AIANI - 2009

En 2009, G. Karamitrou-Mentesidi (XXX^e éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) a poursuivi dans la nécropole d’Aiani, à la frontière des préfectures de Kozani et de Grevena une fouille de sauvetage de très grande ampleur.

Le dégagement de la nécropole du Bronze Récent a tout d’abord été achevé (fig. 1) : dans la partie Sud de la nécropole, une tombe double contenait un squelette féminin et un squelette masculin ; auprès de leurs pieds ont été découverts un alabastre mycénien et une coupe du type d’Aiani. Dans une autre tombe à quelque mètre au Nord-Est de la précédente a été mis au jour un canthare. Quatre autres tombes ont été dégagées : deux au Sud-Est de la nécropole, dont l’une contenait des perles, un alabastre mycénien et un askos en forme d’oiseau ; deux autres au Nord-Est de la nécropole, notamment une tombe de jeune fille non pillée, qui contenait un alabastre mycénien, cinq fibules en bronze et un fragment d’une sixième, huit perles en pierre et deux en verre, deux boucles d’oreille en or martelé. L’achèvement de la fouille a permis d’établir un tableau synthétique de répartition du mobilier dans les 37 tombes du Bronze Récent dégagées. Le fait le plus marquant est la présence d’une proportion importante de vases mycéniens, surtout des alabastres, puisqu’on n’en compte pas moins de 25 sur un total de 66 vases. Dans l’attente d’une étude anthropologique systématique, les fouilleurs soulignent que les hommes sont, dans la grande majorité des cas, ensevelis en position fléchie, tournés vers la droite, tandis que, tendanciellement, les femmes sont plutôt ensevelies en position fléchie, tournée vers la gauche. La poursuite de la fouille dans les couches plus profondes de l’Âge du Bronze Ancien a été rendue difficile par la présence de l’eau.

Dans la nécropole d’époque plus récente, de l’époque archaïque à l’époque hellénistique avancée, qui s’étend au Nord et au Nord-Ouest de la précédente, l’exploration archéologique a également été poursuivie. La découverte de fragments architecturaux confirme la présence dans la nécropole de monuments funéraires imposants (fig. 2). Au total, 19 tombes ont été dégagées au cours des campagnes de 2008 et de 2009. À l’exception d’une seule, toutes ont été pillées ou perturbées. Les dimensions et les formes des tombes, dont certaines sont délimitées par des pierres, sont variables, mais la plupart ont une longueur oscillant entre 1,85 et 4 m et une largeur entre 1 et 3 m. Dans une tombe masculine orientée Nord-Est/Sud-Ouest ont été mis au jour, près des pieds du défunt, un lécythe à figures noires, un cratère, une oenochoè, un petit couteau, deux pointes de fer et un strigile en bronze. Dans une large tombe au Nord-Est de celle-ci, orientée Nord-Ouest/Sud-Est, ont été découverts trois vases à figures noires, un lécythe, une coupe et une hydrie où Athéna est représentée à côté d’un autel. La même tombe contenait une petite protomé féminine et une figurine féminine en terre cuite. Tout à fait au Sud-Est de la nécropole récente, dans une troisième tombe entièrement détruite, fouillée en 2008, ont été mis au jour des vases attiques à figures rouges du deuxième quart du IV^e siècle av. J.-C., notamment deux askoi portant des représentations de fauves, une pélikè portant sur une face la représentation d’un satyre et de Dionysos chevauchant une panthère et sur l’autre la représentation de deux hommes en himation encadrant un homme nu tenant un strigile. Deux petits skyphoi portant une décoration de type « West Slope » prouvent que la tombe a été remployée. À l’extérieur des tombes ont été trouvées des phiales en bronze que les fouilleurs associent au rituel des enagismata.

Parmi les trouvailles, signalons une figurine masculine en terre cuite, représentée en mouvement vif, qui conserve sur la pointe des pectoraux et les lèvres des traces de couleur rouge ; une poignée d’hydrie en bronze en forme de main ; une main gauche en marbre de petite taille qui appartient probablement à une petite statue de kouros ; un lécythe à figures rouges présentant une scène de gynécée ; enfin une stèle funéraire, découverte en remploi, portant le nom de Clétagorè.

Les tombes hellénistiques présentent un matériel plus pauvre : sur les 13 tombes de cette époque dégagées en 2008 et 2009, seules deux n’ont pas été pillées. Le mobilier de ces tombes est en général constitué d’une amphore macédonienne, placée sur le haut du corps. Notons que dans l’une de ces tombes, a été découvert sur la bouche du défunt un epistomion en or archaïque en remploi. Enfin, dans une tombe de la partie Sud de la nécropole, a été mise au jour une monnaie de bronze macédonienne, datée de 168/167 av. J.-C.