ARCHONTIKO - 2009
Informations Générales
Numéro de la notice
4576
Année de l'opération
2009
Chronologie
Mots-clés
Sépulture - Outillage/armement - Parure/toilette - Métal - Verre - Nécropole - Voierie - Bâti - Mobilier et aménagement du bâti - Matériaux - Espaces
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Archontiko, Alari
Archontiko, Alari
Notices et opérations liées
Description
Au cours du mois de juillet 2009, A. Chrysostomou et P. Chrysostomou (XVIIe éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) ont réalisé la fouille de sauvetage de 50 tombes dans la nécropole Ouest d’Archontiko, sur le territoire de la commune de Pella, portant ainsi à 967 le nombre de tombes mises au jour. 16 de ces tombes appartiennent à l’Age du Fer récent, 24 à l’époque archaïque, et 10 à l’époque classique ou au début de l’époque hellénistique. La campagne a permis par ailleurs d’identifier une nouvelle route orientée Sud-Est/Nord-Ouest croisant la route orientée Sud-Ouest/Nord-Est déjà connue. Trois des 16 tombes de l’Age du Bronze ne renfermaient aucun objet. Dans l’une d’elle, le défunt avait les mains et les chevilles attachées. Dans les autres tombes, des vases en terre cuite avaient été déposés, le plus souvent près des pieds du défunt, plus rarement près de la tête. La disposition du corps dans la tombe ne varie pas selon le sexe et seules deux tombes ont pu être identifiées avec certitude comme féminines grâce à la présence de bijoux en bronze et de bobines de terre cuite.
Parmi les tombes archaïques, 11 sont féminines et 13 masculines. L’une des tombes féminines (fig. 1), qui appartient au groupe funéraire familial formé autour de la tombe d’un guerrier découverte en 2001, renfermait des bijoux en or (un epistomion décoré de rosettes au repoussé, deux rosettes couvrant les yeux et une amulette en forme de vase), en argent (paire d'épingles et boucles d’oreilles en forme de Oméga ; fig. 2), en bronze (fibules), une perle de verre, deux vases en bronze (un lébès et une phiale) et trois vases de terre cuite (un skyphos, une cruche et un exaleiptron). Une deuxième tombe féminine renfermait plusieurs bijoux (une grosse amulette en or, un anneau en argent, deux bracelets en bronze et de fibules en fer) et cinq vases en terre cuite (une coupe ionienne, un exaleiptron, un cotyle cantharoïde et deux aryballes corinthiens). Dans une troisième tombe féminine étaient placés quelques bijoux (un anneau de bronze et quatre fibules de fer) ainsi que trois vases en terre cuite (un cotyle cantharoïde, un exaleiptron corinthien et une coupe de l’atelier du Peintre de l’oiseau-griffon).
Les tombes masculines renfermaient les dépouilles de guerriers. Dans l’une d’elles (fig. 3), le corps du défunt, dont la tête était au Nord, était accompagné d’armes en fer (une épée et deux pointes de lances), d’un lébès en bronze et de trois vases en terre cuite (un cotyle cantharoïde, un petit exaleiptron et un cotyle corinthien).
Dans une autre tombe, le guerrier, dont la tête était à l’Ouest, reposait sur un sol de pierre et était protégé par des pierres et des galets, qui ont endommagé le corps et les offrandes. Celles-ci comprennent des armes en fer (une épée et deux pointes de lances), deux fibules en fer, un crochet de fer destiné à fixer des offrandes, deux objets de fer de nature indéterminée, trois vases en bronze (un lébès et deux phiales), un vase en faïence, et six vases en terre cuite de provenances variées, qui permettent de dater la tombe après le milieu du VIe siècle av. J.-C. (une cruche d’un atelier local, une coupe ionienne, un lécythe ovoïde attique et trois vases corinthiens, un exaleiptron et deux aryballes).
Dans une troisième tombe en partie pillée, le défunt, dont la tête était à l’Ouest, était accompagné d’armes en fer (une épée, des fragments de pointes de lances et un couteau), de deux fibules de fer, d’une phiale en bronze et de deux vases en terre cuite (un cotyle cantharoïde et un cratère de production locale).
Une quatrième tombe en partie pillée, où le défunt avait également la tête à l’Ouest, ne renfermait plus que le couvre-nuque du casque en bronze, une épée et un couteau en fer et trois vases en terre cuite (deux vases de céramique grise locale et un exaleiptron corinthien).
Dans une cinquième tombe, elle aussi pillée, le défunt, dont la tête était à l’Ouest, seuls des fragments du couvre-nuque et du cimier du casque en bronze ont été retrouvés, accompagnés d’armes en fer (une épée, deux pointes de lances et un couteau), d’un epistomion en or décoré de rosettes au repoussé, d’un anneau en argent, de deux fibules en bronze et de trois vases en terre cuite (un cratère à colonnettes à figures noires, décoré d’une frise de chèvres sauvages, de cygnes et de décors végétaux, production de l’atelier de Chalcidique, imitant des œuvre de Lydos ; deux vases issus d’ateliers locaux).
Les offrandes contenues dans la tombe d’un sixième guerrier, dont la tête était à l’Ouest, sont habituelles : un casque en bronze de type « illyrien » placé au milieu de la tombe (fig. 4), des armes en fer (une épée, deux pointes de lances et trois couteaux), un epistomion en or (fig. 5), deux fibules en fer, quatre objets recourbés en fer, deux vases en bronze (un lébès et une phiale) et cinq vases en terre cuite de provenances diverses (une cruche locale en céramique grise, deux aryballes corinthiens, une coupe ionienne, une coupe attique à bande de l’atelier de l’Elbows Out Painter).
