DELPHES. - Ville - 2014
Informations Générales
Numéro de la notice
4772
Année de l'opération
2014
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
À Delphes, J.-M. Luce (Université de Toulouse) et N. Kyriakidis (Université Paris 8) ont poursuivi en 2014 le programme de recherche sur la ville de Delphes. La mission a comporté plusieurs volets : prospection, relevés topographiques, fouilles (fig. 1).
L’inventaire des murs s’est poursuivi en 2014 dans le secteur à l’Est du sanctuaire, entre les rues E9 et E4 à partir du péribole Est, à la hauteur de la porte D, jusqu’à l’extrémité de la zone fouillée au XIXe s., environ 80 m plus à l’Est (fig. 2). Ce secteur est composé de deux terrasses, séparées par la rue E6, orientée Est-Ouest, et par un réseau de rues Nord-Sud. Les fouilles du XIXe s. dans ce secteur avait mis au jour les thermes de l’Est et le bâtiment aux latrines. Dans les années 1950, J. Bousquet et L. Lerat ont exploré le quartier d’habitation entre la terrasse Est, le bâtiment aux latrines et la terrasse Est. L’analyse détaillée de ce secteur, dont la plupart des murs ont été reconnus montre que le réseau de rues remonte à l’époque archaïque au moins, mais qu’il a connu des modifications de détail. La construction du double ensemble des thermes et de leurs annexes contenant les latrines et le laconikon appartient à un programme ambitieux, comme l’était, à la même époque, l’agora romaine. Ce vaste programme a respecté la rue 5 qui, pourtant, séparait les deux bâtiments.
Une troisième campagne de prospection géophysique a été effectuée en 2014 dans le secteur Sud-Ouest de la ville antique de Delphes, entre la rue 20 et le musée (voir plan général, fig. 1). Plusieurs méthodes combinées (magnétique, GPR, EM et ERT) ont permis d’identifier des structures : des puits et des murs de terrasse notamment, situés à une profondeur supérieure à 1 m. Il est à présent évident que la ville antique s’étendait sur une surface comprise entre l’entrée occidentale du site archéologique et la fontaine de Castalie. Les murs de terrasse suivent le dénivelé naturel du terrain. Les structures étaient installées sur les pentes, séparées par des rues qui épousaient elles-mêmes les courbes de niveau.
Les opérations de fouille ont été menées dans trois secteurs.
Dans le secteur Ouest, un nouveau sondage a été implanté en bordure Est de l’ancienne tranchée de fouille creusée dans la voie N13 elle-même, le long du mur N122, jusqu’à la maison de Kastri (no 536 sur le cadastre de Convert, avant la grande fouille), afin de préciser la stratigraphie et la chronologie de l’occupation (fig. 3 et 11). La rue était fermée par un mur protobyzantin, N133, et par un autre mur, N126, aujourd’hui disparu. Le mur Sud de la maison de Kastri était fondé sur un remontage tardif (protobyzantin ?) du mur polygonal à joints droits qui se trouve en-dessous. La fouille a fait connaître un mur avec un sol extérieur en place du côté Ouest, sur lequel ont été recueillies trois monnaies qui permettraient de dater le sol du Ve s. apr. J.-C.
La fouille s’est poursuivie dans le secteur de la Voie Nord-Est (fig. 4). Celle-ci est bordée au Nord par un bâtiment protobyzantin (fig. 11 ; bâtiment 1) qui recouvre en partie la partie occidentale d’un long mur classique doublant lui-même un mur plus ancien, daté de l’époque géométrique par L. Lerat, au Sud par le mur de soutènement de la terrasse attalide.
Dans la pièce 2, où l’on avait fouillé les niveaux supérieurs correspondant à une occupation moderne du bâtiment, on a dégagé la couche de destruction (fig. 5), qui fait apparaître deux étapes : après la chute du toit et d’une partie des murs, la pièce fut recouverte d’un épandage de carreaux avec des croix de saint André.
De la pièce 5, on avait dégagé en 2013 les limites, ainsi que les départs de sol sur les côtés, mais pas au centre. La fouille de 2014 a montré que la perturbation observée était en fait due à un réaménagement de la pièce. Celle-ci a été transformée en réserve, avec le creusement de trois fosses à pithoi, dont la base de l’un était en place (fig. 6). Dans les niveaux inférieurs, antérieurs au bâtiment, on a trouvé de la céramique romaine et une série de fragments d’enduits peints en rouge ou en noir.
Dans le secteur 3, où l’on avait mis au jour un mur d’orientation Est-Ouest (mur 316), la fouille a montré en 2014 que celui-ci était associé à un épais remblai qui pourrait être identifié à une voie passant à l’arrière du bâtiment protobyzantin. Le matériel recueilli à sa surface et dans son épaisseur permet de le dater de la dernière phase de l’occupation de Delphes (VIe-VIIe s. ; fig. 7). Un sondage pratiqué à l’arrière du mur a montré que celui-ci avait été perturbé à l’époque moderne, et auparavant à l’époque protobyzantine (fig. 8) : un creusement à l’arrière du mur durant l’Antiquité tardive correspondrait peut-être à une réparation. Il est également apparu que le mur 317 se prolongeait derrière le mur 316, confirmant ainsi l’ancienneté de la ligne de rupture de pente représentée par ces soutènements.
La fouille du Grand sondage, entre le bâtiment protobyzantin et la terrasse attalide (fig. 9), s’est poursuivie à plus de 4 m de profondeur sous le niveau du chemin actuel. Il s’est avéré que la totalité du comblement date du XXe s. (remblais des années 80, colluvionnements à la suite d’avalanches en 1935, comblement avec des déblais de fouilles). La géoprospection avait identifié des anomalies traversant le sondage d’Est en Ouest, qui ont été interprétées comme un mur, mais la fouille n’a rien révélé.
À l’arrière de la pièce 2 du bâtiment protobyzantin, un nouveau secteur (secteur V) a été exploré en 2014, afin d’étudier la transition entre le péribole archaïque et ce bâtiment (fig. 10). La fouille a montré qu’une tranchée a probablement été creusée le long du bâtiment protobyzantin, avec un remplissage de colluvionnement. En amont de cette tranchée, une couche rougeâtre recouvre les ruines du péribole et s’enfonce sous un rocher inclus dans la construction d’un mur protobyzantin. Ceci montre que le démontage de cette partie du péribole était déjà effectué à l’époque protobyzantine.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de la mission à Delphes en 2014.
Légende graphique :
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Date de création
2015-06-05 00:00:00
Dernière modification
2023-10-19 07:47:55
Figure(s)
Fig. 10/ Delphes. - Secteur 5. Au premier plan, le péribole archaïque, à l’arrière-plan, le bâtiment protobyzantin