THASOS. - Sotiras - 2013
Informations Générales
Numéro de la notice
4082
Année de l'opération
2013
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Sotiros
Sotiros
Notices et opérations liées
2013
Description
Dans le cadre d’un programme de l’Ecole française d’Athènes, avec la collaboration de l’Université de Bucarest, M. Brunet (Université de Lyon), N. Badoud (Chercheur associé EfA), A. Avram (Université du Mans) et V. Nistor (Université de Bucarest) rendent compte de la première campagne de fouille menée sur le site de Sôtiras, au Nord-Ouest du territoire insulaire de la cité antique de Thasos.
Repéré en 1990, le site avait déjà fait l’objet d’une campagne topographique en 2012. Les données préliminaires laissaient envisager la présence d’un atelier de production amphorique, ce qui a permis de déterminer deux objectifs : 1) définir la chronologie générale du site en pratiquant de petits sondages de part et d’autre des murs de terrasse visibles à proximité immédiate du point T1, tout en mettant en évidence les remaniements du terrain consécutifs à la mise en culture de la vigne dans le secteur, que le témoignage d’un habitant du village faisait débuter dans l’immédiat après-guerre ; 2) étudier le plateau surplombant le village de Sotiras, où apparaissaient le supposé four et un mur dit « de péribole », qui semblait antique et délimitait la zone à l’angle Sud-Ouest. Cinq sondages ont été ouverts (fig. 1) :
— S1 et S2 de part et d’autre de deux murs de terrasse. Ces sondages n’ont fourni aucun résultat notable. La terre y a été effectivement bouleversée par les travaux viticoles et les tessons y sont, par conséquent, très rares. Le sondage S1 a livré deux implantations de ceps de vigne : il s’agit de bases en ciment grossier, relativement récentes, destinées à recevoir le tuteur.
— S4 du côté oriental du mur de « péribole ». Les travaux y ont été poursuivis jusqu’à une profondeur de -1,18 m, correspondant à la première assise du mur de « péribole ». La fouille a ici livré une quantité remarquable de céramique, dont deux fragments de bols à relief : le caractère antique du mur s’en trouve confirmé, de même que l’absence de perturbation majeure dans le secteur.
— S5 dans une concentration de céramique située dans la pente descendant vers le village de Sotiras, là où l’on avait conjecturé l’existence de dépotoirs. La fouille, menée jusqu’à une profondeur de – 0,65 m environ, a permis d’exclure la présence d’un dépotoir d’atelier à cet endroit. La céramique accumulée, essentiellement constituée des fragments de tuiles, a été utilisée et non produite sur place.
— L’essentiel des travaux s’est concentré en S3, sur une surface totale de 50 m2 (fig. 2), dans la zone de la structure antique repérée dans la partie Est du plateau. Le principal résultat de ce sondage est la découverte d’un édifice comportant au moins deux pièces (fig. 3). Cet édifice, qui n’a pas été fouillé dans sa totalité, ne peut encore faire l’objet que d’observations préliminaires. D’un point de vue chronologique, deux principaux états de construction se laissent deviner : à un premier édifice composé de blocs en calcaire massifs, imputable aux IVe-IIIe s. av. J.-C., paraît en effet avoir succédé un bâtiment construit à l’aide de moellons en calcaire soigneusement taillés, qui pourrait avoir connu deux phases architecturales distinctes et avoir été abandonné au début du Ier s. av. J.-C. Le moment de la destruction définitive du bâtiment (début du Ier s. ?) est mis en évidence par une couche massive constituée de restes tassés en provenance de la toiture de la maison : on a pu y recueillir une grande quantité de tuiles produites dans les ateliers de l’île ; nombre d’entre elles étaient timbrées. L’étude de cette toiture pourrait révéler la chronologie et la fonction d'un type de timbre largement diffusé à Thasos, mais qui n'a guère été étudié, en l'absence de contexte pertinent. Au Nord de l’édifice, on a découvert les traces d’un enclos qui semble entourer la maison. Il pourrait s’agir d’un tronçon du « péribole » dont on croit avoir identifié un angle aux limites Sud et Ouest du plateau, à l’emplacement du sondage S4. Le travail des blocs s’avère cependant beaucoup moins soigné au Nord qu’au Sud-Ouest.
Il semble ainsi qu’on ait affaire à un édifice isolé, de dimensions moyennes. Au vu du paysage archéologique de l’île, tel qu’il a pu être reconstitué grâce aux prospections, il pourrait s’agir d’une ferme agricole, plutôt que d’un espace artisanal.
Parmi les découvertes les plus importantes, il convient de mentionner 36 timbres amphoriques thasiens datables des années 265-210/200 et un timbre d’Akanthos attribuable aux années 340-310, qui s’ajoutent aux timbres sur tuiles mentionnés supra. Parmi les trouvailles céramiques, les céramiques fines, minoritaires, se composent essentiellement de vases à vernis noir du début de l’époque hellénistique (probablement de fabrication locale), de bols à reliefs de la fin du IIe ou du début du Ier av. J.-C. (d’importation ionienne), ainsi que d’une coupe cnidienne du Ier av. J.-C. Il convient également de signaler la présence d’une cruche quasiment complète attribuable au début de l’époque hellénistique. Enfin, quatre monnaies thasiennes de bronze ont été découvertes : trois d’entre elles appartiennent à la série Dionysos-Héraclès barbus et sont à dater des années 360-355 ; la quatrième appartient au « temps des difficultés », soit au début du IIIe s.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après M. Brunet, N. Badoud, A. Avram et V. Nistor, dans le Rapport d'activités de l'EfA en 2013.
Légende graphique :
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Date de création
2014-05-08 00:00:00
Dernière modification
2022-04-04 14:47:28