DIKILI TASH - 2014
Informations Générales
Numéro de la notice
4774
Année de l'opération
2014
Chronologie
Mots-clés
Outillage/armement - Parure/toilette - Métal - Pierre - Habitat - Mobilier et aménagement du bâti - Matériaux - Espaces
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Dikili Tash
Dikili Tash
Notices et opérations liées
Description
À Dikili Tash, P. Darcque, (CNRS/EfA), Haïdo Koukouli-Chryssanthaki (Société Archéologique d'Athènes), Dimitra Malamidou (XVIIIe éphorie des antiquités préhistoriques et classiques/SAA) et Zoï Tsirtsoni, (CNRS/EfA) ont mené en 2014 une campagne d’étude.
La fouille du niveau intermédiaire entre la maison du Néolithique et les premières structures en creux du Bronze Ancien, matérialisé notamment par deux grandes fosses enduites (locus 6-128 et 6-131) avait livré une quantité importante de céramique, dont quelques vases appartenant à un type non encore attesté sur le site. L’étude de cette céramique a révélé plus de 110 corrélations (collages ou rapprochements), permettant d’obtenir une vingtaine de vases nouveaux et de compléter certains de ceux déjà vus à la fouille (fig. 1-2). S’y ajoutent une demi-douzaine de collages obtenus parmi les tessons de la fouille des années 1993-1994 dans les mêmes zones (extension Nord de l’ancien secteur VIB). La répartition des fragments associés montre clairement que le remplissage de ces deux fosses et le remblai environnant appartiennent à un seul et même épisode. Par ailleurs, l’absence de tout collage ou rapprochement entre le matériel de ce niveau et celui de la maison 1 sous-jacente montre qu’il ne s’agit pas d’un nivellement/réaménagement des débris de ladite maison, mais d’un remblai qui met en œuvre des éléments issus de constructions postérieures. On observe la même chose dans le matériel architectural.
Ce constat implique la construction d’autres maisons au-dessus de la maison néolithique 1, puis leur destruction, le réarrangement de leurs débris, probablement en vue d’une nouvelle construction.
D’un point de vue proprement céramologique, le matériel présente un grand intérêt par son aspect hybride entre les productions du Néolithique récent II « classique » et celles du Bronze Ancien I à venir. En effet, la plupart des éléments enregistrés sont connus au NR II – par exemple, la peinture au graphite, les cannelures, les vases à ouverture latérale dits « askoi », les vases à deux anses verticales, etc. –, mais ils sont déclinés à présent selon des modes nouveaux (motifs en festons, cannelures créant des traits saillants, askoi plus massifs et sans décor, anses verticales plus petites et/ou positionnées différemment). Les meilleurs parallèles se trouvent parmi le matériel de la période dite « Néolithique (ou Chalcolithique) Final » de certains sites des Rhodopes et de Thasos. Ces céramiques de Dikili Tash constituent à ce jour l’un des rares ensembles clos de cette période, et le seul issu d’un tell.
L’étude des fragments architecturaux a porté d’une part sur les fragments issus de la fosse de la couche intermédiaire (6-128), d’autre part sur les fragments issus de quatre autres locus appartenant à la couche de destruction de la maison 1. Toutes les empreintes indiquent un mode de construction des murs sur poteaux jointifs (fig. 3), confirmant ainsi les observations faites sur d’autres maisons néolithiques de Dikili Tash. On observe des rondins de 9,5 cm de diamètre, du bois de refend parfois utilisé pour combler les vides entre rondins. On constate également l’utilisation de paille comme dégraissant dans le torchis. Deux à huit couches d’enduit ont été observées.
L’étude des objets de parure s’est poursuivie. On constate que les matériaux (coquilles de spondylus gaedoropus, faune et même le métal) sont d’origine locale – l’examen au microscope à balayage a montré que le métal des feuilles d’or associées aux perles en pierre est d’origine alluviale. De plus le nombre d’objets de chaque catégorie (env. 900 perles en pierre, 225 perles en terre cuite, 300 fragments de plaques en dent de suidé et une quinzaine d’anneaux en coquille de spondyle) et le fait que la matière première se trouve associée à des produits finis et peut-être semi-finis, plaident fortement en faveur d’une fabrication locale. Les assemblages de parure découverts dans la maison 1 comportent, à ce jour, le plus grand nombre de pièces découvert en contexte non funéraire dans le monde égéo-balkanique de l’époque néolithique.
Par ailleurs quatre nouveaux carottages ont été effectués à l’Est du tell pour obtenir un transect Ouest-Est entre le site lui-même et le chenal d’écoulement de la source de Dikili Tash vers le Sud.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après , P. Darcque dans le rapport d’activités à Dikili Tash en 2014.
Légende graphique :
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Date de création
2015-06-08 00:00:00
Dernière modification
2023-10-19 07:49:23