée dans sa moitié Ouest par un nouveau bâtiment, construit sur l’ancienne maison Ouest et sur l’îlot au Nord. La fouille de l’ « édifice Ouest » s’est poursuivie en 2014 et a permis d’en compléter le plan et de formuler les conclusions suivantes (fig. 1-3) :
- l’hypothèse du plan carré de la grande salle de banquet a a été confirmée (8,50 m de côté) ;
- au Nord de la salle a, une pièce partiellement dégagée (larg. 8,30 m) comporte un sol en mosaïque de galets multicolores bordé d’une couche d’enduit rouge. Une seconde salle de réception, identique à la salle carrée immédiatement au Sud, pourrait y être restituée. Elle est accessible par une porte depuis l’espace à l’Ouest, dont le sol en mosaïque de galets suggère qu’il a servi de vestibule.
- sur le stylobate de la cour péristyle p, on a fouillé le puits St279 et mis au jour une canalisation souterraine St231 apparue dans sa paroi orientale, à une profondeur d’environ 3 m depuis la margelle. La canalisation orientée Nord-Sud est percée dans les niveaux naturels de terra rossa ; ses parois de terre sont revêtues de mortier. Elle se prolonge sur environ 5 m dans les deux directions. La technique de construction du puits suggère qu’il n’a pas servi à l’approvisionnement en eau de l’édifice, mais plutôt de regard et d’accès lors de la construction de la canalisation. Le puits a été comblé de remblais contenant du mobilier qui autorise une datation de la canalisation dans la seconde moitié du IIIe s. av. J.-C. Les niveaux supérieurs du comblement comportent cependant du mobilier contemporain à la destruction de l’édifice, au début du Ier s. av. J.-C. Parmi les blocs trouvés dans ces niveaux, il y avait une dizaine de corniches et de piliers à deux demi-colonnes outrepassées, ainsi qu’une série de fragments de murs écrans provenant vraisemblablement de l’élévation de la cour à péristyle et d’autres façades de l’édifice Ouest.
Le plan particulier de l’édifice Ouest, caractérisé par une cour à péristyle accolée à la rue Ouest, des grandes pièces aux sols en mortier ou en mosaïque de galets polychromes, un vestibule d’andron et deux grandes salles de réception ou de réunion, aucun espace proprement domestique, suggère que la fonction domestique proposée jusqu’à présent doit être remise en cause. Il s’agirait en effet plutôt d’un bâtiment public ou semi-public, siège d’une association ou hestiatorion, sans que l’on puisse néanmoins le confirmer par l’épigraphie ou un type de mobilier particulier.
Au Nord des thermes de l’époque romaine, les fouilles se sont poursuivies dans le but de dégager la zone artisanale au Nord des bains, mais ce sont de nouvelles structures balnéaires qui ont été mises au jour à cet endroit. Au Nord du mur qui se trouve au Nord des fours à chaux, est accolé un mur circulaire construit en appareil mixte de moellons de calcaires et de tuiles (M313 : larg. 0,70 m ; haut. cons. 0,72 m), qui délimite une pièce de forme circulaire d’environ 8,50 m de diamètre. Cette vaste salle, dont on a dégagé trois baignoires individuelles soigneusement construites, appartenait à un édifice de bains à tholos (fig. 4). L’ensemble était recouvert d’une couche de destruction du Ier s. apr. J.-C. On restitue entre 26 et 30 baignoires de forme trapézoïdale, aux parois de plaques de terre cuite posées de champ et revêtues d’une couche de mortier hydraulique.
Plusieurs locaux dont la fonction n’a pas été déterminée jusqu’à présent sont annexés aux bains. Au Nord du four à chaux St23, la fouille a dégagé un sol composé de dalles de terre cuite et deux fours de petites dimensions (fig. 5). Ils appartiennent à un atelier à ciel ouvert où on a pu exercer une activité liée au textile ou à la cosmétique.
Dans le four à chaux St249, la fouille a dégagé ses deux fosses de travail (St301 et St302) et la moitié restante de sa chambre de cuisson, d’un diamètre de 3,50 m et d’une hauteur de 2,50 m. Le four comportait deux portes, l’une pour charger la chambre de cuisson et l’autre pour la vider de ses cendres. On a constaté que le four à chaux St249 est antérieur au four St23, puisque la fosse de travail Sud-Est (St302) est limitée par la construction d’un muret qui délimitait la fosse de travail (St218) du nouveau four. Cette chronologie se confirme par le comblement des fosses de travail et du four St249 avec les déchets du four St23.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après G. Ackermann, R. Tettamanti et S. Zurbriggen, dans le Rapport annuel sur les activités de l’École suisse d’Archéologie en Grèce en 2014.
Légende graphique :
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Date de création
2015-09-09 00:00:00
Dernière modification
2023-10-20 08:37:22
Figure(s)
Fig. 2/ Erétrie, terrain Sandoz. Plan pierre-à-pierre de l’édificeouest d’époque hellénistique (état 3).
Fig. 4/ Erétrie, terrain Sandoz. Bain à tholos avec les trois baignoires (St326), abandonnée au Ier siècle apr. J.-C.