La tombe d’un septième guerrier, dont la tête était à l’Ouest, ne renfermait plus le casque, mais contenait encore les armes en fer du défunt (une épée, deux pointes de lances et un couteau), un epistomion en or, deux fibules, l’une en fer, l’autre en bronze, deux petits modèles de tables en fer, deux objets recourbés en fer, un lébès en bronze et huit vases en terre cuite (deux coupes ioniennes, un amphoriskos attique à figures noires, une oenochoè, une petite oenochoè à bec trilobé en céramique grise et quatre vases corinthiens). Ces découvertes permettent de dater la tombe du milieu du VIe siècle av. J.-C.
Une huitième tombe, où le défunt était placé la tête à l’Ouest, ne contenait plus que la pointe en fer d’une lance et trois vases en terre cuite (une coupe ionienne, une oinochoè cotinthienne à embouchure trilobée, et un grand cratère à figures noires de l’atelier de Chalcidique).
Dans une neuvième tombe partiellement pillée, où le défunt avait la tête à l’Ouest, ne se trouvaient plus que des armes de fer (une dague au manche décoré d’une tête d’aigle (fig. 6), deux pointes de lances et deux couteaux), des bijoux en or (un epistomion, un anneau; fig. 7), deux fibules en fer, un objet recourbé en fer, un modèle en fer de carriole, une figurine de terre cuite représentant une femme assise et deux vases plastiques de terre cuite (un singe assis et un oiseau). Les vases (cinq en bronze et cinq en terre cuite) permettent de dater la tombe du milieu du VIe siècle.
Une dixième tombe, en partie détruite par l’installation d’une tombe plus récente, renfermait le corps d’un guerrier, dont la tête était à l’Ouest, et les offrandes suivantes : un fragment de paragnathide du casque en bronze, des fragments de l’épée en fer, deux pointes de lances en fer, un lébès en bronze et un skyphos à figures noires du groupe CHC de Beazley (fin du VIe-début du Ve siècle av. J.-C.).
La tombe monumentale non pillée d’un guerrier, dont la tête était à l’Ouest, présentait quatre marches d’accès sur son long côté Sud (fig. 8-9). Dans le remblai ont été découverts une petite coupe attique et une grande phiale en bronze à omphalos que l’on peut associer aux libations faites immédiatement après l’ensevelissement. Le défunt avait été placé dans un grand sarcophage en bois (long. : 2,30 m ; larg. : 1,05 m), qui n’est pas conservé. Le casque en bronze de type « illyrien » placé dans la tombe est orné, de part et d’autres du visage, de deux bandes en or décorées au repoussé. À l’intérieur du casque ont été découvertes deux rosettes en or qui couvraient les yeux et un grand couvre-bouche, lui aussi en or, tous décoré au repoussé (fig. 10). L’armement en fer du défunt se compose d’une épée, de deux pointes de lances et de trois couteaux. Ont également été mis au jour dans la tombe un anneau d’or et trois lamelles d’or, un crochet de fer destiné à fixer un objet, un modèle en fer de carriole, des modèles de meubles, d’aiguilles, sept figurines féminines de terre cuite, un grand vase plastique en forme d’oiseau, un objet allongé non identifié en matériau blanc, neuf vases en bronze (une oinochoè, un lébès et sept phiales) et cinq en terre cuite (quatre vases corinthiens et une coupe à bande attique à figures noires, œuvre de l’Elbows Out Painter). Ces vases peuvent être datés de la période 540/530 av. J.-C.
Enfin, dans une dernière tombe archaïque, endommagée par l’installation d’une tombe hellénistique, ont été trouvés près du défunt, dont la tête était au Nord, un fragment du manche de l’épée en fer, qui portait un ornement en or, et un fragment de l’une des deux pointes de lances en fer. Dans la partie Sud de la tombe, deux lamelles d’or, qui décoraient probablement les sandales, ont été découvertes, ainsi que des modèles en fer de carriole et de table, un vase plastique en terre cuite en forme d’oiseau, un autre en forme de figure féminine, deux vases en bronze (un lébès et une phiale) et sept en terre cuite : une cruche, quatre vases corinthiens, une coupe de Chios et une coupe attique à figures noires décorée à l’extérieur d’une scène de banquet et présentant en tondo une sphynge. Il s’agit d’une œuvre du Peintre de Malibu que l’on peut dater vers 565-550 av. J.-C.
Parmi les dix tombes de la fin de l’époque classique et du début de l’époque hellénistique, quatre étaient féminines (une adulte et trois enfants) et six étaient masculines. Dans trois tombes, le défunt était installé sur un brancard de bois, comme en témoignent les clous de fer, tandis que dans deux autres, il était installé sur un lit de bois, comme le montrent les entailles aux angles du sol des tombes et deux clous de fer portant de petites traces de bronze. Dans sept tombes étaient placées des monnaies de bronze des rois macédoniens (d’Amyntas III à Cassandre). Les tombes masculines renfermaient un nombre très restreint de vases en terre cuite, placés en général près de la main droite, avec d’autres offrandes comme des fibules, une ou deux pointes de lances etc. De la même façon, les tombes féminines ne renfermaient que peu de bijoux en métal (boucles d’oreilles et anneaux), qui accompagnaient des astragales en os et quelques vases en terre cuite.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
Χρυσοστόμου, Α., Χρυσοστόμου, Π., Δυτικό νεκροταφείο του αρχαίου οικισμού στο Αρχοντικό Πέλλας: η σωστική ανασκαφική έρευνα του 2009, ΑΕΜΘ 23 (2009), p. 195-204. AD 65 (2010), B2, p. 1389-1395.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran
Date de création
2014-09-08 00:00:00
Dernière modification
2023-10-18 08:17:58
Figure(s)
Fig. 8/ Archontiko, tombe monumentale de guerrier comportant des marches d'accès sur son côté Sud (T774).