GIANNITSA. – Terrain Tektéridis - 2001
Informations Générales
Numéro de la notice
4230
Année de l'opération
2001
Chronologie
Mots-clés
Sépulture - Figurine - Monnaie - Outillage/armement - Parure/toilette - Flore - Os - Pierre - Verre - Habitat - Voierie
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Giannitsa
Giannitsa
Notices et opérations liées
2001
Description
Dans le cadre des recherches préventives menées dans la région du « vieux marché », à l’extrémité Sud-Est de la ville actuelle de Giannitsa et après trois sondages concluants réalisés l’année précédente, P. Chrysostomou (XVIIe éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) a effectué, en 2001, une fouille extensive du terrain Tektéridis (au croisement des rues Isavron et Tsimiski). Les travaux ont révélé des niveaux pré- et protohistoriques allant du Néolithique Récent I au Bronze Ancien (fig. 1), des traces d’occupation pendant les périodes romaine tardive et byzantine ; enfin, des constructions datant de l’époque ottomane et faisant partie du tissu urbain (grand bâtiment, rue ; fig. 2) ont été dégagées.
- Les couches du Néolithique Récent I comportaient vraisemblablement un niveau d’occupation, matérialisé par deux fosses à détritus, trois trous de poteaux, une épaisse couche de cendres et des amas d’argile. Celles du Néolithique Récent II étaient riches en matériel fragmentaire et varié, dont beaucoup de céramique diminienne (importations et imitations locales), d’os d’animaux et de coquillages marins, mais aussi quelques morceaux de figurines, fusaïoles et outils en pierre, ce qui indique l’utilisation de l’endroit en tant que décharge. Quant aux niveaux du Néolithique Final et du Bronze Ancien, eux aussi n’ont livré que du matériel fragmentaire, surtout de la céramique.
- Quelques indices de présence humaine (monnaies, céramique), entre les périodes romaine tardive et byzantine, ont également été retrouvés (bien que la situation stratigraphique soit peu claire), suggérant que le début de l’installation historique sur le site pourrait remonter déjà à l’époque protobyzantine. Toutefois, aucune structure de ces périodes n’a été repérée.
- Quatre niveaux d’occupation successifs dataient du début de la période des Paléologues (fin XIIe-début XVe s.). Le plus ancien a livré trois tranchées circulaires profondes (diam. 1,5 m env.) contenant des cendres, du bois carbonisé, des os d’animaux, des galets et des fragments de tuiles ; en revanche, le dernier comportait cinq fosses de stockage (prof. 1,5-2,2 m ; diam. max. 1,2-1,8 m) à parois soignées et sol plat. Ces niveaux ont également livré un nombre important de monnaies (80 en tout, émises sous les règnes d’Andronique II Paléologue, Andronique II-Michel IX, Andronique III Paléologue, Manuel II et Jean VII Paléologue), une grande quantité de céramique (commune ou glaçurée), des bijoux et d’autres objets en bronze (bagues, boucles d’oreille, perles, lamelles etc.), en verre (fragments de bracelets et de vases), ou en pierre (perles), beaucoup d’os d’animaux ainsi que des amandes et des lentilles carbonisées.
- Tous les niveaux et structures supérieurs dataient de l’époque ottomane. On a retrouvé notamment les restes d’un grand bâtiment (long. 23 m ; larg. 10 m) construit au début de la période post-byzantine. Orienté sur un axe Nord/Nord-Ouest – Sud/Sud-Est, il avait un plan en Π avec l’ouverture à l’Est. L’appareil de ses murs (larg. 0,95 m) était de technique tardobyzantine. Ceux-ci étaient conservés jusqu’à 1,40-1,80 m de hauteur, fondations comprises (haut. 0,50-0,70 m), et portaient par endroits des empreintes de poutres sur les deux faces de leur partie haute. La moitié du long mur du bâtiment et une partie de ses ailes latérales ont été seules retrouvées. Le sol du bâtiment était en argile foulée sur un substrat de pierres petites et moyennes, d’abondants fragments de tuiles et d’os d’animaux. Sur un espace à l’Ouest de ce grand bâtiment, une couche de fragments de tuiles en position verticale a été repérée. Un autre mur (larg. 0,60 m et conservé sur une long. de 7,5 m), contemporain et parallèle au grand bâtiment, a également été localisé à 5 m vers l’Ouest. Une rue pavée de pierres, datée de la même époque, bordait ce dernier mur, immédiatement à l’Ouest ; on en a retrouvé quatre phases successives, toujours selon le même tracé. Un autre mur de pierres brutes (long. 0,75 m) a été repéré : il était quasiment parallèle au long mur du grand bâtiment de son côté Est, mais était beaucoup plus tardif que ce dernier. Enfin, une inhumation post-byzantine a également été retrouvée. Si la fonction du grand bâtiment n’a pas pu être déterminée, on déduit son utilisation continue durant l’époque ottomane des divers ajouts et transformations que celui-ci a subis : vers la fin de la période, une galerie (dont on aurait retrouvé les bases de trois de ses appuis) aurait notamment été construite parallèlement au long mur du bâtiment, s’ouvrant sur la rue vers l’Ouest. On remarque également le soin continu apporté à la voirie urbaine de Giannitsa durant toute la période ottomane.
Ces niveaux de la période ottomane, surtout celui de la première occupation du grand bâtiment, ont livré 543 monnaies (dont 505 en bronze et 38 en argent), des bijoux et des lamelles en bronze, des fibules et d’autres petits objets en métal, des fragments de bracelets en verre et beaucoup de céramique commune ou glaçurée et d’os d’animaux.
Auteur de la notice
Oreste DECAVALLAS
Références bibliographiques
AD 56-59 (2001-2004), B3b, p. 349-352.
Légende graphique :
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Date de création
2014-06-27 00:00:00
Dernière modification
2023-10-17 07:42:32