AGHIA VARVARA. - Asprokremmos - 2012
Informations Générales
Numéro de la notice
3780
Année de l'opération
2012
Chronologie
Mots-clés
Maison - Outillage/armement - Parure/toilette - Pierre - Habitat - Bâti - Mobilier et aménagement du bâti - Matériaux - Espaces
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
Sur le site d’Aghia Varvara-Asprokremmos, C. Mc Cartney (Université de Chypre, Université de Cornell, Université de Toronto) a mené une nouvelle campagne en octobre et novembre 2012 et a mis au jour de nouvelles structures appartenant à un habitat du Néolithique acéramique B.
On a dégagé un sol (surface 320), en forme d’assiette, dont les côtés, surélevés, forment une sorte de banquette sommaire le long de la circonférence du mur intérieur. Du côté Nord, des amas stratifiés de cendres et d’outils en pierre documentent une série d’utilisations successives. La découverte d’objets enterrés (toujours utilisables mais abandonnés) ainsi que des traces d’érosion répétées montrent que la structure n’était utilisée qu’épisodiquement et qu’elle avait un caractère domestique.
La construction d’un tel bâtiment a nécessité un investissement certain, ce que montrent sa forme d’assiette profonde, creusée dans le rocher, et l’épaisseur (10-15 cm) de l’enduit mural. Ce dernier porte des traces de combustion qui indiquent que le toit devait être fait de branches avec un liant de terre. Le sol était en terre battue, avec des couches d’alluvionnement sans doute accumulées lors d’épisodes d’abandons temporaires (peut-être saisonniers).
On a poursuivi la fouille de la structure F541, située à l’extrémité Sud du site et dont la moitié Est avait été dégagée en 2011 : elle apparaissait alors comme une fosse peu profonde, remplie d’outillage lithique et de débris. Il s’agit en réalité d’un creusement de diamètre beaucoup plus grand que ce qu’on avait d’abord pensé, avec une fosse plus petite à la base. Cette dernière contenait des pierres brûlées et des cendres qui indiquent qu’il s’agissait d’un foyer construit lorsque F541 était utilisé comme structure domestique, avant d’être transformé en dépotoir. F541 semble plus récent que F300, de forme plus élaborée, situé au Nord. Cette simplification des formes suggère que, lors des dernières phases d’occupation du site, les abris avaient un aspect plus temporaire et moins soigné que précédemment. Dans les niveaux supérieurs du dépotoir, on a recueilli un grand pendentif en picrolite en forme de larme, soigneusement gravé et d’un type plus évolué que celui des autres ornements découverts jusqu’alors sur le site (fig. 1).
La fouille a repris dans une zone au Nord-Est de F541. Là, des plaques de calcaire entouraient des pierres brûlées disposées en forme de grand foyer. Sous les plaques, dans une structure partiellement creuse, se trouvaient des centaines de nodules de pigment d’ocre. La fouille n’a pas été achevée, mais on a recueilli une grande variété de pigments d’ocre rouge, jaune, orange, pourpre et gris, ainsi que de la terra verde vert vif. Ces pigments sont communs dans le village de Mathiatis, à 1 km du site. La structure a été creusée dans le sédiment naturel sur ses côtés Sud et Ouest, afin de créer une surface plane qui s’étendait vers le Nord. Là, se trouvaient des foyers associés à une série de trois fosses peu profondes et des trous de poteaux (fig. 2). L’une des fosses (F590) avait une ouverture soigneusement façonnée, avec une série de trous de poteau sur son côté Est : il s’agit d’un espace de travail néolithique où se déroulaient des activités liées à l’ocre. Comme F531 (fouillé en 2011), où on avait également retrouvé une grande concentration de pigments, d’outils de broyage et de grattoirs, la zone des plaques de calcaire (avec la présence de foyers, de fosses peu profondes et de nombreux trous de poteau) pourrait indiquer qu’on tannait des peaux de porc sur le site. Parmi les autres usages possibles de l’ocre, on peut également évoquer la décoration et l’enduit d’outils. Quoi qu’il en soit, ces trouvailles montrent que cette matière première abondante à Chypre était déjà exploitée intensivement au début de la période néolithique.
Auteur de la notice
Sabine FOURRIER
Références bibliographiques
D'après C. McCartney, dans le rapport de fouilles remis au Département des antiquités de Chypre en 2012. Lien vers le rapport : www.archaiologia.gr/en/blog/2013/01/10/excavations-at-ayia-varvara-asprokremnos-completed/
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
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Date de création
2013-10-14 00:00:00
Dernière modification
2023-12-11 09:29:11